décembre 28, 2025

Top 300 Albums – Partie 2 – 200 à 101

Cette année, c’était du costaud. La preuve : le top se fera en trois parties. On montre d’un cran. Je vous souhaite une bonne lecture.

#200 Miles KaneSunlight in the Shadows (Eaqy Eye Sound / Universal International Muqic B.V.) (Angleterre)

Sixième album pour Miles Kane. Et pour moi, je le retrouve où je l’avais laissé, en 2011 avec son premier (très bon) album : du rock anglais, ce rock élégant et racé comme la perfide Albion sait si bien en faire, avec ce supplément de classe de dandy, ces mélodies entrainantes et immédiates. Tubesque à souhait et salvateur en ce climat morose.

#199 H.E.A.T.Welcome to the Future (Ear Music) (Suède)

Les Suédois seraient-ils nostalgiques de l’époque d’Europe? On peut se poser la question vu le nombre de groupes de revival heavy 80’s, d’AOR, de sleaze ou d’albums influencés par l’arena rock. Et dans le genre, H.E.A.T. ne fait pas dans la dentelle. Ce huitième album a beau s’appeler Welcome to the Future, l’ambiance est plutôt au mulet avec d’entrée une grosse louche de synthé. Pour autant, ça a beau être un brin kitschouille au début, c’est superbement exécuté, la production est carrée, c’est sincère et on se prend à hocher la tête frénétiquement. Tous les ingrédients y sont pour que la madeleine de Proust fonctionne et elle fonctionne à merveille.

#198 Blister BrigadeA Rioting New Breed (Inverse Records) (Suède)

Blister Brigade vient de Suède et verse dans un hard/heavy nostalgique des 80s. À ceci près que l’approche de Blister Brigade est un brin plus directe, avec un chanteur qui n’en fait pas des caisses et de superbes attaques de gratte. A Rioting New Breed est solide, direct, catchy mais en plus il apporte une certaine fraîcheur au genre, ce qui n’est pas pour déplaire.

#197 Los PepesOut of the Void (Wanda Records / Spaguetty Town Records / Beluga Music / Ghost Highway Recordings) (Angleterre)

Formé à Londres, Los Pepes est composé de mecs venus d’Angleterre, de Pologne, du Brésil et du Japon. Un melting-pot qui nous gratifie d’un mélange entre punk, powerpop et garage. Out of the Void, c’est de la dynamite en barre, un album hyper énergique et entraînant, imparable et aux mélodies entêtantes. Passer à côté serait criminel.

#196 The Jukebox RomanticsThis One Looks Cool (Sell the Heart Records) (USA)

Cinquième album pour les Jukebox Romantics qui nous gratifient d’un mélange pop-punk/punk mélodique. Il ne réinvente pas la roue, mais il est superbement exécuté et produit, et ne cherche pas que la facilité tout en restant bien catchy. Une réussite en tout point.

#195 ConanViolence Dimension (Heavy Psych Sounds) (Angleterre)

Sixième album pour Conan, groupe pas hyper réputé pour sa finesse. Encore une fois, les gars de Liverpool nous gratifient d’un doom de chiropracteur dont le but est de ré-aligner les colonnes vertébrales et cervicales (non sans laisser des bouts d’os au passage) à coups de riffs rouleaux compresseurs et de frappes de batterie de plusieurs tonnes. Le groupe ne révolutionne pas son genre mais après son passage, tout n’est que ruines et désolation.

#194 TigerleechBicephalous (Argonauta Records) (France)

Quatre ans après Melancholy Bridge, Tigerleech passe la troisième avec Bicephalous. Toujours dans une veine stoner aux accents groove metal et aux vocalises parfois hardcore, Tigerleech nous offre un album solide, hyper énergique, riffu à souhait, rentre-dedans et d’une efficacité redoutable.

#193 Räum Emperor of the Sun (Les Acteurs de l’Ombre Productions) (Belgique)

Jeune formation aux seulement 5 ans d’existence, le quatuor Räum sort son deuxième album après un premier opus remarqué. Les gonzes impressionnent par leur maturité de composition (Xavier et Geoffrey évoluant déjà ensemble au sein du groupe Kiss the Goat et le duo Olivier/Karim dans le groupe Down to Dust, ça peut aider), l’alchimie entre les 4 cavaliers de l’Apocalypse permet des compositions à la fois riches et de très bonne facture. Emperor of the Sun est un petit bijou de black malsain et martial à souhait, véloce comme il faut et bien rugueux.

#192 HelvitnirWolves of the Underworld (Dusktone) (Norvège)

La Norvège et le black metal, c’est un peu comme le Stade Toulousain et les joueurs du paquet d’avants : le vivier semble inépuisable et de nouveaux talents émergent sans cesse, comme Helvitnir, groupe formé en 2023. Helvitnir est focalisé sur les loups (pourquoi pas? Ça change des vampires) et c’est ce qui le démarque. Pour le reste, on est dans un black metal à la scandinave, avec des riffs hyper agressifs, une batterie qui blaste à fond et un amour pour le black metal des années 90, une musique qui les inspire quitte à pomper certains plans chez Dissection. Il ne reste qu’à chanter en Norvégien et on s’y croirait presque mais dans l’ensemble, c’est un album qui transpire par tous les pores un black metal trve, méchant comme il faut, violent comme on aime, sincère et authentique.

#191 Lucifer’s ChildThe Illuminant (Agonia Records) (Grèce)

« Dites, les gars. A quel point vous mettez les potards à fond hyper vite? – Oui ». Sur leur troisième album, les Grecs Lucifer’s Child n’ont pas le temps (leur esprit vise ailleurs). Dès la première seconde, un gros growl, un blast et des riffs bien agressifs, le combo n’est pas venu pour fabriquer de la fêta. Toujours emmené par le gratteux George Emmanuel (ex-Rotting Christ) et le chanteur Marios Dupont (rien à voir avec un célèbre rugbyman), le quatuor Hellène continue de nous envoyer du black metal épique et bien malfaisant, rapide et violent comme on aime, et de nous distribuer des torgnoles avec.

#190 Mark MortonWithout the Pain (Snakefarm Records) (USA)

Guitariste magistral de Lamb of God, Mark Morton continue en parallèle une carrière solo où cette fois il rend hommage à ses racines sudistes et ses premières amours musicales avec des collaborations prestigieuses allant de Neil Fallon de Clutch à Cody Jinks, en passant par Charlie Starr de Blackberry Smoke, Troy Sanders de Mastodon, Jared James Nichols, Tyler Bryant ou Travis Denning. Without the Pain transpire le sud par tous les pores entre blues-rock crépusculaire, rock sudiste ou country, le tout avec panache, talent et sincérité.

#189 Bearings Comfort Company (Pure Noise Records) (Canada)

Souvent, la page de Metalorgie poste un calendrier des sorties complet, parfois les mecs oublient des sorties pourtant solides au profit de groupes hors sujet. C’est le cas pour ce quatrième album de Bearings, heureusement suggéré dans les nouveautés par Deezer. Et ça aurait été dommage de passer à côté de ce pop-punk survitaminé, efficace et hyper mélodique comme les groupes canadiens savent nous en proposer. Et les Canucks, sans révolutionner le genre, nous proposent ce qu’on aime le plus dans le pop-punk, à savoir ces mélodies communicatives et immédiates qui donnent envie d’appuyer sur repeat et ces refrains entêtants en plus d’une certaine maitrise technique. Avec Bearings, c’est encore l’été.

#188 CadaverHymns of Misanthropy (Listenable Records) (Norvège)

Une intro légèrement jazz bien classieuse nous laissant juste le temps de nous demander si on s’est trompé de disque et non, Cadaver nous met un petit coup sur la nuque. Les vétérans de la scène death norvégienne remettent le couvert deux ans après le très bon The Age of the Offended avec un album tout en maîtrise, des compositions finement ciselées aux lignes de basse racées et aux riffs inspirés. Cadaver continue à soigner ses sorties et à nous gâter en albums généreux.

