avril 23, 2024

Basic Instinct

De : Paul Verhoeven

Avec Sharon Stone, Michael Douglas, Jeanne Tripplehorn, George Dzundza

Année : 1992

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Nick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d’une star du rock, Johnny Boz, tué de trente et un coups de pic à glace par une inconnue alors qu’il faisait l’amour. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romancière. Au cours de son enquête, il s’aperçoit que les parents de Catherine sont morts dans un accident suspect, que son professeur de psychologie a été assassiné dix ans plus tôt à coups de pic à glace et qu’enfin, une de ses meilleures amies a, en 1956, tué ses trois enfants et son mari.

Avis :

En moins d’une dizaine d’années, le plus scandaleux des réalisateurs hollandais a su conquérir les États-Unis, avec autant d’œuvres différentes, les unes que les autres. « La chair et le sang« , « Robocop« , « Total Recall » … Paul Verhoeven est en pleine forme et chacun de ses films est une petite bombe qui donne naissance à des films qui sont aujourd’hui devenus cultes. D’ailleurs, le réalisateur ne s’arrêtera pas après « Basic Instinct« , puisque chacun des films qu’il nous présentera par la suite, sera tout aussi bon et jouissif. Mais bon, aujourd’hui, c’est sur son thriller sensuel et malsain que l’on s’arrête.

En 1992, deux ans après le spatial « Total Recall« , Paul Verhoeven arrive sur la Croisette avec un parfum de scandale. Cette année-là, il y présente « Basic Instinct« , un thriller érotique tenu par le connu Michael Douglas et surtout celle que Cannes va propulser au rang de star et que le film immortalisera en icône indémodable, Sharon Stone.

Pour son dixième long métrage, Paul Verhoeven nous offre un polar manipulateur, un thriller d’un héroïsme fou, et un film d’un esthétisme parfait. Un film qui traverse les époques, et qui vingt-cinq ans après sa sortie, s’avère toujours aussi efficace, classe et passionnant.

Nick Curran, inspecteur dans la police à San Francisco, enquête sur le meurtre de Johnny Boz, ancienne star du rock ayant été tué au pic à glace pendant une relation sexuelle.

Très vite, les doutes portent sur Catherine Tramell, une riche romancière au comportement plus que trouble. Entre le flic et la romancière commence une relation plus qu’étrange, entre suspicions et fascinations. Nick va tout mettre en œuvre pour résoudre l’affaire quitte à trop s’engager.

Polar par excellence, trouble, faux, sensuel, sexuel, frustrant, mystérieux, malsain, « Basic instinct » fait partie de ces films qui sont hypnotiques, fascinants et en permanence sous tension. Avec ce film, Paul Verhoeven nous offre l’un des meilleurs polars des années 90. Un polar génial, car tenu par un scénario machiavélique et très ambigu. Un scénario qui nous entraîne dans un jeu de séduction fourbe, aussi bien que dans une enquête trouble, troublante et troublée.

« Basic Instinct« , c’est une histoire géniale qui mélange une excellente intrigue policière avec ce qu’il faut de mystères, de questions et de soupçons pour que l’on reste scotché jusqu’au final qui est, il faut le dire, aussi énorme qu’intelligent. Rien n’est laissé au hasard dans ce film, chaque élément trouve sa place et le tout amène presque fatalement à cette ambiguïté finale. Catherine Tramell est-elle la tueuse ou non ?

D’ailleurs, la mise en scène de Verhoeven va dans le sens de ce doute final. Le réalisateur travaille énormément sur les regards de ses personnages, un peu comme s’il nous indiquait de regarder pour être sûr de ce que l’on voit. On observe donc, attentif, ce jeu vicelard entre ces deux personnages. On doute, on hésite, on se fait avoir ou non, on est surpris, on est séduit. Bref, Paul Verhoeven, en grand-maître qu’il est, fait un peu ce qu’il veut de nous et l’on adore ça.

Comme je le disais plus haut, « Basic Instinct » est un film qui a vingt-cinq ans et pourtant, quand on le regarde, il n’a pas pris une ride. La caméra de Paul Verhoeven est terriblement moderne et son film demeure impeccable. Le réalisateur offre-là une leçon de cinéma. Paul Verhoeven joue avec les codes du thriller, du polar, du film de flic, en même temps qu’il s’aventure généreusement dans le cinéma érotique, allant chercher même du côté de la provocation avec cette ouverture de film d’une violence inouïe. Et il fait tout ça sans jamais tomber dans la vulgarité, ce qui est un tour de force, tant le piège était facile.

« Basic Instinct » est habillé avec délice par une des plus belles BO du génial Jerry Goldsmith. Le compositeur a su trouver des notes glaçantes remarquables, qui donnent le ton immédiatement. D’ailleurs, la BO est magnifique à écouter pour elle seule, et s’avère même tout aussi culte que le film lui-même.

Michael Douglas est génial dans ce rôle de flic imprévisible qui joue avec le feu. Mais comme tout le reste du casting, il se fait piquer la vedette par la belle Sharon Stone. Elle y est plus sulfureuse que jamais. Quand on regarde ce film et la présence qu’elle dégage, on comprend que le rôle est fait d’elle une star. Elle y interprète magistralement l’écrivain et compose un portrait très nuancé, aussi dangereuse que classe, aussi joueuse et manipulatrice que sincère, car elle ne triche pas. Avec Catherine Tramell, Sharon Stone est à l’une des apogées de sa carrière, et ce personnage laisse en permanence planer le doute au-dessus d’elle. Et si l’osmose entre elle et Michael Douglas est parfaite, nul doute possible que « Basic Instinct« , c’est elle !

« Basic instinct » est donc un excellent et grand thriller. C’est un film qui traverse les années avec toujours le même impact. Avec ce film, Paul Verhoeven nous offre une belle et grande leçon de manipulation, en plus de nous offrir Sharon Stone.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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