octobre 1, 2025

Revocation – New Gods, New Masters

Avis :

Formé en 2000 sous le nom de Cryptic Warning avant de prendre son patronyme définitif en 2006, Revocation est une formation américaine qui officie dans le Death métal, avec quelques inclusions dans le Technical et parfois le Progressif. Le groupe connait quelques tumultes au cours de sa carrière, au point qu’aujourd’hui, il ne reste plus que David Davidson comme membre originel, faisant alors le chant et la guitare. Débutant sa carrière comme un trio, le groupe va devenir un quatuor à partir du troisième album, Chaos of Forms, avant de redevenir un trio pour l’album Netherheaven sorti en 2022. Après cet effort, le groupe se sépare de son bassiste, Brett Bamberger, qui sera alors remplacé assez rapidement, et dans la foulée, le groupe embauche un deuxième guitariste en la présence de Harry Lannon. C’est donc à quatre que le groupe présente News Gods, New Masters.

Neuvième album pour la formation américaine, et il était attendu au tournant, car le précédent effort était vraiment bon. Et si le changement de line-up aurait pu nous faire peur, il est amplement atténué par la flopée de featurings qu’il y a dans ce skeud, avec des présences improbables, et d’autres qui vont venir durcir le ton. Tout commence avec le morceau titre de l’album, et c’est un excellent moment. New Gods, New Masters est là pour nous poutrer la tronche, ni plus, ni moins. Le démarrage est puissant, avec un sens du riffing qui laisse baba et une voix qui fait amplement le taf. Bien entendu, comme on est dans du Technical, on a aussi quelques fulgurances techniques impressionnantes, avec des solos de gratte maîtrisés et qui interviennent parfaitement au sein du titre. Bref, l’entrée en matière envoie du bois, et sera à l’image du reste.

Sarcophagi of the Soul viendra confirmer tout le bien que l’on pense de Revocation et de leur musique. Le début prouve que le batteur possède plusieurs jambes avec un blast équivoque, mais surtout qu’il est infatigable. La mélodie, malgré la violence inhérente au genre, rentre bien en tête, et on pourrait presque noter une ambiance un peu orientale, ce que ne renierait pas un certain Nile. Par la suite, on aura droit au premier featuring sur Confines of Infinity, qui annonce la présence de Travis Ryan, le chanteur de Cattle Decapitation. Le titre débute de façon assez lente et lourde, avant de faire parler la poudre. L’arrivée du deuxième chanteur se fait en deuxième partie de morceau, qui fait la différence avec sa voix si particulière, comme un insecte qui stridule. Le résultat est assez grisant, et surtout, il est surpuissant.

Dystopian Vermin continuera son travail de sape, avec une introduction maline, qui laisse beaucoup de place à la basse, qui se fera un régal d’alourdir l’ensemble. Le titre s’amuse alors avec les variations, pointant un solo impressionnant, et un break où la voix prédomine sur le reste. Despiritualized est le gros morceau de cet album. Le titre est long, puissant, mais il s’amorce avec des airs hispaniques, pour ensuite nous fracasser dans un Death traditionnel. Le final, avec un solo impeccable, termine l’ensemble avec une certaine maestria. C’est ce moment que le groupe choisit pour fournir The All Seeing avec Gilad Hekselman, un guitariste de jazz d’origine israélienne. Le titre est exclusivement instrumental, et pourtant, il raconte vraiment une histoire, avec une structure solide et cohérente. La technique affichée laisse coi, et l’ensemble est vraiment très intéressant, en plus de jouer sur différentes textures.

Afin de calmer un peu son aspect trop technique, le groupe délivre alors deux pistes plus simples, plus directes, et qui ne mâchent pas leurs mots. Data Corpse se veut ultra percutant, et il ne laisse aucun répit. On en prend plein la tronche, et pourtant, le refrain reste un long moment en tête, sans compter les petits solos qui parsèment l’ensemble. Cronenberged fait intervenir Jonny Davy, le chanteur de Job for a Cowboy, et on va en prendre plein les esgourdes. On notera tout de même un petit groovy inattendu qui fait plaisir à entendre, faisant alors varier les plaisirs. Enfin, Buried Epoch a la lourde charge de clôturer l’album, et on a droit à un long titre de plus de sept minutes avec l’intervention de Luc Lemay du groupe Gorguts. Le titre est une tuerie stratosphérique et il ferme parfaitement cet excellent album.

Au final, New Gods, New Masters, le dernier album de Revocation, est une vraie belle réussite. Restant sur un Death métal assez technique et parfois progressif avec des solos de fou furieux, le groupe américain démontre sa grande forme et son envie de venir nous bousculer sur de prochaines prestations scéniques. Ce neuvième album est donc une belle galette dont il serait dommage de passer à côté.

  • New Gods, New Masters
  • Sarcophagi of the Soul
  • Confines of Infinity feat Travis Ryan
  • Dystopian Vermin
  • Despiritualized
  • The All Seeing feat Gilad Hekselman
  • Data Corpse
  • Cronenberged feat Jonny Davy
  • Buried Epoch feat Luc Lemay

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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