#187 The SteelDriversOutrun (Sun) (USA)

17 ans après leur magnifique premier album, The SteelDrivers en est à son 7ème disque. Entre temps, Chris Stapleton a fait un joli bonhomme de chemin en solo et Mike Henderson a tiré sa révérence mais les SteelDrivers restent fidèles à leur philosophie, emmenés au micro par un très bon Matt Dame et une Tammy Rogers toujours aussi impeccable. Le combo de Nashville ne prétend pas réinventer la poudre mais offre un album profond, organique et généreux, profondément ancré dans une Amérique qui nous fait un instant oublier sa population de décérébrés amateurs de monster trucks et de flingues. À l’écoute de The Steeldrivers, on laisse les excités pour partir dans les grands espaces.

#186 Borracho Ouroboros (Ripple Music) (USA)

Le successeur de Blurring the Line of the Sanity ne se sera pas fait attendre longtemps puisque Borracho sort sa 6ème offrande deux ans après. La pochette est moins jolie, on n’a pas de gros pavé de 12 minutes mais Borracho ne se renie pas avec ce stoner aux accents progressifs qui fait son charme, ce stoner sans concession, énergique comme il faut et marqué par une volonté de mettre le curseur haut dans la qualité d’ensemble.

#185 Sanguisugabogg Hideous Aftermath (Century Media Records) (USA)

Avec son logo illisible (si, si, j’ai essayé) et son blaze imprononçable, Sangokugabogue… sanseverinoquibugge……. sandy sugar baby…..PUTAIN!!!!! Sanguisugabogg (mais pourquoi ?) s’est fait un nom très rapidement sur la scène death américaine à coups d’albums sans concessions. Troisième album du quatuor de Columbus, Hideous Aftermath annonce la couleur dès la pochette semblant sortie d’une exposition d’art contemporain supervisée par Clive Barker. Avec son lot de guests pas franchement portés sur les soirées poésie existentialiste (Travis Ryan de Cattle Decapitation, Dylan Walker de Full of Hell, ou encore Todd Jones de Nails), Hideous Aftermath n’annonce pas la franche rigolade. Et effectivement, les 3/4 d’heure qu’on se mange sont de la pure brutasserie avec du growl de Balrog, des blasts de bûcherons ou encore des attaques de basse et de guitares bien oppressantes. La grammaire du genre est respectée, c’est hyper carré et la réputation de digne héritier des géants du death américain n’est franchement pas usurpée.

#184 Death SSThe Entity (Lucifer Rising Records) (Italie)

Formé en 1977, Death SS est devenu une formation culte du heavy occulte. Autour de Steve Sylvester (le SS du nom du groupe, c’est lui), seul rescapé du navire, Death SS débarque avec un onzième album et trois nouveaux membres à la gratte, la batterie et à la basse. Avec son ambiance bien lourde et travaillée, The Entity nous offre un superbe moment d’un heavy sabbathien aux atmosphères presque liturgiques du plus bel effet. Au chant, Steve Sylvester continue d’en imposer même après près de cinquante ans d’existence.

#183 Darkenhöld Le Fléau du Rocher (Les Acteurs de l’Ombre Productions) (France)

Sixième album pour Darkenhöld, groupe de black metal médiéval aux textes littéraires. Le Fléau du Rocher est nourri à l’imaginaire medieval-fantasy et des légendes comme la vouivre. Ici, le black metal mélodique se pare de touches heavy ou encore dungeon synth. Ancré dans cette génération de black metal français aux textes très littéraires, Darkenhöld offre un album fascinant.

#182 Heretoir Solastalgia (AOP Records) (Allemagne)

Quatrième opus pour Heretoir, formation montante du post-black metal qui nous propose un album étonnant et aux ambiances variées avec certes du black/post-black classique mais aussi des touches de metalcore, une ballade et une reprise d’In Flames en acoustique (sur)prenante. Avec ce nouvel album, Heretoir se fait plaisir en explorant des territoires plus larges comme le post-black le lui permet et c’est une franche réussite.

#181 Abigail WilliamsA Void Within Existence (Agonia Records) (USA)

Ooooh la jolie pochette que voilà, pour le quatrième album d’Abigail Williams, groupe de black symphonique et mélodique. Abigail Williams nous propose un black hyper carré et récitant la grammaire du genre mais aussi des solis plus heavy voire thrash, un petit mélange des genres qui flatte les esgourdes bien comme il faut.

#180 GarbageLet All What We Imagine Be The Light (Stun Volume / Infectious Music) (USA)

On avait laissé Garbage avec le très bon No Gods No Masters, le combo revient avec un nouvel album, au titre à rallonge et toujours dans la veine electro-rock qui le caractérise. Moins frontal, un peu moins patate, plus planant mais toujours empreint de mélancolie avec Shirley Manson toujours impériale au micro et une production bien musclée comme d’habitude. C’est moins immédiat que le précédent mais ça reste très solide.

#179 Decline of the IWilhelm (Agonia Records) (France)

Cinquième album pour les blackeux philosophes parisiens de Decline of the I, quatuor emmené par AK (Vorkreist, Merrimack, Éros Necropsique) et SK (Temple of Baal). Pour accompagner les compositions torturées de Wilhelm, T.C. (Regarde les Hommes Tomber) et Vestal (Merrimack, Anus Mundi) donnent de la voix. Intelligent et littéraire, Wilhelm est un album tortueux et fascinant, évitant les faux pas et digressions inutiles.

#178 KadavarI Just Want To Be A Sound (Clouds Hill) (Allemagne)

La dernière fois qu’on avait entendu parler de Kadavar, c’était il y a 4 ans pour le très bon album d’Eldovar en collaboration avec les Américains Elder. Un an avant, Kadavar sortait l’excellent The Isolation Tapes et amorçait un virage musical non négligeable. Ce nouvel album en est la suite logique. Exit le stoner/hard rock riffu, Kadavar expérimente davantage, balance plus de synthé, continue d’œuvrer dans un rock psychédélique des années 60/70. L’influence de Black Sabbath et de Led Zeppelin s’efface au profit du Pink Floyd époque Syd Barrett. I Just Want to Be A Sound laissera les fans les plus conservateurs sur le carreau mais la volonté pour Kadavar de se renouveler est à saluer.

#177 Kal-ElAstral Voyager Vol.1 (Magoc Mountain Records) (Norvège)

Sixième album en 13 ans d’existence pour Kal-El, groupe adoubé par le dieu Iommi pour son stoner-doom dévastateur. Encore une fois, les norvégo-kryptoniens font parler leur puissance avec une rythmique de mammouth, des riffs rouleaux compresseurs, des élans à la Candlemass et une voix qui porte loin. En offrant encore une fois un album hyper solide, Kal-El s’affirme de plus en plus en incontournable de la scène.

#176 Les Hommes CrabesGalak 51 (Autoproduction) (France)

« Les Hommes Crabes, Les Hommes Crabes / Ont le goût du crabe, parlent comme les hommes ». Certains auront la réf et, à mon avis, c’est sûrement le cas de ce trio nantais qui sort son premier album. Les Hommes Crabes proposent ici un rock alternatif tantôt survitaminé tantôt plus posé mais toujours très bien exécuté. Non, le rock alternatif n’est pas mort et sur Galak 51, il est carrément en forme.

#175 The Cold StaresThe Southern pt. 2 (Autoproduction) (USA)

Un an après, les Cold Stares reviennent avec la deuxième partie de leur incursion dans le blues-rock sudiste. Toujours dans cette même recette, le combo livre 35 minutes d’un blues-rock bien lourd, bien groovy biberonné au Southern Comfort. Encore une fois, ça paraît simple sans l’être, ça a le goût de l’authentique, des saveurs qui flatteront les tympans des amateurs du genre, et c’est superbement exécuté.

#174 Årabrot Rite Of Dionysus (Dalapop) (Norvège)

Deux ans après Of Darkness and Light et peu après un split avec les français de Hifiklub, Årabrot revient avec un nouvel album, toujours à la croisée entre un noise rock froid et une cold wave classe. Hivernal avant l’heure, rafraîchissant comme un déluge en plein été, Rite of Dionysus est le coup de clim’ dont on aurait eu besoin en juin dernier.

