
Avis :
S’il y a bien un groupe dans le Death mélodique que l’on ne présente plus, c’est Arch Enemy. Fondé au milieu des années 90 par l’ancien guitariste de Carcass, le groupe va tout d’abord accueillir un chanteur, Johan Liiva, qui va alors laisser sa place en 2000 à Angela Gossow. Le groupe gagne alors en notoriété, par sa musique, bien évidemment, mais aussi par le fait que ce soit une chanteuse qui fasse du chant guttural. En 2014, cette dernière décide de quitter le bateau, et c’est Alissa White-Gluz qui la relève, quittant alors The Agonist. Le chaoix est judicieux, car la chanteuse canadienne sera une belle plus-value pour groupe, qui va tout faire pour la mettre en avant. Mais depuis plus de dix ans maintenant, la frontwoman a bien démontré qu’elle n’était pas qu’un physique, mais aussi une voix puissante et impressionnante.
Cependant, de nombreux fans reprochent au groupe de faire des albums assez simples, qui ne retrouvent pas la fougue des débuts, et le dernier en date, Deceivers, a reçu des avis assez mitigés, alors même qu’il s’agit d’un excellent opus. Bref, il semblerait que le groupe suédois ait entendu les fans, puisqu’à travers diverses interviews, Arch Enemy a annoncé qu’ils ont fait des arrangements plus brutaux, et que l’album revenait à l’essence même de la formation. Accueillant en son sein un nouveau guitariste, Joey Concepcion, les suédois (même si la chanteuse est canadienne et le nouveau guitariste, américain) proposent effectivement un effort plus brut que le précédent, plus concis aussi, mais tout aussi réussi, démontrant que dans le domaine, Arch Enemy reste une valeur sûre et que chaque album propose un doux moment dans du pur Death mélodique.
Tout commence avec Dream Stealer, qui fut l’un des premiers singles pour mettre en avant la future sortie de l’album. On a droit à une petite introduction qui essaye de faire un peu épique, un peu médiéval, à l’image de sa jaquette, puis le titre part très vite sur un riff rapide et très entêtant. Le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux, avec un chant guttural de longue, puis un refrain qui reste bien en tête, de par son côté très simple. Bien entendu, l’ensemble demeure très mélodique, et on retrouve toujours un petit solo qui fait du bien. Illuminate the Path fait partie des grosses surprises de cet album. Le morceau est relativement lourd au niveau des riffs, et on sent une grosse production derrière. C’est puissant, enivrant, et ça donne vraiment envie de headbanger dans tous les sens.

Et on retrouve un peu de chant clair dans le refrain, ce qui renforce ce côté mélodique et plutôt bien venu par moment. Par la suite, le groupe ne va pas nous épargner, et balance la sauce avec trois gros titres qui se succèdent. March of the Miscreants est un pur titre Death qui envoie du lourd, avec en prime, encore une fois, un refrain qui matche à chaque fois. Arch Enemy retrouve une belle puissance et démonte son envie d’en découdre. Il en ira de même avec A Million Suns, qui s’avèrera sans doute moins fort que le titre précédent, mais bénéficie d’un mid-tempo dans son refrain, le rendant alors plus prégnant et plus mémorable. Par contre, Don’t Look Down sera moins marquant que les autres. Rythmiquement parlant, c’est très véloce et d’une violence rare, mais on reste sur quelque chose d’un peu plus bateau.
C’est à ce moment-là que la formation propose alors Presage, un interlude qui permettra de lancer Blood Dynasty. Le morceau est très bon dans son ambiance et dans sa volonté de fournir quelque chose de plus épique, avec une orchestration qui a de l’épaisseur. On sent une production plus léchée que pour les précédents opus, et même sur quelque chose de plus Heavy comme Paper Tiger, on a un beau sentiment de solidité. Le plus étonnant surviendra par la suite avec la Power ballade Vivre Libre, une reprise du groupe Blasphème, tout en français et en chant clair, permettant de montrer une nouvelle facette du groupe. The Pendulum revient à quelque chose de plus classique pour le groupe. Le morceau est bon, mais il lui manque un petit truc pour mieux marcher. Enfin, Liars & Thieves clôture l’album avec une mélodie qui reste un long moment en tête.
Au final, Blood Dynasty, le dernier album d’Arch Enemy, est une franche réussite, qui arrive à être plus massif que le précédent opus, tout en restant dans une veine similaire. La chanteuse est impressionnante dans ses prestations vocales, qui sont de plus en plus virtuoses, et techniquement, c’est irréprochable, même si on pourrait faire un reproche global au groupe, celui de ne pas proposer de solos plus longs, avec une ambiance qui a vraiment le temps de s’installer. C’est un détail, mais ce serait un plus tellement appréciable. Bref, les suédois assurent et rassurent quant à leur forme qui semble olympique, surtout à l’approche d’une tournée qui semble prometteuse.
- Dream Stealer
- Illuminate the Path
- March of the Miscreants
- A Million Suns
- Don’t Look Down
- Presage
- Blood Dynasty
- Paper Tiger
- Vivre Libre
- The Pendulum
- Liars & Thieves
Note : 17/20
Par AqME
