décembre 24, 2025

Le Cercle de Feu – Fight Against Racism

Titre Original : Ring of Fire

De : Richard W. Munchkin

Avec Don Wilson, Vince Murdocco, Maria Ford, Dale Jacoby

Année : 1991

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Vétéran du Vietnam et médecin, Johnny Woo est un homme paisible. Si tranquille qu’il refuse la bagarre en dépit de sa maîtrise des arts martiaux. En apprenant la mort de son frère dans un tournoi clandestin de kickboxing, Johnny Wood n’a pas d’autre choix que de serrer les mâchoires et les poings. Pris dans le tourment d’une guerre de gangs et de règlements de compte, il trouve enfin les assassins de son frère…

Avis :

Le cinéma d’action des années 1980 et 1990 a vu bon nombre de productions se focaliser sur les combats clandestins. On songe à Bloodsport, Kickboxer ou Best of the Best. C’était sans compter sur le marché de la vidéo qui a vu en ce sujet un potentiel opportun pour fournir un moindre effort avec un retour sur investissement somme toute rapide. Bien moins connu dans l’hexagone que Steven Seagal ou Dolph Lundgren, Don Wilson a pu se lancer dans une carrière d’acteur à la suite de ses exploits dans le domaine du kickboxing. Dans un registre approchant, l’une de ses premières occurrences n’est autre que Bloodfist. Avec Le Cercle de feu, « The Dragon » semble réitérer une formule similaire.

L’entame ne s’embarrasse pas de préambule et met immédiatement le spectateur en condition. À mi-chemin entre le combat de rue et le MMA, on investit une salle de sport déserte, enfin presque. Avec un éclairage qui s’arroge les atours d’une boîte de nuit, des sons d’ambiance en surimpression des images et quelques malheureux figurants perdus, les réalisateurs masquent tant bien que mal le dénuement d’un décor de studio en carton-pâte. En dehors des pas de danse sur le ring, il n’y a aucun mouvement alentour, aucune atmosphère étayée. Les gestes du public sont mollassons et le résultat reste pathétique, tant le casting n’y croit pas lui-même.

« on va s’empêtrer dans une pseudo-romance »

Laborieuse au demeurant, la mise en place avance un panel de portraits caricaturés à outrance. Hormis la compétition, on distingue mal des enjeux probants, encore moins un fil directeur à même de maintenir notre attention. Le fait qu’un film d’action veuille développer une histoire n’a rien d’handicapant, encore faut-il trouver quelque chose à raconter. En l’occurrence, on va s’empêtrer dans une pseudo-romance où le protagoniste s’éprend d’une jeune éberluée. De sentiments mièvres en situations de remplissage, l’intrigue multiplie les longueurs et les maladresses. On finit par s’enclaver dans une routine où les errances émotionnelles prévalent sur les affrontements ou les rivalités qui en découlent.

D’ailleurs, l’objet de toutes les convoitises est fiancé à l’un des antagonistes. Elle est aussi la sœur d’un combattant raciste qui semble davantage souffrir du stress post-traumatique de la guerre du Vietnam que son défunt père. Dès lors, on assiste à un discours sur les difficultés d’intégration. L’hostilité de la population locale se traduit par des jeux de mots douteux et des allusions xénophobes autant pénibles que ridicules. Si cela démontre l’absurdité et la bêtise des propos avancés, le résultat est grossier dans le sens où l’on enchaîne les clichés pour interpeller sur un problème sociétal. Avec pareil film, cela peut paraître hors contexte, a fortiori lorsqu’on constate une intégration aussi malhabile et naïve.

« Le Cercle de feu est un film d’action passablement ennuyeux »

Et les combats ? Les chorégraphies ont été répétées à un point tel que les adversaires marquent de nombreux temps morts, comme pour mieux souligner la « subtilité » des mouvements. De plus, on a l’impression que ce rythme est volontaire pour leur laisser le temps d’anticiper le coup suivant ou de respirer entre deux envolées de jambes. On distingue plusieurs coupes mal dissimulées et un montage qui multiplie les effets pour insister sur la brutalité des duels. Il en découle des passages qui manquent de fluidité et s’épanchent surtout sur les mimiques grotesques de certains combattants. Mention spéciale à cet affrontement de rue généralisé où les figurants lèvent difficilement la jambe (ou les poings).

Au final, Le Cercle de feu est un film d’action passablement ennuyeux. En lieu et place de joutes tendues, les réalisateurs et scénaristes optent pour un ton moralisateur où l’on sensibilise le spectateur sur le racisme. Seulement, le traitement se fait avec une candeur navrante à contempler, comme si l’on s’adressait à des enfants en bas âge. L’histoire n’en demeure pas moins anémique et peu engageante. Pour mettre en exergue les propos avancés, il faut aussi compter sur une romance shakespearienne de pacotilles, sur fond de guerre des gangs. Un concept saugrenu et néanmoins amusant à découvrir, ne serait-ce que pour profiter de la vacuité de dialogues ballottés entre des sentiments capricieux et indécis. Une approche comique, bien malgré elle.

Note : 07/20

Par Dante

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