octobre 8, 2025

Peter Pan’s Neverland Nightmare – Cracra pour Rien

De : Scott Chambers

Avec Megan Placito, Martin Portlock, Kit Green, Peter DeSouza-Feighoney

Année : 2025

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Adaptation horrifique de l’œuvre de James Matthew Barrie.

Avis :

C’est en 2022 qu’un type venu de nulle part va faire le buzz en s’amusant à faire une version horrifique de Winnie l’ourson de chez Disney. En faisant un pari un peu fou, Rhys Frake-Waterfield va connaître un succès fulgurant (et injuste) malgré la piètre qualité de son métrage. Sorte de slasher mal branlé qui veut plonger le spectateur dans un cauchemar glauque avec un Winnie dépravé, rien ne prédestinait le long-métrage à ouvrir la voie à un univers étendu, où les figures de chez Disney deviendraient des tueurs maniaques. Et pourtant, c’est bien ce qui va se passer. Avec deux suites toujours aussi médiocres, Winnie the Pooh – Blood and Honey laisse alors la place à Cinderella’s Curse, Bambi the Reckoning, Pinocchio : Unstrung ou encore Peter Pan’s Neverland Nightmare, ainsi qu’à une sorte d’Avengers de l’horreur avec Poohniverse – Monsters Assemble. Qu’a-t-on fait pour mériter ça ?

La curiosité est un bien vilain défaut, et parfois, il faut se mouiller la nuque pour affronter un long-métrage afin d’en faire un papier pour prévenir le monde de la médiocrité cinéphilique. Comme son homologue avec son ourson tueur (ou plutôt son gros monsieur déguisé en un ours qui met des gants Malpa) Peter Pan’s Neverland Nightmare est un très mauvais film qui essaye de détourner l’image du jeune héros de James Matthew Barrie pour en faire un tueur d’enfants sans scrupule. Le scénario est d’une simplicité crasse, et pourrait se voir comme un pédophile zinzin à l’écoute de son ombre, qui va alors buter des enfants pour faire taire les voix qu’il a dans le crâne. Après une introduction bien nerveuse où il s’attaque à la mère d’un gosse en la scalpant, puis au gosse en question, on part quinze ans plus tard pour trouver une nouvelle victime.

« Le scénario est totalement vide de sens »

Le scénariste, qui est aussi le réalisateur, va réutiliser les noms du roman et du dessin-animé, pour les transposer dans cette version horrifique. Michael, le petit frère de Wendy, va se faire kidnapper par Peter Pan, et cette dernière va tout faire pour le sauver. Et très clairement, l’histoire s’arrête là. Le scénario est totalement vide de sens, même s’il tente, parfois, de faire des échos au lore de l’histoire de base. On retrouve donc une clochette en travesti drogué, le capitaine crochet fait une vague apparition sur la fin, et Lily la tigresse sera la meilleure amie de Wendy. Quid de Peter Pan ? Il reste un psychopathe lambda, qui tue des gosses pour nourrir son ombre, et qui semble bien peu inquiété par la police. Pour preuve, il peut même liquider tout un bus scolaire de gamins, pas même les fédéraux ne font le déplacement.

Le problème avec ce genre de film d’horreur, c’est qu’il se repose exclusivement sur son buzz et la curiosité malsaine qu’il va susciter chez les amateurs de genre. Il n’y a aucun travail de fait autour des personnages pour les rendre sympathiques, ou au contraire, antipathique. Le début fait illusion avec un cirque de freaks qui ne mènera à rien, et ensuite, on se retrouve avec des victimes qui n’ont rien pour elles, ou encore un tueur qui est simplement taré. Les backgrounds sont inexistants, et on peut aussi reprocher au film de faire dans le tape-à-l’œil inutile, comme l’évocation de ce pauvre garçon victime de Peter Pan, mais qui se prenait pour une fille, et que c’est sans doute pour ça qu’il a été capturé. Wendy, quant à elle, a beau être courageuse, elle reste une jeune femme sans intérêt qui veut sauver son frère.

« Le seul point positif du film réside dans son ambiance glauque à souhait »

Le seul point positif du film réside dans son ambiance glauque à souhait, qui ne détourne pas les environnements de Disney, mais nous plonge dans une baraque dégueulasse, qui ressemble plus à un squat qu’autre chose. C’est sale, c’est malsain, et le réalisateur tente d’instaurer une ambiance particulière à son long-métrage, même s’il coche toutes les cases du slasher basique dans un lieu clos. Les teintes bleutées, les jumpscares attendus, les personnages sales et dépravés, bref, on est en terrain connu, mais on peut dire que d’un point de vue budget, on ne se fout pas trop de notre gueule. Et puis il y a cette volonté d’appuyer très fort l’aspect dérangeant de Peter Pan, avec ce masque effrayant, et cette tronche défoncée par la drogue et un coup de couteau dont on découvre les origines en introduction.

En plus du côté glauque de l’ambiance, on se retrouve avec pas mal d’effets gores. Les amateurs de sale seront comblés, notamment avec les dépravations de Peter Pan. Néanmoins, on reste sur quelque chose qui ne prend pas de risque. Car si Peter Pan s’en prend aux enfants, les effets gores et les sévices ne sont faits que sur les adultes. Certes, Wendy va prendre quelques coups, comme son frère Michael, mais quand il s’agit de scalper, mettre des coups de couteau, ou encore arracher des membres, à ce moment-là, ce ne sont que les adultes qui prennent. Le film ne va jamais vraiment au bout de son concept et joue avec les limites de la décence pour ne pas subir une interdiction trop sévère sur les catégories d’âge. N’est pas Terrifier qui veut, même si ce dernier est aussi un film totalement vide de sens et du moindre intérêt.

Au final, Peter Pan’s Neverland Nightmare est une purge comme les Winnie the Pooh, à ceci près qu’il possède un budget plus conséquent, et de ce fait, il peut fournir une mise en scène plus classieuse et des effets gores plus généreux. Néanmoins, il est difficile de passer outre un scénario fainéant, ainsi que des personnages insupportables, ou à peine esquissés, et pour lesquels on n’en a rien à foutre. On assiste donc à un désastre attendu, qui fait de belles promesses en son début (écho à Evil Dead et à Freaks), mais qui se vautre alors dans la facilité et le glauque pour le glauque, sans jamais apporter la moindre réflexion à quoi que ce soit. Un film de teubé.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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