avril 20, 2024

Le Retour de Godzilla

Titre Original : Gojira no Gyakushu

De : Motoyoshi Oda

Avec Chiaki Minoru, Takashi Shimura, Masao Shimizu, Seijiro Onda

Année : 1955

Pays : Japon

Genre : Fantastique

Résumé :

Deux pilotes d’avion survolent l’océan et aperçoivent alors Godzilla en plein combat avec un autre monstre ! L’affrontement fait rage mais les créatures finissent par disparaître sous les eaux. Hélàs, elles ne tardent pas à refaire surface tout près de la ville d’Osaka ! Les habitants sont de ce fait en très grand danger…

Avis :

Motoyoshi Oda est un réalisateur japonais dont on sait que peu de chose finalement. Décédé en 1973, le cinéaste commence sa carrière au début des années 40 et s’assurera une trentaine d’années de carrière. Si sa carrière est longue, le gros de son travail, il va le réaliser sur une dizaine d’années, entre la fin des années 40 et la fin des années 50 où il va réaliser un peu moins de trente films, c’est dire à la vitesse où il enchaîne les tournages.

Et c’est dans cette période-là qu’il va réaliser la suite du « Godzilla, le monstre de l’Océan Pacifique » d’Ishirô Honda sorti à peine quelques mois plus tôt. C’est bien simple, il s’est passé cinq mois entre les deux films. Le film d’Ishirô Honda fut une merveille à découvrir et comme j’avais un coffret et que ce dernier contenait sa suite directe, je me suis donc lancé dans ce « … retour de Godzilla » avec l’assurance de trouver un film qui saurait autant m’émerveiller que le premier opus. Et bien quelle déconvenue que cette suite, qui s’avère être ennuyante, et surtout qui ne réussit pas grand-chose. Oui, oubliez tout ce qui a été mis en place autour des traumatismes de guerre et les allusions à la bombe, non ici, Motoyoshi Oda nous sort un fight entre deux monstres, et ne fait rien autour. Bref, une belle déception…

Deux pilotes d’avion survolent l’Océan Pacifique. L’un d’entre eux a un problème de moteur, ce qui le force à amerrir sur une petite île. Quand le second pilote vient le secourir, les deux hommes découvrent un Godzilla en train de se battre avec un Anguirus, une créature préhistorique qu’on pensait disparue. Les deux monstres disparaissent dans l’océan, un plan de crise est mis en place, et bientôt, c’est la ville d’Osaka qui est visée.

« Godzilla, le monstre de l’Océan Pacifique » est une merveille qui n’a pris que peu de rides alors qu’il convole tranquillement vers ses soixante-dix ans d’existence. Histoire de continuer ma soirée, je me suis donc lancé dans sa suite, non plus réalisée par Ishirô Honda, mais par Motoyoshi Oda (Honda reviendra sur la franchise plus tard), et comme je le disais, cette suite n’a été que déception. Alors que les métrages sont séparés de seulement quatre mois, quand l’un a vieilli en bien, l’autre a pris un coup de vieux assez affolant. Quand l’un avait un fond incroyable et une densité passionnante, l’autre ne raconte finalement pas grand-chose, en se contentant d’introduire un monstre afin d’offrir de la destruction à deux.

Le premier « Godzilla » avait une idée dans sa mise en scène. Ishirô Honda en un film a imposé quelque chose de grand, de spectaculaire et qui a un charme fou. Le réalisateur japonais a soigneusement su offrir un spectacle qui a du sens, un spectacle qui a du rythme et surtout, un spectacle qui avait un arrière-fond. Bref, tout était calé, orchestré et réfléchi. Avec cette suite, Motoyoshi Oda passe complétement à côté de tout ce qu’avait fait le réalisateur précédent. Pourtant, cette suite, sur le papier, avait de l’idée et dans les faits et les actes, « Le retour de Godzilla« , dans sa première partie arrive à assurer un spectacle cohérent, qui en plus prenait le fond du premier. On retrouve ce fond sur l’explication de la présence d’un deuxième monstre, on le retrouve aussi sur la présence d’un deuxième Godzilla, et l’on retrouve aussi ce fond avec les réflexions que le film pose sur la grandeur et la force de la nature, et l’impuissance de l’être humain. Mais malheureusement, ce fond est très vite expédié et après un bon quart de film, « Le retour de Godzilla » ne racontera plus rien. Pire encore, il va traîner en longueur, il va trouver des prétextes pour amener ses monstres en ville, et une fois passé ce combat, il va finir par se répéter, dans un final qui semblera interminable.

Et finalement, au milieu de ces mauvaises idées, au milieu de cette histoire qui tourne en rond, et qui n’a d’autre but que de détruire la ville d’Osaka avec des créatures, dont les costumes n’arrivent même pas à charmer (le mec qui est sous celui du Anguirus a une telle démarche qu’on n’arrive même pas à croire que c’est une créature), il y a ces acteurs qui sont assez bons et dont certains personnages arrivent à avoir une petite histoire, certes convenue, mais touchante. Et étrangement, ce sont ces histoires qui finissent par être les plus intéressantes ici.

Si « Godzilla, le monstre de l’Océan Pacifique » s’imposait comme un chef-d’œuvre qui continue d’émerveiller, « Le retour de Godzilla« , cinq mois après le film d’Ishirô Honda, déçoit de bout en bout. Ne racontant rien ou pas grand-chose, long, ennuyant et dégageant peu d’intérêt, ce retour du lézard géant s’impose comme une belle déception.

Note : 05/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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