#173 Arcade FirePink Elephant (Columbia) (Canada)

Difficile de définir un fil rouge ou de décrire la trajectoire d’Arcade Fire tant le groupe n’aime pas refaire deux fois d’affilée le même album. Cette fois, les Canadiens vont sur des terres synthpop, et electro (mais très calme) avec une petite touche d’indie. On pense à leur BO de Her dont on retrouve l’esprit et l’ambiance. C’est très apaisant tout en gardant le côté expérimental cher à Arcade Fire, c’est difficilement descriptible, ça demande un certain lâcher prise mais on y plonge dedans avec plaisir.

#172 Arch EnemyBlood Dynasty (Century Media Records) (Suède)

Trois ans après Deceivers, Arch Enemy revient, toujours sûr de ses bases, et ce malgré le départ de Loomis, remplacé par Joey Concepcion, ex-The Absence. Blood Dynasty nous propose un death bien sec où Alissa White-Gluz peut s’en donner à cœur joie sur les growls, avec une incursion dans le heavy avec la cover de Sortilège et en français s’il vous plaît. Avant la carrière solo d’Alissa suite à son départ/éviction, Arch Enemy fait une dernière fois avec elle du solide.

#171 Mammoth The End (I Am The Sheriff / BMG) (USA)

Les années passent et Mammoth, le tout-seul band du fils Van Halen, continue son bonhomme de chemin avec des albums hyper carrés où Wolfgang fait tout et bien. The End reste dans ce même tonneau d’un hard rock moderne superbement emballé, porté par les riffs secs de Wolfgang et sa superbe voix. Le gars a définitivement un brillant avenir.

#170 Templeton PekSavages (SBÄM Records / Double Helix Records) (Angleterre)

Les signatures SBÄM Records sont souvent signes de qualité et c’est encore le cas avec Savages de Templeton Pek. Les mecs ont beau venir d’Angleterre, leur punk sonne plus américain et influencé par des groupes comme Rise Against (du moins de l’âge d’or), dans les compositions comme dans le chant. A la fois marqué par un sentiment d’urgence et une émotion à fleur de peau, Savages nous renvoie à la nostalgie d’une certaine scène des années 90/2000.

#169 Burnt TapesNew Lungs (Wiretap Records) (Angleterre)

Deuxième album pour Burnt Tapes, groupe londonien proposant un punk mélodique aux tonalités indie. New Lungs est un album où les mélodies, sans prétention mais efficaces, servent de vecteur à des textes à l’émotion à fleur de peau, des chansons douces amères, désabusées et empreintes de mélancolie. Des fois, c’est largement suffisant.

#168 SecondSELFThe Current Dissent (Punkerton Records) (USA)

Troisième album pour SecondSELF, groupe venu de Nashville et qui pourtant ne fait pas dans la country mais dans un skate punk bien rapide avec des super plans de batterie bien techniques et des élans de Cigar. Pour les amateurs, c’est un immanquable.

#167 AppaloozaThe Emperor of Loss (Ripple Music) (France)

Avec une régularité de métronome, Appalooza sort un album tous les deux ans et c’est encore le cas avec ce 4ème album. Appalooza ne révolutionne pas sa recette avec un stoner surpuissant nourri à la galette-saucisse épicée aux stéroïdes. C’est puissant, ça beugle comme il faut, les compositions sont classes, c’est un chouia en dessous du précédent mais ça reste très bon et ça se joue très fort.

#166 Lady Luna and the DevilVampiric Visions vol. 2 : Living Death (Autoproduction) (USA)

Trois ans après, Lady Luna and the Devil livre enfin la deuxième partie de Vampiric Visions, et par la même un superbe moment de doom gothique théatral, immersif et spectaculaire porté par des compositions massives et élégantes et le timbre hyper chaleureux de sa chanteuse. Lady Luna and the Devil le prouve encore, ce duo est trop confidentiel en regard de la qualité de sa discographie et gagnerait vraiment à être connu.

#165 FaetoothLabyrinthine (The Flenser) (USA)

La pochette semble provenir d’une étiquette de bouteille d’absinthe, d’un roman de fantasy ou d’un grimoire mais non, il s’agit du deuxième album de Faetooth, groupe de Los Angeles. Faetooth mêle un doom écrasant aux riffs sludgys avec un chant éthéré couplé d’un scream blackisant en second plan. Et ça marche. On a l’impression de se faire passer dessus par un rouleau compresseur au ralenti mais ça fonctionne parfaitement.

#164 Yawning Man Pavement Ends (Heavy Psych Sounds) (USA)

Le stoner n’est pas uniquement synonyme de riffs gras et de frappe de batterie bûcheronnesque. Pour le huitième album des légendes du desert rock Yawning Man, on a droit à un rock chaud comme un désert, fait de boucles hypnotiques et subtiles nous entrainant dans un univers semblant sorti d’une ingestion de peyotl. Pavement Ends est un album envoûtant, parfait pour aller communier à poil avec la nature en plein désert. Et en plein hiver, ça fait du bien.

#163 Year of the CobraYear of the Cobra (Prophecy Production) (USA)

Une bassiste à la voix envoûtante et aux riffs lourds, et son conjoint qui balance une batterie bien plombée. Parfois, il n’en faut pas plus et ça marche du tonnerre. A nouveau, Year of the Cobra, duo de Seattle nous balance une ogive entre doom, stoner et rock, à la fois massif, brut et d’une certaine élégance qui compense l’absence de six-cordes par une basse ténébreuse et un chant presque hypnotique.

#162 The DiscussionAll The Pretty Flowers (Artoffact Records) (USA)

Projet solo de Laura Pleasants, chanteuse de Kylesa, The Discussion sort son premier album. Avec son toute-seule-band, Laura Pleasants explore des univers goth, new wave, post-punk et shoegaze. All the Pretty Flowers est un album à la fois mélancolique et planant où la chanteuse-toutiste nous gratifie de plans tout en grâce et nous offre de très beaux moments de lâcher prise.

#161 ChangelingChangeling (Season of Mist) (Allemagne)

Changeling est un supergroupe composé de membres (ou ex-membres) de The Lucid, Fear Factory, Belphegor, Obscura… Le quatuor sort son premier album orné d’une pochette bucolique et nous gratifie d’un death progressif aux compositions complexes avec notamment de superbes lignes d’une basse fretless méchamment groovy et parfois jazzy et des riffs élaborés. On peut parfois rester sur le carreau devant certains morceaux fleuves mais la qualité d’ensemble reste de très haut niveau.

#160 Fun Lovin’ CriminalsA Matter of Time (DiFontaine Recordings) (USA)

Les Fun Lovin’ Criminals sont de retour 15 ans après Classic Fantastic et après un psychodrame qui aurait pu signer la fin du groupe. Si Huey Morgan n’est hélas plus de la partie, remplacé au micro par le co-fondateur Brian Leiser, seul membre d’origine du groupe, entouré par le batteur Frank Benbini fidèle au poste depuis plus de 20 ans, on n’est pas dépaysé et on retrouve avec joie ce mélange rap-rock hyper groovy et transpirant de coolitude par tous les pores. Toujours aussi efficace dans un registre tout en fausse nonchalance, Fun Lovin Criminals nous gratifie d’un nouveau bonbon pour les oreilles.

#159 Mystic CircleHexenbrand 1486 (Reigning Phœnix Music) (Allemagne)

Quelques mois après la revisite en version longue du EP Kriegsgötter, Mystic Circle sort son onzième album pour le moins surprenant. Tournant autour de thématiques comme l’horreur et la sorcellerie, Hexenbrand 1486 nous gratifie d’un black teigneux mais également des nappes d’électro ou des chœurs féminins inattendus. Une réussite qui confirme l’état de forme du groupe depuis son retour.

