avril 27, 2024

Saxon – Hell, Fire and Damnation

Avis :

Formé sous le nom de Saxon en 1978, on peut aisément dire que le groupe fait partie des poids lourds de la scène Heavy, et que cela dure depuis maintenant plus de quarante ans. Avec un succès fulgurant dans les années 80 et quelques passages à vide dans les années 2000, la bande à Biff Byford a su rebondir avec les différents changements de line-up et traverser les décennies sans trop de tangage. Et il semblerait même que les années 2020 soit comme un second souffle pour les anglais, puisqu’après Inspirations, un album de reprises sorti en 2021, le groupe s’est fait plaisir avec un nouvel album, Carpe Diem, avant de ressortir un nouvel album de reprises (More Inspirations), puis de proposer cette année leur vingt-quatrième effort studio avec Hell, Fire and Damnation. Un album particulier puisqu’il signe le départ d’un membre important.

En effet, Paul Quinn, le dernier membre fondateur du groupe (avec Biff Byford, bien évidemment), décide de quitter la formation, et il sera alors remplacé au pied levé par Brian Tatler, guitariste de Diamond Head. Et c’est toujours très délicat de remplacer un guitariste légendaire au sein d’une vieille formation, tant il a imposé sa patte et son style avec Saxon. On aurait donc pu avoir des inquiétudes quant à la qualité technique de cet album, ou tout du moins une crainte quant à son identité. Et étrangement, c’est peut-être ce qui est arrivé de mieux à Saxon depuis belle lurette, car le groupe anglais commençait un peu à tourner en rond, et ce changement va lui faire le plus grand bien. Car oui, Hell, Fire and Damnation est un grand album studio qui redonne ses lettres de noblesse au Heavy, faisant même la nique à des groupes plus jeunes.

Le skeud débute avec The Prophecy, une introduction qui a pour but de lancer la machine et de poser les bases d’une ambiance qui se veut relativement sombre. On y entend une sorte de démon au départ, puis une voix claire qui va énoncer le titre de l’album, et par la même occasion, le titre du morceau qui arrive. Et Hell, Fire and Damnation envoie du lourd dès le départ. La production est balèze, la batterie déboîte tout sur son passage, et lorsque le riff déboule, on a juste envie de se décrocher la nuque. C’est rapide, simple, ultra efficace, et Biff Byford semble dans une forme olympienne au chant. Ajoutons à cela un refrain ultra catchy et le tour est joué. Saxon nous met l’eau à la bouche et balance du lourd dès le début. Et ce n’est pas Madame Guillotine qui viendra faire baisser la température.

Laissant une place prépondérante à la basse dans son démarrage, le titre va ensuite choisir un mid-tempo à la tessiture assez lourde pour mieux nous happer dans une ambiance lugubre. Dépassant allègrement les cinq minutes, le morceau ne nous lâche pas un seul instant, et c’est une indéniable réussite. Et bien évidemment, il faudra aussi compter sur un superbe solo du nouveau guitariste. Solo qui débute Fire and Steel, un titre ultra pêchu qui rentre dans un carcan Heavy court et efficace, avec une rythmique infernale. Il est difficile de croire que ce sont des papys qui ont entre 73 et 67 ans qui produisent ce genre de morceaux, tant c’est nerveux et respire à fond l’envie d’en découdre. There’s Something in Roswell est d’ailleurs du même tonneau, avec en prime un riff ultra catchy, qui reste un long moment en tête.

Mais le pire dans tout ça, c’est que les types ne s’arrêtent pas à un ou deux titres virulents, tout l’album baigne dans une énergie folle et une vélocité d’exécution qui impressionne. Kubla Khan and the Merchant of Venice en est un exemple parmi tant d’autres, mais encore une fois, le titre est pêchu, addictif et reste un long moment en tête. Pirates of the Airwaves, même s’il joue sur un registre moins rapide, du moins dans son tempo, reste un titre qui fait de suite hocher la tête. C’est clairement impressionnant. 1066 nous éclate avec un riff saturé zinzin et une ambiance bien travaillée. Seul Witches of Salem demeure un peu en deçà, la faute à des liants qui manquent au sein du titre, notamment entre couplets et refrains. Enfin, Super Charger balance une sauce de tous les diables et clôture l’album sur une bonne grosse tarte.

Au final, Hell, Fire and Damnation, le dernier bébé des vieux troubadours de chez Saxon, est une véritable réussite, et on notera finalement que le changement de guitariste a fait un bien fou à la formation, qui retrouve une nouvelle énergie et propose des compositions hyper catchy. Il est quand même assez fou de se dire que ce sont des vieux de la vieille qui proposent un album de Heavy ultra puissant et d’une richesse folle, alors que rayon jeunesse, ce n’est pas une dinguerie… Bref, leur meilleur album depuis belle lurette.

  • The Prophecy
  • Hell, Fire and Damnation
  • Madame Guillotine
  • Fire and Steel
  • There’s Something in Roswell
  • Kubla Khan and the Merchant of Venice
  • Pirates of the Airwaves
  • 1066
  • Witches of Salem
  • Super Charger

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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