octobre 1, 2025

Un Mariage Sans Fin – Un Remake Inutile

De : Patrick Cassir

Avec Tarek Boudali, Camille Rowe, Youssef Hajdi, Bertrand Usclat

Année : 2025

Pays : France

Genre : Comédie, Fantastique

Résumé :

Lors du mariage de sa sœur dans un hôtel reculé du Maroc, Louna rencontre Paul. Rongée par l’ennui, elle se laisse séduire par ce curieux convive. Mais alors qu’ils s’apprêtent à conclure leur soirée au milieu du désert, Paul est attaqué par un mystérieux agresseur et fuit dans une grotte, suivi de près par Louna. À son réveil, elle découvre qu’elle est coincée dans une boucle temporelle avec Paul, condamnée à revivre cette journée à l’infini. Elle cherche à en sortir par tous les moyens, tandis que Paul, qui est coincé depuis plus longtemps qu’elle, la guide avec malice à travers les méandres de ce mariage sans fin. Ensemble, ils explorent cette étrange réalité, oscillant entre rires, désespoir et rapprochements imprévus. Et s’ils trouvaient, derrière l’absurdité de leur situation, une chance inespérée de donner un sens à leur existence… et peut-être même de découvrir l’amour ?

Avis :

Il semble parfois difficile d’assumer à un film d’être un remake. Ce que l’on veut dire par là, c’est que maintenant, il n’est marqué nulle part qu’un film est un remake, et cela peut produire un effet trompeur. C’est-à-dire que de nombreuses personnes vont regarder le film qui vient de sortir, pensant à une idée originale, et de ce fait, trouver cela sympathique, voire bien. Sauf que si l’on connait l’original, on va vite se rendre compte de la supercherie. Dernier méfait en date, Un Mariage Sans Fin de Patrick Cassir, qui est en fait un remake de Palm Springs, la petite pépite américaine signée Max Barbakow avec le couple Andy Samberg et Cristin Milioti. Ici, Tarek Boudali et Camille Rowe jouent les deux principaux rôles, et ils se retrouvent à revivre de manière inlassable le même jour de mariage, piégés dans une boucle temporelle qui pourrait paraître drôle.

Cette version française reprend les mêmes éléments que la version américaine. Paul s’ennuie à un mariage, jusqu’à ce qu’il déboule dans la vie de Louna, la sœur de la mariée, pour laquelle il a le béguin. Dès la première nuit, alors qu’ils sont très alcoolisés, il lui montre la caverne qui lui permet de remonter le temps, et de revivre cette journée. Après quelques déboires, Louna finit par accepter cet état de fait, jusqu’à tomber dans les bras de Paul. Sauf que celui-ci est pourchassé par un autre homme qui est bloqué dans cette boucle, et qui en veut à mort à Paul. Forcément, tout ce petit monde va en avoir marre de revivre la même journée, et après quelques péripéties qui se veulent drôles, chacun va rechercher à sortir de cet enfer. Dans les grandes lignes, c’est exactement la même chose que Palm Springs.

« le film manque cruellement de rythme »

Le problème va venir de plusieurs choses, autre que le fait de ne pas dire que c’est un remake, et de ne signaler cela nulle part, pas même dans le générique, sinon à la toute fin, mais personne ne va jusque-là. Tout d’abord, le film manque cruellement de rythme. La voix-off du début annonce la couleur, et rien ne va se passer correctement. La mise en scène est molle, les gags semblent forcés, et surtout, l’humour ne fonctionne que très rarement. Le fait de mourir pour recommencer une journée, ou encore de faire des choses folles, interdites, tout cela est à peine esquissé, comme s’il fallait vite arriver à l’histoire d’amour et à la conclusion. Du coup, même si le film peine à dépasser l’heure vingt, on s’ennuie ferme, et on pense de façon nostalgique à la version originale, bien plus pêchue.

Autre gros point noir, les acteurs. Tarek Boudali est totalement amorphe dans ce film. IL n’est pas du tout charismatique, il n’est jamais drôle, et semble comme bloqué dans ce rôle un peu dépressif, mais loin de toute folie. Et il en est de même avec Camille Rowe, qui campe un rôle de dépressive qui fait constamment les mauvais choix, et là, pour le coup, elle est totalement effacée. C’est bien simple, on ne croit pas un seul instant à ce qu’elle vit, et il n’y a aucune alchimie dans le couple. Ils ne sont pas aidés non plus par les seconds rôles. Bertrand Usclat est d’une inutilité crasse, au point d’en devenir insupportable. Youssef Hajdi est comme à son habitude, très mauvais et peu investi. Et pour le reste du casting, on aura tous les clichés possibles, du père jovial mais crétin, à la serveuse vulgaire et pénible.

« Un Mariage Sans Fin manque aussi de finesse dans son propos »

En dehors de la technique et des prestations des comédiens, Un Mariage Sans Fin manque aussi de finesse dans son propos et dans ses différents messages. Dès le début, on sait que pour sortir de cette boucle, il faut que les deux tourtereaux assument leurs erreurs et leur amour. C’est cliché, c’est téléphoné à mort, et ça semble prendre trois plombes pour qu’ils l’acceptent. Cependant, même la toute fin est mal jouée, et démontre que ces deux amants ne sont pas faits l’un pour l’autre. Et toutes les thématiques sur l’amour, la confiance en soi, l’amour-propre ou encore les tromperies, tout cela est survolé au maximum. Reste alors le personnage de Youssef Hajdi qui possède un éclair de génie lorsqu’il décide de rester dans la boucle pour revivre un moment avec sa famille, un moment où tout le monde va bien, loin de la maladie et des malheurs.

Au final, Un Mariage Sans Fin est un piètre remake français sur un film américain qui n’avais pas besoin de ça. Ici, rien ne marche, tout est forcé. Les acteurs ne sont pas du tout investis et il n’y a aucune alchimie entre eux. La mise en scène est plate au possible et ne profite jamais des décors magnifiques du Maroc. Et d’un point de vue scénario, on n’est jamais touché par les aventures amoureuses de ce couple, ni par ce père de famille qui se retrouve bloqué là-dedans bien malgré lui. Il en résulte donc un calvaire bien de chez nous, qui n’a strictement aucun intérêt. Plongez-vous dans l’original Palm Springs, vrai petit bonbon acidulé cynique et comique, qui a le sens du rythme et de la narration.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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