#158 Nailed to ObscurityGeneration of the Void (Nuclear Blast) (Allemagne)

Un pied dans Paradise Lost, l’autre dans Swallow the Sun, Nailed to Obscurity sort son 5ème album en 20 ans. Pour autant, si les influences sont nettement marquées, on ne peut pas dire que Nailed to Obscurity fasse juste de la repompe tant les compositions du groupe, les ambiances sont soignées et élégantes. Avec Generation of Void, on ne nage pas dans l’allégresse mais pour le coup, ça fonctionne bien avec l’époque ambiante.

#157 Cammie BeverlyHouse of Grief (Icons Creating Evil Art) (USA)

Sa voix puissante et chaleureuse est une plus-value au sein d’Ocean of Slumber, Cammie Beverly signe enfin un album solo, plus intimiste, dans un registre dark rock avec quelques incursions blues ou doom. Un album bien riffu où, encore une fois, la voix sublime de Cammie Beverly fait mouche.

#156 The Good, The Bad and The ZuglyNovember Boys (Indie Recordings) (Norvège)

Sixième album pour The Good, The Bad and the Zugly, combo venu de Hadeland et basé sur Oslo. The Good, The Bad and the Zugly nous propose un punk hyper énergique et sec avec un soupçon de garage. C’est riffu, saturé comme il faut pour purger le cérumen, ça cogne dur, et la voix écorchée de Nikolaisen (qui a pris la relève de Hjelvik au micro de Kvelertak) contribue au sentiment d’urgence de l’ensemble. Les Norvégiens ne sont pas venus en touristes, leur nouvel album est redoutable, rugueux et prêt à embraser les pits.

#155 Paleface SwissCursed (Blood Blast Distribution) (Suisse)

[NDLR : cette chronique date du 4 janvier 2024] Pour commencer l’année en douceur, quoi de mieux qu’une jolie dose de violence ? Et ça tombe bien, c’est un peu le but avec Paleface Swiss, groupe de nu-deathcore suisse qui sort ici son troisième album. Le fait que ce soit produit par le chanteur de Landmvrks ne m’incitait pas à la plus grande confiance, surtout quand je lisais que le groupe avait intégré des touches de hip-hop. Mais après une intro aussi barrée qu’inquiétante, le combo helvète m’a rassuré. On savait que les habitants du pays du chocolat n’étaient pas tous mous mais, force est d’avouer que quand ils s’énervent ils le font vraiment. Plutôt carré dans la production, ce Cursed propose des riffs de guitare hyper agressifs et une batterie bien véloce. Pour le chant, les mecs se font pas fait outre-chier la bite en pompant comme des gorets sur le style de Corey Taylor et celui de Jonathan Davis. On a donc du Slipknot période self-titled/Iowa avec des touches du Korn de la première époque mais avec des plans de deathcore un poil moins cliché que d’habitude. Mais malgré ce manque criant d’originalité, ça marche, même quand Paleface Swiss se lance dans une demi-ballade finale qui part en grosse gueulante. La notoriété grandissante du groupe n’est pas usurpée et les lives promettent une bonne dose de finesse.

#154 Pelican Flickering Resonance (Run for Cover Records) (USA)

Groupe incontournable du post-metal américain, Pelican sort son septième album. Riffs écrasants, batterie tellurique, boucles hypnotiques et grosses envolées rock, Flickering Resonance dévaste tout sur son passage. Avec cet album de très bonne tenue, Pelican assied un peu plus son statut.

#153 MogwaiThe Bad Fire (Rock Action Records) (Écosse)

Quatre ans après, Mogwai offre un successeur à As the Love Continues. Suite directe du précédent album, ce onzième album nous offre des moments suspendus comme les Écossais ont su nous offrir par le passé. En dehors d’une chanson où le choix de la voix sur-traffiquée n’est pas des plus judicieux, The Bad Fire recèle de véritables trésors. Des nappes électro, des riffs tour à tour plombés, tour à tour délicats, une voix lancinante, Mogwai ne révolutionne pas radicalement sa recette mais renoue avec son glorieux passé.

#152 Stray From the PathClockworked (SharpTone Records) (USA)

Stray From the Path, c’est fini. Après 24 ans de bons et loyaux services, le combo se lance en tournée d’adieux et pour dire au revoir en bonne et due forme, sort un album sans annonce préalable. Toujours produit par Will Putney, cet opus testament offre un festival d’agressivité et d’urgence, un album qui ne fait pas de fioritures et balance du vénère sans préliminaires aux chandelles ni reniflage de cul. On rentre dans le vif du sujet de suite, c’est énervé comme il faut, les mecs font ce qu’ils savent faire de mieux avec un mélange énervé de metalcore, hardcore, rapcore, dual-core, pourktumaimencore et autres gardeducore. On notera la présence de Florent Salfati de Landmvrks (pour un truc laissant moins indifférent que d’habitude) et Jeffrey Moreira de Poison the Well (pour un duel de voix du plus bel effet). Incisif, agressif, accrocheur, Clockworked marche très bien et ça donne l’impression que Stray from the Path (ou From the Past maintenant) en avait largement sous le coude.

#151 ScowlAre We All Angels (Dead Oceans) (USA)

Après un premier album plein de promesses, Scowl revient avec une nouvelle bombe. Encore une fois, Scowl propose une musique punk fraîche et d’une efficacité redoutable. Musicalement, c’est hyper rentre-dedans. Katrina Moss, quant à elle, fait des merveilles, que ce soit dans le registre punk hardcore avec des beuglantes bien senties, mais aussi des passages plus doux où la beauté de son chant dans un registre entre punk et rock alternatif. Riche et varié, c’est un album dont on a du mal à décrocher.

#150 Franz FerdinandThe Human Fear (Domino Recording Company Ltd) (Écosse)

Sixième album des Écossais Franz Ferdinand, cinq ans après Always Ascending. Je n’avais pas écouté Franz Ferdinand depuis Right Thoughts, Right Words, Right Action et je les retrouve là où je les avais laissés. Certes, il y a du synthé en plus mais je retrouve cette formation fougueuse qui ferait danser un paraplégique dépressif. Certes, il n’y a pas énormément de surprises (comme ce fut le cas pour Gossip), mais ça marche. Franz Ferdinand nous sort un album groovy à souhait, énergique, frais et aux superbes lignes de basse. Le rock poppy de Franz Ferdinand est toujours là, bardé de tubes en puissance et passionnant malgré peut être un ou deux élans plus dispensables.

#149 Lucie SueBattlestation (Sphynx) (France)

Deuxième album pour la biarrotte Lucie Sue avec son groupe éponyme. Battle Station c’est un pur moment de rock n’ roll, un mélange de hard rock, de garage, de rock alternatif à la fois nostalgique et moderne mais féministe, frais, galvanisant et jouissif. On a des morceaux variés, prenants, catchy à souhait et efficaces.

#148 Pupil SlicerFleshwork (Prosthetic Records) (Angleterre)

Il y a quelques années débarquait de nulle part Pupil Slicer, groupe londonien mêlant mathcore, grindcore et deathcore. Quelques années et trois albums plus tard, le combo s’est fait un nom à coups d’albums remarqués. Fleshwork s’inscrit dans cette lignée avec un hardcore pas facile à suivre, un brin déstructuré, glacial, glaçant, bien violent et rugueux, pas forcément pour tout le monde de très bonne qualité. Agressif à l’extrême, c’est un album qui n’est pas évident mais très solide.

#147 The Manky MeltersCarry On (L’Art Scene Prod) (France)

Après un EP solide, les Manky Melters sortent un premier album, toujours dans ce celtic punk de marins. Les Manky Melters empilent les tubes en puissance, efficaces, énergiques et aux mélodies immédiates. Difficile de ne pas avoir envie de rejoindre la fosse pour aller danser jusqu’à la dernière goutte de sueur, et comme si Carry On n’était pas suffisamment enthousiasmant, The Manky Melters nous sortent une réinterprétation du Bro Hymn de Pennywise et font plus qu’honneur à ce tube intemporel du punk.

#146 SUN Krystal Metal (Karoline Rose Sun) (France)

Un mélange entre une pop lumineuse et un metal bien véner, SUN nous propose une recette idéale et savamment dosée pour faire trémousser et pogoter tout l’été. On pense à des groupes peu connus comme Pagan avec ce rock hybride entre pop punk, garage et grosse bourrinade avec des riffs torturés, le tout grâce à la voix de SUN, impressionnante de richesse et de polyvalence.

