décembre 26, 2025

Bambi – La Vengeance – Cerf à Rien

Titre Original : Bambi – The Reckoning

De : Dan Allen

Avec Roxanne McKee, Nicola Wright, Tom Mulheron, Alex Cooke

Année : 2025

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Après avoir vu sa mère tuée par un chasseur alors qu’il n’était qu’un faon, Bambi, un jeune cerf, perd sa compagne Faline, renversée par un camion qui transportait des déchets radioactifs. Lorsqu’il boit l’eau de la rivière, contaminé par les déchets toxiques, Bambi se transforme en une créature puissante, déterminée à se venger. Peu de temps après, Xana et son fils Benji prennent un taxi pour rejoindre le reste de leur famille pour Thanksgiving. Le véhicule est sauvagement attaqué par Bambi. Trois chasseurs se lancent alors dans la traque du grand cerf…

Avis :

C’est en 2022 que le réalisateur anglais Rhys Frake-Waterfield décide de se faire plaisir en réadaptant l’histoire de Winnie l’ourson en version horreur. Ici, le gentil plantigrade devient un tueur en série, et avec ses amis Porcinet et Tigrou, il va dessouder de la donzelle. Le succès public est bien présent malgré des critiques désastreuses, et un film qui flirte constamment avec le long-métrage de potes bourrés. Mais qu’importe, de nos jours, l’important n’est pas la qualité, mais bel et bien l’audimat, et il n’en fallait pas plus pour créer le Poohniverse, où tous les contes version Disney vont être remis au goût du jour en version horreur. Après les deux épisodes sur Winnie l’ourson, c’est donc Peter Pan qui prend la relève avec le très mauvais Peter Pan’s Neverland Nightmare, où le jeune garçon rêveur devient un dangereux psychopathe, avec une fée clochette drag-queen droguée.

Voulant toujours aller plus loin et ne rien faire correctement, l’univers s’agrandit encore cette année avec Bambi – La Vengeance. On reste en Angleterre, mais cette fois-ci avec un réalisateur américain, Dan Allen, et c’est le pauvre cerf orphelin qui va devenir un monstre assassin. Mais encore faut-il créer une intrigue qui tient la route, et qui explique comment Bambi devient un mutant gigantesque qui en veut à tous les humains de la planète. Pour cela, l’introduction en dessin-animé est de rigueur, comme ce fut le cas pour les trois précédents films. On nous explique alors comment Bambi a perdu sa mère à cause de chasseurs, mais aussi comment il a perdu sa compagne, percutée par un camion, et que le conducteur déverse des produits chimiques dans une mare de la forêt. Mare dans laquelle va s’abreuvoir Bambi, et devenir alors un monstre sanguinaire et vorace.

« le scénario essaye de mettre du fond dans son pitch »

Alors attention, ici, on voit bien que le scénario essaye de mettre du fond dans son pitch. Notamment en évoquant la violence des humains envers les animaux, mais aussi autour de la pollution qui peut carrément transformer les animaux, et ces derniers peuvent alors se retourner contre nous. Mais malheureusement, dans le reste du long-métrage, ces thèmes ne seront jamais repris, et ils ne sont qu’une notre d’intention pour expliquer la nouvelle nature de Bambi. De ce fait, le film ne va être qu’une longue traque en deux sens : celle de Bambi qui bute n’importe quel humain à sa portée, et celle de chasseurs qui ont pour mission de zigouiller Bambi. Ne durant qu’un peu plus d’une heure et quart, le film ne perd pas de temps en tergiversations, et nous balance dans le vif du sujet rapidement, avec un cerf géant qui attaque un taxi.

Dans le taxi, il y a une mère et son fils, qui vont rejoindre la famille du père pour Thanksgiving. Dès le départ, on a tous les clichés du genre. La femme est divorcée, le père ne veut pas forcément garder son fils ce weekend, et il lui demande de ne pas aller dans sa famille ce soir-là. Bien évidemment, elle refuse, et on se doute que le type à avoir avec la traque du monstre. S’il n’y a rien de bien neuf là-dedans, on ne peut imputer à l’histoire de tenter de nous faire ressentir de l’empathie pour les deux personnages, une mère courage et un gamin qui souffre de l’absence de son père. Bien évidemment, on ne rentre pas trop dans les détails, et le reste de la famille ne sera pas aussi travaillé, mais on peut noter des efforts sur le fond.

« Tout cela se prend beaucoup trop au sérieux »

Malheureusement, ce fond ne va pas tenir longtemps face aux évènements. Bambi rentre dans la maison, et va buter tout le monde de manière gore et assez originale pour un cerf, tout mutant soit-il. Là-dessus, le film est très généreux. Décapitation, membres cassés ou arrachés, corps coupé en deux ou traîné sur la route, le film fait la part belle à du charcutage en bonne et due forme. Cependant, nous sommes seulement spectateur d’une longue fuite en avant, avec un monstre en CGI dégueulasse qui va poursuivre ses victimes. C’est relativement redondant, et comme l’empathie envers les personnages s’envole très vite, on va suivre cela de manière détachée. D’autant plus que les principales proies ne sont pas travaillées, et donc on se fiche complètement de leur sort. On se rend donc compte que l’on est dans le tout-venant du genre, voire même en deçà, à cause de certaines séquences nanardesques.

Et c’est d’ailleurs pour cela que le film ne fonctionne qu’à moitié. Tout cela se prend beaucoup trop au sérieux. Comment peut-on créer de l’angoisse et de la peur avec un cerf mutant vénère en pixels ? Rien n’est caché, l’ambiance est très peu travaillée, et au final, on sent que le scénario s’appuie surtout sur une confrontation finale entre un père fautif et ses chasseurs, et une mère qui veut protéger son fiston. Pointant du doigt la monstruosité de l’être humain envers les animaux, on voit bien que le réalisateur veut faire quelque chose de plutôt intelligent, mais se fourvoie dans un marasme digne d’un nanar. Dans le même genre, Isolation et sa vache mutante est beaucoup plus fort et intéressant dans sa démarche. Là, on assiste à quelque chose de mauvais qui veut caresser dans le sens du poil l’ado attardé qui veut du gore pour du gore.

Au final, Bambi – La Vengeance se pose comme le moins pire des films du Poohniverse qui sont sortis jusqu’à présent. Il fait moins fauché, la mise en scène est un peu plus propre, et on a la sensation que le pitch tente de mettre plus de fond dans le scénario, avec des thèmes bateaux, mais qui ont le mérite d’être là. Néanmoins, on reste dans un film d’horreur qui fait la part belle au gore sans intérêt, et qui se gausse d’une créature mal incrustée que l’on voit sur quasiment tous les plans, noyant alors le projet dans les méandres du bis moderne. Bref, c’est un mauvais film, mais il a le mérite d’essayer des choses, et de ne pas surfer sur un buzz qui commence déjà à s’essouffler.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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