décembre 26, 2025

Buckcherry – Hellbound

Avis :

Si on s’adresse à la plèbe, et que l’on demande un groupe de Hard Rock, c’est forcément AC/DC qui arrive en tête, et c’est tout à fait normal. Les australiens ont porté ce genre à un niveau stratosphérique, apportant dans son sillon tout un lot de groupes qui font se faire plus ou moins connaître. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le genre est en déclin, mais il a moins pignon sur rue. Pourtant, ce n’est pas les formations qui manquent, de Danko Jones en passant par Airbourne, tout en n’oubliant pas les américains de chez Buckcherry. Fondé au milieu des années 90 par le chanteur Josh Todd, le groupe va splitter après deux albums, pour se reformer trois ans plus tard, et ne plus quitter la table ronde des groupes de Hard qui comptent pour les fans.

Malgré de nombreux changement de line-up, et n’ayant plus que Josh Todd comme membre fondateur après le départ du guitariste Keith Nelson en 2017, Buckcherry n’a au de cesse de sortir des albums, et depuis 2019, c’est tous les deux ans qu’une nouvelle cuvée arrive. Et en 2021, les américains nous ont offerts leur neuvième effort studio, Hellbound. Comme à son habitude, le groupe nous déverse son Hard réjouissant et très dansant à travers dix pistes efficaces et relativement courtes (un seul morceau dépasse les quatre minutes), pour un résultat plaisant, mais qui ne nous fera pas relever durant la nuit. Ici, tout est calibré, pensé, pour passer sur les ondes radiophoniques américaines, et fait écho à d’autres groupes plus anciens que l’on connait par cœur, comme par exemple Led Zeppelin, dont certains riffs semblent être repris. Est-ce un défaut ? Pas vraiment, mais quand même.

Tout commence avec 54321, un titre ultra pêchu qui entame parfaitement le skeud. Le compte à rebours du départ participe à une belle montée en tension, jusqu’à une explosion qui lancera la machine, pour ne plus jamais s’arrêter. Josh Todd fait entendre sa voix nasillarde sur les couplets, avant de partir en quelque chose de plus percutant sur la fin des refrains. Il réside dans ce titre un aspect punk fort plaisant, et même si on reste dans un cadre bien défini, il sera difficile de ne pas hocher la tête en rythme. Puis So Hott va revenir à des fondamentaux percutants, reprenant presque un riff de Led Zep, évoquant irrémédiablement The Immigrant Song. Là, le refrain est ultra catchy, et il sera difficile de résister à l’appel du chant. Buckcherry ne réinvente pas la sauce, mais il offre un morceau simple et diablement efficace.

Hellbound va alors suivre ce rythme, cette fois-ci en faisant penser à AC/DC dans son riff qui fait écho à un certain Angus Young. Mais là encore, ce n’est pas bien grave, puisque tout est agréable à l’oreille et fonctionne à cent pour cent. En abordant Gun, on a un côté plus folk qui résonne à nos oreilles, notamment grâce à un harmonica qui est bien utilisé. Le refrain est bien scandé, et globalement, le plaisir est assez immédiat sur ce titre, même s’il ne reste pas longtemps en tête. Puis No More Lies va surprendre par son ambiance presque Reggae, tout en gardant ce côté électrique propre au Hard. C’est assez bien fichu, mais on sent quand même que ça manque de verve et d’envie d’aller de l’avant. Cependant, la prise de risque est louable, et permet de changer un peu de registre.

Par la suite, Buckcherry va rentrer dans un ventre mou, mais qui n’est pas désagréable, loin de là. Cependant, on reste dans un Hard calibré qui ne sort jamais de sa zone de confort. Here I Come est très agréable à l’écoute, mais il ne possède pas vraiment d’identité propre. C’est le genre de morceau qui s’oublie assez vite. Tout comme Junk qui démarre pourtant sur un Blues nerveux, mais il manque une vraie patte particulière. D’ailleurs, là aussi, les riffs feront penser à du Jimmy PageWasting no More Time baisse un peu le régime pour offrir un côté Rock assez soft, mais on sent que ce morceau ne sera pas défendu sur scène. Tout comme The Way, qui prend des allures de ballade, avec un piano d’entrée de jeu. Enfin, Barricade clôture l’album de façon gentillette, avec un morceau Hard contenu, sans surprise.

Au final, Hellbound, le neuvième album de Buckcherry, n’est pas un mauvais effort studio, il rentre même dans la catégorie de ces albums que l’on va réécouter avec plaisir, mais auquel il manque tout de même une identité propre et forte. Le groupe tente de varier les plaisirs, entre Hard, Rock, Blues et même Reggae, mais tout cela manque d’originalité, et on sent que le cadre est trop maîtrisé pour un objectif radiophonique, et c’est bien dommage.

  • 54321
  • So Hott
  • Hellbound
  • Gun
  • No More Lies
  • Here I Come
  • Junk
  • Wasting no More Time
  • The Way
  • Barricade

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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