#145 LavedaLove, Darla (Bar/None Records) (USA)

Venu d’Albany, capitale de l’Etat de New York, Laveda sort son troisième album. La musique de Laveda baigne dans un mélange de grunge, de shoegaze et de dream pop. C’est à la fois prenant, lancinant parfois planant mais avec des riffs bien sentis. Porté par la superbe voix du duo Ali Genevich/Jacob Brooks, les nappes de synthés et les riffs enveloppants, l’auditeur se fait un joli voyage dans le temps.

#144 SuperheavenSuperheaven (Blue Grape Music) (USA)

Premier album depuis 10 ans et troisième album pour Superheaven, groupe qui a commencé sous le nom de Daylight. Superheaven nous gratifie d’un shoegaze mâtiné de grunge puissant et aux riffs massifs. Si la pochette ne fait pas rêver, la musique est de très bonne tenue, prenante et réunissant tous les ingrédients pour les amateurs exigeants du genre.

#143 Soul BlindRed Sky Mourning (Closed Casket Activities) (USA)

Les années 90 reviennent en forme et on assiste à un revival grunge de grande qualité, et c’est à nouveau le cas avec ce deuxième album de Soul Blind, groupe fortement inspiré par Alice in Chains, que ce soit au niveau des riffs, de la voix comme de l’ambiance, avec en plus une touche post-hardcore pour donner encore plus d’épaisseur. Pour les nostalgiques de l’époque, c’est d’une efficacité redoutable.

#142 Sodom The Arsonist  (Steamhammer) (Allemagne)

Le temps ne semble avoir aucune prise pour Sodom. 43 ans de carrière et plus d’une quinzaine d’albums, précurseur du black metal avant de se poser en pilier du thrash allemand, membre du Big 4 of Teutonic Thrash Metal, Sodom n’a rien à prouver et continue d’aligner les très bons albums. C’est encore le cas avec The Arsonist, qui allie puissance, technique, efficacité, mélodies immédiates et sentiment d’urgence. Avec sa vitesse, ses riffs implacables, ses attaques de gratte, Sodom continue d’ouvrir les chakras à la foreuse.

#141 Imperial TriumphantGoldstar (Century Media Records) (USA)

L’un des groupes américains de metal extrême les plus difficiles d’accès a encore frappé, trois ans après l’excellent Spirit of Ecstasy. Toujours influencé par le free jazz et l’expressionnisme des années 20, Imperial Triumphant nous gratifie d’une galette un brin plus accessible que précédemment, mais un brin seulement tant le blackened death d’avant-garde proposé par le groupe reste difficile à appréhender, toujours aussi fourni en morceaux de bravoure, toujours magnifiquement exécuté, mais toujours aux confins de l’expérimental et parfois un brin indigeste. Goldstar en laissera plus d’un sur le carreau et beaucoup seront imperméables aux charmes du combo de la Grosse Pomme mais avouons que les occasions de se retrouver avec un tel album demeurent rares.

#140 FaunHex (Pagan Folk Records / AISA) (Allemagne)

3 ans après Pagan, Faun revient avec un nouvel album, cette fois consacré à la figure de la sorcière. Un album chanté en plusieurs langues et avec l’appui des featurings de Chelsea Wolfe et de la chanteuse turque Fatma Turgut. En dehors d’un titre plutôt dansant, le reste est plus contemplatif, tout en délicatesse et en subtilité, avec une ambiance médiévale faisant la part belle aux heavenly voices et aux instruments traditionnels. Encore une fois, Faun enchante avec une musique immersive et envoûtante.

#139 Lo-PanGet Well Soon (Magnetic Eye Records) (USA)

Avec sa pochette marrante, on aurait envie de cataloguer Lo-Pan dans le punk mélodique ou l’indie rock. Raté, Lo-Pan officie dans un stoner puissant et chaleureux avec des relents grunge et hard rock. Généreux en riffs chatoyants et gras et en groove immédiat qui donne envie de décapsuler une bonne binouze, Get Well Soon est un must à savourer en été.

#138 Wombbath Beyond The Abyss (Pulverised Records) (Suède)

Si Wombbath ne s’était pas distingué par une hyper-productivité folle jusqu’en 2018, force est de constater qu’ils ont confondu le vaccin contre le Covid avec la potion magique. Le moyen (à cause d’une production faiblarde) Choirs of the Fallen avait lancé le bal début 2020, puis un nouvel album 10 mois après, un autre en 2021, puis un EP, une compilation, des tournées, Wombbath ne s’était pas franchement ennuyé. Ajoutons à ça un changement de batteur (parce que la liste de leurs line-ups s’apparente à un générique de film) et force est de constater que le groupe n’a pas chômé. Pourtant, c’est un Wombbath loin d’être fatigué qui sort aujourd’hui un 7ème album à la hauteur du statut de tontons de la scène death suédoise. Beyond the Abyss est un album de gros death, hyper puissant et arborant de magnifiques biceps aux veines gonflées, explosif et dur sur l’homme. En somme, l’équivalent de Bundee Aki en album. Puissant mais aussi classieux par moments avec ses quelques touches de violons ou de saxo par endroits, donnant un peu de finesse à l’ambiance poisseuse, contrastant avec des riffs implacables, les déluges de coups sur les fûts et le growl de Balrog de Jonny Pettersson. Maîtrise, puissance mais aussi un certain raffinement, le menu est des plus gouleyants.

#137 SadistSomething to Pierce (Agonia Records) (Italie)

Et de 10 pour Sadist, vétéran du death progressif aux 34 ans d’existence. 3 ans après un Firescorched bien foutu mais pêchant par sa production, Something to Pierce fait office de tour de force. La production s’est nettement améliorée, plus musclée, permettant au groupe d’exprimer leur pleine puissance et rendant justice aux superbes compositions des Italiens. Si la batterie et la gratte en imposent, c’est la 4-cordes qui émoustillera les tympans gourmets. Davide Piccolo nous balance des plans vertigineux, tortueux et avec un putain de groove pour ne rien gâcher. Et puis le growl de mammouth de Trevor Nadir achève de faire de l’ensemble une réussite totale.

#136 March of ScyllaAndromeda  (Klonosphere) (France)

March of Scylla est un groupe de metalcore progressif venu d’Amiens. Leurs thématiques tournent autour des mythes et notamment la mythologie grecque, un thème que March of Scylla décline sur son premier album. Musicalement, c’est bien foutu, les mecs connaissent bien leur sujet, c’est technique sans se branler, les mélodies ne sont pas en reste, la production est hyper chiadée, les compositions sont solides et collent parfaitement aux thèmes. Pour un premier album, c’est de très bonne tenue.

#135 High on WheelsThe Monkey (Klonosphere) (France)

Troisième album pour les parigo-lyonnais High On Wheels revient avec une nouvelle salve de morceaux massifs et pêchus, et superbement produits (dont un sur une histoire de singe trempant ses couilles dans du whiskey. Ne faites pas ça chez vous, ça donne mauvais goût au whiskey, et encore plus aux couilles). L’influence de Kyuss ou encore de Monster Magnet est là et on retrouve avec plaisir un nouveau morceau cinéphile. Après l’excellent titre sur le nanar culte Hitman le Cobra, c’est au tour du Dune de David Lynch de connaitre un hommage façon High On Wheels pour le meilleur titre de l’album. A nouveau, High on Wheels sort un must pour tout amateur de stoner.

