avril 20, 2024

Malevolent Creation – The 13th Beast

Avis :

Le Death Metal est un genre très particulier et très violent qui nécessite un petit temps d’adaptation pour en saisir toute l’essence. Porté par une voix granuleuse et accompagné par des riffs très lourds, le genre est très connu des aficionados et certains groupes sont devenus cultes, à l’image de Cannibal Corpse. A la fin des années 80, Malevolent Creation se forme à Buffalo, dans l’état de New York, avant de migrer vers Fort Lauderdale, pour rejoindre un collectif de Death. Signant rapidement chez Roadrunner Records, le groupe va sortir trois albums en trois ans, avant de se fâcher tout rouge avec son label. Les américains rejoignent alors Pavement Records, mais là aussi, c’est la douche froide, le label sortant des compilations sans l’accord du groupe, et ce dernier ne perçoit aucune royaltie. Cerise sur le gâteau, le groupe est incapable de tenir un line-up stable.

Du gros, du sale

The 13th Beast est le treizième effort du groupe qui, aujourd’hui, ne possède que Phil Fasciana comme membre d’origine, en tant que guitariste. Sorti en 2019, cet album a la particularité d’être le dernier de Lee Wollenschlaeger à la gratte et au chant, mais aussi du batteur Philip Cancilla, puisque tous les deux se sont barrés par la suite. Bref, entre le chiffre 13, son démon dégueulasse et les départs de deux membres, The 13th Beast avait tous les atours d’un album maudit. Est-ce vraiment le cas ? Plus ou moins. Le skeud débute avec End the Torture et quelques marmonnements en chant clair qui annoncent une ambiance sombre, mais efficace. Malheureusement, on va vite tomber dans sur un titre puissant, virulent, destructeur, qui tabasse à tours de bras. Le problème, c’est qu’il ne possède pas vraiment de variations, et que tout cela est très monolithique.

En fait, le principal de cet album, dans sa globalité, est qu’il rentre dans tous les clichés du genre. On a tous en tête cette scène dans Didier avec Alain Chabat, d’un groupe de skinheads qui écoute du Death, qui passe les chansons, et qui sont toutes les mêmes. Dans 13th Beast, on a totalement cette impression. Mandatory Butchery reprendra les mêmes chemins que le premier morceau, à un tel point que l’on a l’impression d’écouter la même chose. Agony for the Chosen va dans le même sens, ne proposant comme nouveauté qu’une rupture cyclique dans le refrain pour beugler le titre du morceau. Canvas of Flesh propose la même rengaine, avec, peut-être, une ambiance mortifère un peu plus soignée. Alors oui, c’est lourd, c’est gras, c’est sale, mais ça reste dans un moule trop dense, qui a toutes les peines du monde à sortir d’une zone confort.

Parpaings dans la gueule

Le principal problème de cet album, c’est aussi qu’aucun morceau ne reste vraiment en tête, même après plusieurs écoutes. Decimated, Bleed Us Free, Knife at Hand ou encore Trapped Inside, autant de titres qui se suivent et qui se ressemblent et qui ne marquent pas. D’ailleurs, si la violence est bien présente, elle est souvent maladroite, ne ressemblant qu’à une volonté d’aller toujours plus loin dans la virulence et le riffing ultra rapide et sans âme. Bref, Malevolent Creation a vraiment du mal à imprégner nos esprits et ne semble être qu’un défouloir sans esprit créatif. Reste alors une paire de morceaux à sauver. Born of Pain est très long, mais il permet de voir que le groupe peut parfois ralentir pour construire des titres plus longs. Quant à Release the Soul, il clôture l’album de façon correcte, là aussi montrant une petite, toute petite, sensibilité.

Au final, The 13th Beast, le dernier album en date de Malevolent Creation, résonne un petit peu comme une déception. Si les amateurs de Death un peu brutal seront certainement comblés, pour les autres, ce ne sera pas la recette du bonheur. Envoyant onze parpaings dans la gueule de son auditoire, le groupe américain se veut percutant et violent. Mais les parpaings ont tous la même gueule, et au bout d’un moment, c’est un peu redondant, voire même pénible. Dommage, car on sent qu’il y a du potentiel, mais les changements de line-up ont peut-être raison d’une créativité revue à la baisse…

  • End the Torture
  • Mandatory Butchery
  • Agony for the Chosen
  • Canvas of Flesh
  • Born of Pain
  • The Beast Awakened
  • Decimated
  • Bleed Us Free
  • Knife at Hand
  • Trapped Inside
  • Release the Soul

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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