avril 24, 2024

Kataklysm – Unconquered

Avis :

Fondé au tout début des années 90, Kataklysm est un groupe québécois qui a changé de registre en cours de route. Un changement qui correspond aussi à un départ, celui du chanteur Sylvain Houde, laissant sa place au bassiste Maurizio Iacono, qui passe l’instrument en 1998 à Stéphane Barbe. Bref, de musique chaotique et rugueuse, le groupe passe au Death mélodique et devient plus abordable dans les années 2000, lui permettant alors de se construire une belle base de fans et de faire les premières parties de certains gros groupes (Misery Index ou Ensiferum, par exemple). En 2015 et 2018, la bande sort deux albums qui vont diviser les critiques, allant chercher vers un humour plus ou moins malvenu, mais aussi et surtout sur un Death très accessible. Avec Unconquered, quatorzième album studio, Kataklysm souhaite revenir vers une violence incandescente, et ça fonctionne à pleine turbine.

La première chose qui frappe lorsque l’on regarde la setlist, c’est le peu de titres présents. Cela neuf pistes pour une durée totale de trente-huit minutes pile poil. Comme pour l’effort précédent, il ne faut pas faire la fine bouche sur la durée de l’album, tant on a envie d’en prendre un peu plus des comme ça. Mais c’est un peu l’adage du groupe, qui n’a jamais fait d’album très long, si ce n’est à ses débuts. Bref, cela évite aussi l’écueil des skeuds trop longs et trop généreux qui n’arrivent pas à avoir une régularité dans la qualité. Ici, c’est très efficace, ça va droit au but et surtout, ça défouraille dans tous les sens. The Killshot est là pour s’en assurer en entrée en matière. Après une petite introduction, on va en prendre plein les tympans avec des riffs très lourds et un chant crié qui n’arrête pas.

C’est bien simple, si l’album précédent nous avait laissé un bon souvenir avec une certaine accessibilité, ici, on ne rigole plus et les blasts s’enchainent avec cette volonté de rendre l’ensemble mélodique, avec notamment un joli petit riff en arrière lors du refrain. Pour le reste, c’est de la violence pure et dure. Cut me Down sera du même acabit, tout dépassant les cinq minutes. La structure est un peu plus complexe, mais on reste sur une route balisée faite pour casser des nuques. Le refrain est bien plus catchy que précédemment, et on se retrouve avec un morceau complet, puissant et qui démontre tout le talent du groupe. Underneath the Scars est peut-être le meilleur morceau de l’album, avec son rythme effréné, son riff au son si particulier et son chant surpuissant. Les breaks sont aussi très bons, offrant une petite pause dans ce maëlstrom.

Focused to Destroyed You va continuer son travail de sape sur notre énergie avec une violence incroyable. Kataklysm ne fait pas dans la dentelle et dégomme à tout va, surtout lorsqu’il faut faire un morceau qui peine à dépasser les trois minutes. C’est brutal, mais d’une intensité rare et précieuse. De quoi faire tourner les circle pit dans les fosses. The Way Back Home se veut plus complexe, tout en gardant ce son si particulier, très lourd et gras. Pour autant, le rythme baisse un peu pour poser une ambiance plus sombre, et ça fonctionne bien. Les canadiens font preuve d’une vraie maîtrise et arrivent à manier une violence percutante à une autre plus sourde. Car derrière, Stitches, ou même Defiant, sont deux morceaux qui balancent la sauce sans trop se poser de question. Le groupe se fait plaisir et cela se sent dans les compos vives et percutantes.

Mais l’autre meilleur titre viendra de Icarus Falling. Le début est d’ailleurs très surprenant, puisqu’il commence avec un piano avant de faire parler les grattes. On retrouve alors la lourdeur caractéristique du groupe, mais couplée à un certain lyrisme, on obtient quelque chose de beau et de surprenant. C’est peut-être là que le groupe excelle, arrivant à conjuguer deux univers au sein du même titre, se faisant dès lors touchant, sans pour autant renier leur violence. Un coup de maître, indéniablement. Enfin, When It’s Over conclura cet album avec la même puissance qu’au début, terminant de boucler une boucle infernale, qui ne demande qu’une seule chose, y revenir pour refaire un tour.

Au final, Unconquered, le dernier album en date de Kataklysm, est une belle réussite, qui renoue avec un Death extrême qui fracasse tout ce qu’il touche. Si on peut pester contre une chose, c’est simplement la petite durée de l’album, car on en aurait bien pris un petit peu plus, juste histoire de se détacher la nuque du reste de notre corps. Violent, cohérent et percutant, les québécois ne sont pas revenus pour rien et démontrent que même après un album considéré comme moyen (nous, on avait adoré), ils en ont encore sous la pédale.

  • The Killshot
  • Cut me Down
  • Underneath the Scars
  • Focused to Destroy You
  • The Way Back Home
  • Stitches
  • Defiant
  • Icarus Falling
  • When It’s Over

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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