novembre 3, 2024

Trivium – What the Dead Men Say

Avis :

Trivium est un groupe américain qui commence sa carrière à la toute fin des années 90 sous la houlette de son frontman, Matt Heafy. Un peu comme Parkway Drive, le groupe débute avec du Metalcore pour petit à petit évoluer vers quelque chose d’autre, et notamment un Heavy bien senti, à la fous doux et sauvage, qui prouve que les types derrière le groupe sont des monstres de technique. Cependant, Trivium n’a pas toujours au le vent en poupe. Le changement de cap n’a pas forcément été bien accepté par les fans et on a senti une relâche de la part du groupe au milieu des années 2010 avec une paire d’albums peu convaincants. Déjà parce que Matt Heafy a eu des problèmes de voix, ne pouvant plus « crier » et laissant une place très importante au chant clair, et puis parce que globalement, le groupe semblait s’être ramolli, se faisant moins incisif. L’album Silence in the Snow est là pour en attester. Mais le groupe a su rebondir, notamment grâce à son précédent album, The Sin and the Sentence, qui trouvait un parfait équilibre entre de gros riffs puissants, une alternance dans le chant et surtout, des structures complexes avec des solis de dingue. Et What the Dead Men Say est dans la parfaite continuité de cet album, pour notre plus grand plaisir.

Le skeud débute avec une introduction, IX, puisqu’il s’agit du neuvième album du groupe, avant de démarrer avec le titre éponyme de l’album. Et d’entrée de jeu, le groupe tape fort et délivre une composition monumentale. Riffs surpuissants, rythmique infernale, on a de suite envie de se casser la nuque sur ce premier titre, qui risque de déplaire aux fans de la première heure, puisque Matt Heafy débute en chant clair. Mais c’est pour mieux surprendre avec des cris juste avant un refrain catchy à souhait qui va rester très longtemps dans la tête. Le groupe n’a pas son pareil pour fournir des morceaux épiques qui restent en mémoire, et c’est encore une fois le cas ici, avec un titre tout simplement parfait. Le break est puissant à souhait et démontre forcément un groupe qui a envie d’un découdre. Avec Catastrophist, le groupe livre une œuvre fleuve longue de plus de six minutes qui peut se découper en trois temps, un couplet en chant clair, des riffs beaucoup plus ardus juste avant le refrain et un refrain encore une fois entêtant et mélodieux. Le break s’avère dingue et le solo en milieu de morceau est d’une rare densité. Bref, malgré sa longueur, le titre n’ennuie jamais et démontre toute la qualité technique du groupe. Groupe qui n’a pas oublié ses fans de la première heure et délivre avec Amongs the Shadows & The Stones un gros tir Heavy et surpuissant qui laisse sur le carreau dès son introduction d’une rare violence. C’est clairement avec ce titre que l’on retrouve tout la synthèse du groupe, à la fois virulent et doux, Metalcore dans l’âme et mélodieux dans son fond.

Avec cet album, qui est vraiment dans la continuité du précédent, Trivium trouve un bel équilibre et semble mieux gérer les changements de rythme. A titre d’exemple, Bleed into Me peut ressembler à un titre Heavy mélodieux en chant clair, mais certains moments sont criés alors que le refrain est très doux et d’une rare efficacité. La voix de Matt Heafy est parfaite pour ce genre d’exercice qui allie violence et douceur. Alors oui, le titre est un peu en-dessous du reste en termes de technicité, mais il est redoutable dans sa structure et ses paroles. On retrouvera cela avec le morceau le plus court de l’album, Scattering the Ashes, très accessible, plus simple dans sa structure, et possédant forcément un refrain qui tapote gentiment nos tympans pour s’insinuer dans notre cervelet. Et les paroles sont plutôt simples et jolies, offrant de ce fait un titre un peu trop mercantile, mais redoutable dans son côté catchy, qui reste facilement en mémoire. Pour autant, entre ses deux morceaux plus doux, on retrouvera des titres plus puissants, plus violents, à l’image de The Defiant, rapide et doté de riffs impeccables sur lesquels le chanteur pose un chant crié parfaitement maîtrisé. On retrouvera cela avec le bien lourd Bending the Arc to Fear dont l’introduction écrase tout sur son passage, laissant présager de bons gros moshpit dans les fosses. Enfin, difficile de passer outre The Ones we Leave Behind, Heavy dans le moindre de ses riffs et tenant une rythmique qui donne immédiatement envie de sauter dans tous les sens. Encore une fois, une parfaite osmose entre le nouveau Trivium et l’ancien.

Au final, What the Dead Men Say, le neuvième effort de Trivium, est une superbe réussite. On savait le groupe en forme depuis leur précédent effort et il vient ici de confirmer tout le bien que l’on pouvait penser de ce retour. Matt Heafy retrouve une fougue insoupçonnée dans son chant et dans ses solis et il en résulte un album complet, dense, cohérent qui risque fort de cartonner sur scène, et c’est tant mieux.

  • IX
  • What the Dead Men Say
  • Catastrophist
  • Amongst the Shadows & the Stones
  • Bleed Into Me
  • The Defiant
  • Sickness Unto You
  • Scattering the Ashes
  • Bending the Arc to Fear
  • The Ones we Leave Behind

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.