#134 Hooded MenaceLachrymose Monuments of Obscuration (Season of Mist) (Finlande)

Il surprend ce nouvel album de Hooded Menace. Une intro lumineuse et légère (en Finlande, tu supprimes le synthé, c’est comme si tu flinguais un membre de la famille) et une tracklist qui annonce une cover de Duran Duran (parce que… pourquoi pas ?), on peut craindre un revival 80s. Sauf que, arrive le second morceau et on est rassuré. Oui, Hooded Menace met une petite pincée de heavy dans quelques riffs, on retrouve ce doom death bien lugubre avec en plus un petit côté Greg McKintosh dans les accords de 6-cordes du plus bel effet. Quant à la cover, elle est réussie parce que bien décalée par rapport à l’original. Hooded Menace arrive à rassurer tout en surprenant et c’est ce qui rend cet album plus fort

#133 Fractal UniverseThe Great Filters (M-Theory Audio) (France)

Dix ans après leurs débuts, les grands Nancéens de Fractal Universe nous gratifient d’une quatrième galette d’un death à la fois technique, riche, puissant et varié avec des petites incursions jazz, des lignes de cordes élégantes, de superbes cassures de rythmes et des compositions de très haute volée.

#132 L.A. GunsLeopard Skin (Cleopatra) (USA)

Depuis que Tracii Guns et Phil Lewis ont redémarré L.A. Guns, le groupe quadragénaire connaît une seconde jeunesse avec pas moins de 5 albums en même pas 8 ans. Pour Leopard Skin, le quintette revient aux racines d’un sleaze rock dont il est un des pionniers avec des incursions blues-rock. On se croirait revenus entre la fin des 70s et les glorieuses 80s avec des mélodies léchées, catchy et imparables, superbement exécutées par un groupe expérimenté. A l’image de sa pochette et des motifs léopards qui attiraient les regards à l’époque, Leopard Skin ne peut pas laisser insensible les fans de hard et de sleaze.

#131 HauntIgnite (Church Recordings) (USA)

Groupe parmi les plus prolifiques de la scène heavy, Haunt sort entre 1 et 2 albums par an (voire 4 en 2020), sachant que le leader, Trevor William Church, joue également dans d’autres groupes. Et malgré cette productivité, Haunt ne sacrifie jamais la qualité en nous offrant des albums techniquement bluffants, bourrés de riffs fantastiques et de tubes en puissance et sonnant réellement 80s sans chercher à surfer sur la vague du revival nostalgique. Encore une fois, Haunt fait un bijou d’orfèvrerie pour passionnés, et son meilleur album depuis Beautiful Distractions.

#130 Grima Nightside (Napalm Records) (Russie)

Quand la Russie ne se fait pas connaître avec son dictateur qui envahit le pays voisin en levant les bras bien haut pour dire « c’est pas nous (vitch), nous on est les gentils (ski), la preuve on le dit », elle produit des œuvres de qualités (parfois). C’est le cas du groupe Grima qui se fait un nom (comme quoi, les Russes arrivent à se faire connaître sans polonium ni mitraillettes ni tanks) dans la scène black atmosphérique. Sixième album du duo, Nightside est bluffant par son ambiance glaciale et mélancolique rappelant la taïga d’où viennent Morbius et Vilhelm. L’ajout du bayan, l’accordéon russe, finit d’ajouter une note baltique à l’ensemble et faire de Nightside un album aussi fascinant que passionnant.

#129 Malphas Extinct (Soulseller Records) (Suisse)

Le black metal venu du pays du chocolat et du fromage est riche en sensations pures, comme les produits laitiers (si tu as la réf, tu es comme moi. Félicitations, tu es vieux). Une nouvelle preuve avec le quatrième album en 11 ans de Malphas. Sobrement intitulé Extinct, ce nouvel effort est un condensé d’un black metal cru, sauvage et véhément, un black metal vertigineux qui nous entraîne aux tréfonds des Enfers à coups de riffs blastés et de vocaux habités. Emmené par le batteur Jöschu Käser (Aara, Taubrą), Malphas propose un black metal à l’ancienne, du genre qui s’écoute et se vit dans les chairs. Pourquoi tant de violence ? Parce que c’est bon !

#128 16Guides for the Misguided (Relapse Records) (USA)

Dixième album en 34 ans de carrière pour les vétérans du sludge 16. Malgré leur statut de parrain du genre, 16 ne s’en laisse pas conter et délivre à intervalles réguliers de superbes albums. C’est à nouveau le cas avec Guides for the Misguided, un album qui, à l’image de sa pochette, ne transpire pas la joie de vivre. Du riffing implacable, une basse lourde, un chant prenant, auxquels on doit rajouter des arpèges entre heavy et hard rock du plus bel effet et apportant quelques respirations bienvenues.

#127 Heaven Shall BurnHeimat (Century Media) (Allemagne)

Depuis plus de 25 ans, Heaven Shall Burn s’est imposé comme une valeur sûre, d’abord du death mélodique allemand puis dans un registre au croisement entre death, metalcore et deathcore, le tout avec des albums régulièrement salués. C’est encore le cas avec ce dixième album qui impressionne autant par sa puissance, sa production millimétrée que par la richesse de ses compositions et son orchestration léchée avec violons et violoncelles. En plus, dans la version deluxe, outre Jesse Leach de Killswitch Engage, le groupe invite les pop-punkeux de Donots pour une collaboration inattendue mais du plus bel effet.

#126 Novembers DoomMajor Aracana (Prophecy Productions) (Pologne)

12ème album en 33 ans d’existence pour Novembers Doom, groupe que j’avais découvert avec The Pale Haunt Departure, excellent album marqué par l’influence de My Dying Bride, tant au niveau des vocalises rappelant Aaron Stainthorpe que des compositions. Le constat n’a pas des masses changé (notamment au niveau du chant) sur ce 12ème album et, si l’avenir de My Dying Bride est clairement remis en question ces derniers temps, la question ne se pose même pas pour les disciples de l’Illinois. Sur Major Arcana, on a un doom/death colossal, magnifié par le travail de Dan Swanö et la production toujours impeccable de Chris Wisco. Major Arcana c’est du doom-death mélodique hyper carré et prenant, à l’image d’un groupe qui fait les choses bien, un groupe qui, sans avoir la renommée de certains poids lourds, est devenu un incontournable de la scène.

#125 HateBellum Regiis (Metal Blade Records) (Pologne)

Rien à voir avec les « Régis est un con » des Nuls, Bellum Regiis est le 13ème album de Hate, l’autre groupe solide de blackened death polonais. Loin de la grandiloquence et de la provocation de Behemoth, Hate nous livre un blackened death bien bourrin, hyper violent, affûté comme un roc et qui déboule en tabassant à coups d’haltères de 50 kg. C’est un blackened death carré, épais et hyper énervé, pas friand de fioritures et avec peu d’accalmies.

#124 Dawn of SolaceAffliction Vortex (Noble Demon) (Finlande)

Tiens et si on relançait le marronnier sur l’hyperactivité de Tuomas Saukkonen qui, après avoir relancé Before the Dawn et un nouvel album en 2023, et sorti le 7ème album de Wolfheart (deux ans après le précédent) en 2024, sort le quatrième album de Dawn of Solace trois ans après le précédent ? Encore une fois, c’est à se demander si le mec a du temps libre (si, apparemment, hier il a eu 15 minutes, il a dû en profiter pour retaper sa barraque). Saukkonen qui n’avait pas assez à faire à s’occuper de la batterie, de la guitare et de la basse sur Dawn of Solace et qui prend un peu plus de place au niveau du chant growlé pour un album plus sombre encore et où le duo de voix Mikko Heikkilä/Tuomas Saukkonen se fait bien plus équilibré. Affliction Vortex met un peu de doom-death mélodique dans le doom/gothic de Dawn of Solace et le duo gagne encore en épaisseur. Si on ne peut qu’apprécier la voix magnifique de Heikkilä couplée à la musique dense de Suokkonen, ce rééquilibrage des voix permet à Dawn of Solace d’offrir son meilleur album depuis Waves.

#123 Chevelle Bright as Blasphemy (Alchemy Recordings / BMG) (USA)

Dixième album pour Chevelle, groupe d’Illinois fortement influencé par Deftones. Sans surprises, on retrouve ce chant habité, ces riffs bien plombés que n’auraient pas reniés leurs idoles, avec cette sensibilité à fleur de peau, cette science du tube et cet imaginaire mélancolique. Tubesque et sévèrement musclé, ce nouvel opus continue d’asseoir Chevelle dans le rang de cadors du metal alternatif américain.

