avril 24, 2024

18 Ans Après

De : Coline Serreau

Avec André Dussollier, Michel Boujenah, Roland Giraud, Madeleine Besson

Année : 2003

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Dix-huit ans après avoir été recueillie par ses trois pères adoptifs, Marie obtient son bac et passe l’été dans le midi avec Sylvia, sa mère revenue d’Amérique. Celle-ci est accompagnée de son époux californien qui a deux fils. Les premières amours se nouent et se dénouent sous les yeux effarés des trois pères qui voient l’enfance de Marie s’enfuir au galop et leurs relations avec les femmes se compliquer gravement.

Avis :

Coline Serreau est une réalisatrice française qui s’est comme envolée après avoir réalisée « 3 hommes et un couffin« , comédie populaire et succès critique, récompensée par ses paires aux César 1986. Depuis, la metteuse en scène a retrouvé le succès avec des films tels que « La crise« , ou « La belle verte » et de manière générale, elle a très bien passé ses années 90. En ce qui concerne les années 2000, c’est bien plus compliqué, enfin pour ma part, puisqu’elle entame cette décennie avec « Chaos« , qui s’est posé comme l’une des pires séances de cinéma à laquelle j’avais pu assister. Un fait étrange, puisque le film est plutôt apprécié du public et de la presse, et il est même le dernier film de fiction et de cinéma de la réalisatrice à recevoir des éloges.

Pour sa suite des années 2000, deux ans après « Chaos« , Coline Serreau a l’idée de faire revivre Jacques, Pierre et Michel, les trois papas de la petite Marie. Ainsi, le film, comme son titre l’indique, arrive « 18 ans après » « 3 hommes et un couffin« , et l’idée de voir ce que ces personnages sont devenus, même si ce n’était pas utile, là comme ça, je ne suis pas contre, car le trio d’acteurs était très attachant. Malheureusement pour tout le monde, cette idée fut très loin d’être la meilleure de sa réalisatrice, puisque « 18 ans après » fut une séance de cinéma plus que compliquée. C’est bien simple, ici, tout sonne faux, forcé, tout est moche, et plus largement dans son écriture et l’histoire qui nous est racontée, « 18 ans après » brasse de l’air et ne raconte rien, absolument rien, au point que c’en est hallucinant !

Cela fait 18 ans maintenant que nos trois célibataires endurcis ont recueilli Marie. 18 ans d’amour, où le petit bébé a eu le temps de pousser et aujourd’hui, elle est une ado qui passe son BAC. D’ailleurs, juste après le BAC, c’est l’été et pour l’occasion, Sylvia, la mère de Marie, vient passer les vacances en France avec son nouveau compagnon et ses deux fils. Toute la famille se retrouve dans le Vaucluse et l’été s’annonce ensoleillé et festif. Cet été sera aussi l’été des premiers émois, et les trois pères vont devoir accepter que leur fille grandisse.

Il est parfois très compliqué de coucher un ressenti sur le « papier » sans tomber dans la caricature et en faire de trop, que ce soit dans un sens comme dans l’autre, et pour cette suite de « 3 hommes et un couffin« , je suis en plein dedans, car ici, Coline Serreau s’est plantée en beauté et je ne sais même pas par où commencer, tant il n’y a rien qui va avec ce film.

Je crois que le plus flagrant ici, c’est sa forme et son esthétisme. C’est assez dingue de voir à quel point visuellement parlant le film est d’une laideur incroyable. Dès les premières scènes, la photographie, le choix de la mise en scène et la non-ouverture de film choquent. Fait totalement inédit, à l’ouverture du film, j’ai cru que c’était le menu de présentation de mon DVD… Puis je me suis rendu que non, le film avait déjà commencé depuis une minute quinze… Par la suite, dans sa mise en scène, tout le film est dépassé et largué à chaque instant. Ici, plus « 18 ans après » avance et plus l’idée de cinéma quitte le film pour s’aventurer dans les sentiments du téléfilm et on ne parlera même pas d’un téléfilm moyen. Non, non, ici, on est bien dans la tranche minable du téléfilm.

« 18 ans après« , en plus d’être visuellement laid, enchaîne les longueurs, faisant passer son heure et demi comme le double. Les raisons à cela, l’humour lourdingue qui tombe bien souvent à plat, et déclenche des « pffff » d’indignation (franchement, hormis la pharmacienne qui est un joli clin d’œil au premier film et quelques quiproquos autour de la parentalité de Marie avec ses trois pères, il n’y a rien, strictement rien). S’ajoute à cela le n’importe quoi de cette histoire qui ne sait pas où aller et quoi raconter. Si l’idée de voir leur fille grandir et accepter de la voir quitter l’adolescence et l’innocence pour une vie d’adulte pouvait être intéressante, d’autant plus avec ce trio d’acteurs et de personnages, là ça ne fonctionne pas, parce que Coline Serreau a choisi de raconter des caricatures qui n’ont aucun sens…

Franchement, les américains sont parfaitement infects dans ce film et le plus jeune fils, tout boutonneux, qui a peu confiance en lui, écrasé par sa famille, qui tombe sous le charme de Marie, et qui pour le coup se construit un corps d’athlète en deux semaines, puis apprend le français pour emballer sa belle en un mois… À l’aide… SOS d’un cinéphile en détresse.

Mais le pire dans cette histoire, c’est que son scénario ne s’arrête pas là, puisqu’il se fait parfaitement mauvais dans chacune de ses décisions et chacun de ses personnages. D’ailleurs, bien souvent, on ne comprend pas ce que viennent faire là certains personnages (Coucou Line Renaud… Ou alors je me suis endormi, ce n’est pas possible autrement…). Puis histoire de nous achever après cette heure et demi très compliquée, le film se conclut sans fin, un peu comme il avait commencé, et l’on restera effaré d’avoir suivi quelque chose qui ne nous a rien raconté. Quelque chose qui s’est voulu drôle, alors que c’est tout l’inverse et l’on ne parlera pas de la tendresse qu’on trouve dans le premier, qui est totalement absente de cette suite.

On aurait pu alors se rattraper avec les acteurs et notamment ce trio André Dussollier, Michel Boujenah et Roland Giraud, mais rien n’y fait, tout trois sont largués avec cette histoire qui ne va nulle part, n’arrivant jamais à nous faire sourire ou nous toucher. Et cette sensation, on l’a aussi avec tous les autres personnages et ça va bien plus loin, car beaucoup des acteurs ici sont juste mauvais (Madeleine Besson, Grégoire Lavollay-Porter, Ken Samuels et la palme revient à James Thierrée acteur qui est très talentueux, en roue libre totale ici).

« 18 ans après » fut donc une séance de cinéma très compliquée et il fut même très difficile d’aller jusqu’au bout de cette dernière, tant Coline Serreau ne raconte rien avec ce film. Long, laid, lourd, le plantage est total. C’est même incompréhensible que personne ne se soit rendu compte du naufrage qui allait se produire… Bref…

Note : 03/20

Par Cinéted

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