#122 ConjurerUnself (Nuclear Blast Records) (Angleterre)

Conjurer revient trois ans après l’énorme Páthos pour un troisième album. Les natifs de la ville de Rugby nous font quelques feintes de n°9 avec des petites touches de guitares acoustiques mais c’est pour mieux faire la passe à un sludge bien velu, puissant comme un troisième ligne centre, lourd comme pilar moldave après 2 litres de Ricard coupé au shnaps et boueux comme le terrain d’un club de fédérale un dimanche de février après un derby aux mêlées rejouées 10 fois. C’est crade et rugueux, dur au mal et à peu près aussi tendre qu’un match Angleterre/Afrique du Sud, ça essuie les crampons sur la gueule et les épaules dans les côtes mais à la fin, si on est en vie, on sourit avec les dents (et les neurones) qui restent.

#121 Game OverFace the End (Scarlet Records) (Italie)

Il y a les vieux briscards qui continuent de brûler les planches et les jeunots affamés de micros. Les mecs qui ont fondé Game Over n’avaient même pas 15 ans à leurs débuts. Aujourd’hui, le groupe a déjà 17 ans d’existence et 6 albums au compteur. Avec 2/5 du line-up changé, Game Over se paie une seconde jeunesse. Sur Face the End, le groupe est fortement inspiré par les vieux Metallica ou encore Sacred Reich. Biberonné au thrash US des 80s, Game Over livre une magnifique ogive, hyper efficace et ne cherchant pas à se contenter de singer des glorieux aînés

#120 Real Sickies Under a Plastic Bag (Stomp Records) (Canada)

Un pied dans le punk des Ramones, l’autre dans le pop-punk des 90/2000, un troisième dans des vocalises à la Elvis Costello, Real Sickies nous livre un cinquième album frais et tubesque à souhait avec des mélodies efficaces, des refrains entêtants, des compositions classiques mais hyper bien ciselées et mélodiques à souhait. La scène canadienne nous offre un nouvel album très solide.

#119 The RumjacksDead Anthems (Four Four Records) (Australie)

Le Rumjacks nouveau est arrivé. Quatre ans après Hestia qui était le meilleur album du groupe, Dead Anthems monte encore le curseur au niveau de la qualité d’ensemble. Au menu un condensé de bombinettes et autant de titres que de tubes en puissance. Cerise sur le gâteau au whiskey, le featuring de Ken Casey de Dropkick Murphys (quand le meilleur groupe de celtic punk australien rencontre le meilleur groupe de celtic punk américain, on a un classique instantané). D’ores et déjà le meilleur album (ou pas loin) du genre de ces dernières années.

#118 MantarPost Apocalyptic Depression (Metal Blade Records) (Allemagne)

Trois ans après l’excellent Pain is Forever and This is the End, le duo germain Mantar revient avec un sixième album au titre tout aussi joyeux qui trouve un étrange écho dans une actualité internationale hyper flippante. On retrouve le Mantar qui donne un irrépressible envie de bouger la nuque en mélangeant riffing sludge crade, chant black et énergie punk. Mantar a beau ne pas être des plus joyeux dans son propos, musicalement c’est comme avec Kvelertak : on a pas envie de céder à la morosité. Encore une fois, le contraste marche à merveille, Post Apocalyptic Depression regorge de tubes en puissance et on aurait presque envie d’être en été pour qu’il soit la bande-son au lieu des horribles tubes décérébrés habituels.

#117 The HellacoptersOverdriver (Nuclear Blast) (Suède)

Et de 9 pour les Hellacopters, groupe culte de « high energy rock-n-roll ». Trois ans après l’excellent Eyes of Oblivion, les Suédois reviennent avec une nouvelle fournée de titres mêlant hard rock, garage rock et rock n’roll. Encore une fois, c’est tubesque en diable, les mecs nous balancent des riffs chiadés (le toucher d’Anders Niklas Andersson fait merveille à chaque fois), une section rythmique en feu et une énergie bouillonnante. Ça a beau être classique, chaque morceau est immédiat et colle la banane autant sur le visage que dans le slip et l’envie de bouger de la tête est irrépressible. L’un des groupes les plus enthousiasmants de la scène rock suédoise en a encore sous la semelle et on ne peut que les encourager.

#116 The YagasMidnight Minuet (Autoproduction) (USA)

Actrice vue dans la saga Conjuring, des films comme In the Air ou Les Infiltrés, Vera Farmiga s’essaie aussi au chant dans The Yagas. Fan de metal, elle se fait une récréation dans une formation goth rock semblant autant inspirée par The Cure que A Perfect Circle. Et ça marche franchement bien, autant sur les compositions superbement exécutées, les thèmes aussi ésotériques que durs, le tout emmené par une Vera Farmiga impressionnante, habitée par son sujet et à la palette vocale riche. The Yagas marque les esprits avec ce premier album et on ne que souhaiter à sa frontwoman de continuer à briller sur ce deuxième front.

#115 Piedebiche Bataille du Clair et de l’Obscur (InOuïe Distribution) (France)

Premier album pour Piedebiche, groupe qui nous vient de Marseille mais qui n’est ni du rap ni du Dagoba. Piedebiche évolue dans un registre post-punk/rock influencé par le jeu de guitare de Serge Tessot-Gay de Noir Désir avec des riffs bien sentis et presque noise, une ambiance pas des plus joyeuses et le chant implacable de Enn qui déclame des paroles très engagées et féministes, le tout dans la langue de Molière. Entre rock brut, inclinaisons new wave et un final acoustique et franchement mélancolique, Bataille du Clair et de l’Obscur s’avère un premier effort solide d’une formation qui ne tardera pas à faire parler d’elle de plus en plus, et c’est tout ce qu’on lui souhaite.

#114 Point MortLe Point de Non Retour (Almost Famous) (France)

Trois ans après l’enthousiasmant Pointless, Point Mort récidive avec un nouvel album casse-codes riche et varié changeant plusieurs fois d’ambiance au sein même des morceaux. Les compositions sont encore une fois carrées et surprenantes, souvent frappées du signe de la dichotomie permanente et la chanteuse Sam impressionne par sa polyvalence. Elle chante, éructe, beugle, rappe avec une maîtrise bluffante à chaque fois, sa polyvalence n’ayant d’égal que sa versatilité. En refusant de caresser l’auditeur dans le sens du poil, en le sortant en permanence de sa zone de confort, Point Mort, en l’espace de deux albums, se hisse dans le haut du panier des jeunes groupes de core.

#113 Counting CrowsButter Miracles, The Complete Sweets! (BMG) (USA)

On dit que plus les choses changent, plus elles restent identiques. Plus de trente ans après leur premier album, les Counting Crows reviennent avec une huitième offrande et à l’écoute de Butter Miracle (même si on se dit que si on prend la même chose que le graphiste, on peut se retrouver à l’asile), on replonge avec grand plaisir au temps de August and Everything After. On retrouve ce mélange rock alternatif/roots rock hyper mélodique porté par la voix chaleureuse d’Adam Duritz, un rock intemporel qui fait vibrer, un rock purement américain qui donne envie de tailler la route.

#112 Die SpitzSomething to Consume (Third Man Records) (USA)

Die Spitz est un jeune quatuor formé en 2022 et proposant un mélange entre un punk sec et un grunge bien ancré dans les 90s. Fortement influencé par la scène de Seattle (à croire que les dames ont passé leurs fringues aux ciseaux et à la javel), Die Spitz nous propose un album viscéral emmené par un chant parfois cobainien et des gros riffs bien rèches.

#111 Chokecherry Ripe Fruit Rots and Falls (Autoproduction) (USA)

Et si on remontait le temps dans les années 90, quand c’était déjà un peu la merde partout dans le monde, mais un peu moins la merde et, surtout, quand on était un peu moins dans l’ambiance bras tendu à 45 degrés? Cette année, nombre de groupes nous propose ce voyage, et à chaque fois ça donne un revival grunge réussi. Preuve en est avec ce premier album des californiennes Chokecherry qui nous offre un grunge bien senti, avec quelques touches planantes de shoegaze. Dès la pochette, on sent que le groupe a clairement baigné dans cette époque et c’est confirmé dès les premiers accords. Chokecherry nous offre un grunge de la bonne époque, bien riffu et mélancolique avec un chant de très bonne facture. Les ingrédients sont là, les influences de groupes comme The Breeders sont assumées et parfaitement digérées. Avec Ripe Fruit Rots and Falls, on a un pur concentré de grunge bien jouissif. Il serait criminel de s’en priver.

#110 JinjerDuél (Napalm Records) (Ukraine)

Tête de pont de la scène metal ukrainienne, Jinjer revient avec un cinquième album. Toujours dans un registre metalcore/modern metal, Duél monte nettement le curseur par rapport aux livraisons précédentes. On peut parler de la palette vocale de Tatiana Shmayluk, toujours aussi riche et intéressante avec des améliorations dans son chant clair et un scream plus féroce que jamais (en même temps, il parait qu’il y a 2-3 trucs qui vont pas fort en Ukraine, ce qui peut apporter un surplus de rage nettement compréhensible). Mais le plus impressionnant reste le niveau des musiciens qui semble en constante progression, notamment les gratteux mais surtout le batteur hyper véloce et technique et qui est pour beaucoup dans la réussite indéniable de ce nouvel album.

#109 KwoonOdyssey (Autoproduction/ Klonosphere) (France)

Kwoon revient aux affaires pour un premier album studio depuis 2009 et trois ans après Alive, album live qui compilait une série de concerts insolites joués sur les volcans de Lanzarote, le phare de Tevennec ou l’aiguille du Triolet à 3900 m d’altitude. Fort de ces expériences, Kwoon sort un album sur le voyage, sur la terre et la mer. Odyssey est un album immersif, où l’influence de Sigur Rós et de Mogwai ne sont pas loin, où les murs de son croisent les plages plus atmosphériques. C’est puissant, généreux, et parfaitement exécuté.

#108 Lorna ShoreI Feel the Everblack Festering Within Me (Century Media Records) (USA)

Si le deathcore peut être tellement balisé et ancré dans sa routine qu’il en devient caricatural et chiant, certains groupes se démarquent comme Shadow of Intent, Fit For an Autopsy mais surtout Lorna Shore qui mêle grammaire typique du genre et orchestration maousse. Sur ce cinquième album au titre à rallonge et à la durée honorable de 66 minutes (alors que la norme actuelle est d’une quarantaine de minutes), c’est encore le cas. On a des breakdowns un brin prévisibles tout comme les plans vocaux de Will Ramos mais l’orchestration d’Andrew O’ Connor est digne d’un blockbuster à faire croire que Hans Zimmer lui-même va lancer un wall of death et ça rajoute un côté épique à l’ensemble qui permet à Lorna Shore de se distinguer nettement de la masse.

#107 Mors Principium EstDarkness Invincible (Perception) (Finlande)

Une cavalcade suivie d’un déluge de riffs et dès les premiers instants, Mors Principium Est plaque au sol l’auditeur. Débarqué à la fin des années 90 quand une génération de jeunes talents comme Insomnium, Onium Gatherum ou Children of Bodom ont ravivé la flamme du death mélodique finlandais, pas le plus connu des groupes de cette génération, Mors Principium Est s’est fait un nom à coups d’albums salués. Darkness Invincible combine compositions travaillées, rapidité d’exécution, puissance écrasante, et sensation de se faire piétiner la gueule par une horde de vikings sous anabolisants. A deux doigts du symphonique, les arrangements sont de toute beauté et achèvent de faire de ce nouvel album un incontournable.

#106 Author & PunisherNocturnal Birding (Relapse Records) (USA)

Neuvième album pour le tout-seul band Author & Punisher, vingt ans après le premier. La joie de vivre, c’est surfait pour Author & Punisher. Mêlant drone-doom et musique indus et conviant des poètes comme les joyeux drilles français de Fange, Nocturnal Birding est un album qui te plaque au sol et te meule la tronche contre le goudron, c’est plombant comme pas permis, glacial et glaçant mais c’est bien ficelé.

#105 MartröðDraumsýnir Eldsins (Debemur Morti Productions) (Islande/USA)

Le black metal islandais sonne différemment de celui des autres scènes européennes. On en a une preuve supplémentaire avec le premier album de Martröð. Si Martröð est un duo islando-américain, c’est son côté islandais qu’on entend le plus sur Draumsýnir Eldsins. Du black metal glacial comme le pays des aurores boréales, sauvage, presque lugubre, et d’une violence inouïe tout au long des 4 morceaux pour près de 37 minutes. Un album compact, ramassé mais tout sauf indigeste qui satisfera les attentes exigentes qu’on a envers les sorties Debemur Morti et globalement les amateurs de black metal froid et hargneux et de groupes au noms imprononçables.

#104 BenedictionRavage of Empires (Nuclear Blast) (Angleterre)

Les années n’ont pas prise sur les vétérans de Benediction. 36 ans après leur début, Benediction est toujours là pour nous balancer un death implacable, dans une veine old school rappelant les belles heures d’Entombed et du regretté L-G Petrov. Ingram fait toujours mouche avec sa voix burinée au Destop, et une section rythmique toujours aussi efficace. Loin d’être bon pour l’hospice, Benediction en a largement sous la semelle.

#103 Laura CoxTrouble Coming (Ear Music / Verycords / CNM / SCPP) (France)

Oubliez la pochette en mode « pffff, flemme de faire un artwork chiadé », l’essentiel est ailleurs: Laura Cox nous offre, avec Trouble Coming, son meilleur album à ce jour. Du blues rock bien riffu? Check. Du rock bien patate et dansant à la Madam? C’est fait. De la ballade ? Emballé, c’est pesé. Mais Laura Cox sait aussi nous sortir un pur rock aux sonorités modernes et chill à la Lana Del Rey avec un refrain immédiat qui donne envie de s’énerver sur la touche repeat. Laura Cox montre à nouveau qu’elle sait tout faire, tout jouer et qu’elle le fait bien. Trop peu souvent citée quand on parle du rock français au féminin ou du rock français tout court, Laura Cox montre une nouvelle fois qu’elle mériterait une bien plus grande couverture médiatique.

#102 Ailise BlakeSoave (These Hands Melt) (France)

Quand elle ne joue pas de la basse pour J.C. Satàn ou pour La Secte du Futur, la bordelaise Alice Ronzini fait une carrière solo avec le projet Ailise Blake, qui évolue entre post-rock, folk et shoegaze. Soave est un album qui se savoure particulièrement en automne, quand la météo nous rend mélancolique entre deux tisanes (ou raclettes, au choix). Soave est un album planant, aux lignes de cordes ouatées et porté par un chant ethereal voice de toute beauté. Difficile de ne pas céder sous le charme, envoûté par la superbe proposition musicale d’Ailise Blake.

#101 KadavarKids Abandoning Destiny Among Vanity And Ruin (Clouds Hill) (Allemagne)

Hallelujah! Kadavar ist revenu! Alors oui, I Just Want To Be A Sound n’est sorti qu’il y a 6 mois. MAIS ici, on retrouve le Kadavar canal historique (d’ailleurs, le titre, ça fait K.A.D.A.V.A.R. …no shit, Sherlock!). Un choix de titre qui augurerait un retour au son du premier album ? Oui mais pas seulement, car on retrouve à la fois ce Kadavar hyper énergique et aux envolées de riffs gras et de cheveux soyeux, mais aussi un peu du Kadavar psychédélique post-2020. On navigue donc en terrain connu et c’est toujours aussi jouissif. Kadavar nous a donc gratifiés cette année de deux albums de très bonne tenue. Il serait dommage de passer à côté.

Ainsi s’achève la deuxième et avant-dernière partie de ma rétrospective musicale de 2025. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture de la troisième et dernière partie, les 100 tout meilleurs. En attendant, vous pouvez écouter la playlist ici : https://www.deezer.com/fr/playlist/14753179863

Par Nikkö

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