janvier 26, 2025

Sylosis – Cycle of Suffering

Avis :

Formé en 2000, Sylosis est un groupe qui mélange plusieurs sous-genres en son sein. Influencé par la scène de la Bay Area, la bande va trouver un son particulier, à la lisière du Thrash, du Death et du Prog. Après deux EP sortis de façon très discrète au Royaume-Uni, Sylosis va se faire contacter par Nuclear Blast, avec lesquels ils vont signer un contrat. Dès lors, la machine est lancée et ne va (presque) plus s’arrêter. Presque car le line-up ne va faire que changer, et le groupe va même entamer une pause de trois ans entre le quatrième et le cinquième album, des suites d’un accident de la route lors d’une tournée américaine. Cycle of Suffering est le dernier né de Sylosis, et il intervient après l’accident, avec l’annonce du départ du bassiste, le dernier membre fondateur avec le chanteur, Josh Middleton, qui est le dernier résistant.

Mais finalement, qu’importe les départs et les changements à partir du moment où le plaisir de jouer est intact, et que les morceaux sonnent bien. Avec ce cinquième effort, les anglais réussissent parfaitement leur coup, avec un album coup de poing, qui emprunte à plein de genres différents pour donner un aspect protéiforme idéal à ce skeud qui décrasse bien les tympans. Le premier titre est d’ailleurs là pour attester de la grande forme du groupe. Empty Prophets est court, à peine trois minutes, et li nous rentre dedans comme un bel uppercut. C’est puissant, rapide, technique, et ça donne une furieuse envie de se dénouer la nuque. Immédiatement, dans le style, le chant crié et les performances techniques, on pense à Trivium, et c’est un beau compliment. I Sever viendra marquer un autre pas dans cet effort, où énergie vive et construction plus réfléchie vont se côtoyer.

Cycle of Suffering revient vers quelque chose de plus direct qui vise à taper fort et vite. Les riffs sont intéressants puisqu’ils sont à la fois aériens et rugueux, avec un mélange assez malin pour nous faire passer par différents stades émotifs. Cependant, le morceau manque un peu d’identité et de moments qui restent en tête. Contrairement à Shield, qui va avoir des breaks plus marqués et des passages qui restent un long moment en tête. Mieux encore avec Calcified qui ne va pas faire dans la dentelle. Josh Middleton maîtrise parfaitement son chant et le lead à la gratte, ce qui force le respect. Et même si le refrain, entêtant, se veut percutant dans le chant, il est aussi assez mélancolique avec ce petit riff de guitare qui vient adoucir le doux. Puis Invidia va montrer que derrière ces brutes se cache tout de même un petit cœur.

Sans être une ballade (loin de là), le morceau possède des moments plus « touchants » qui démontre l’attrait du groupe pour le Death mélodique. Tandis qu’Idle Hands ne va faire que nous mettre des tartes dans la tronche. Sylosis alterne encore une fois les titres un peu plus doux (si l’on puit dire) et les morceaux qui sont là pour nous détruire complètement. C’est bien fichu, et surtout, ça joue sur un équilibre maîtrisé, sans quasiment aucune fausse note. Même si Apex of Disdain, l’un des meilleurs titres de l’album, va continuer à nous mettre au sol, avec un riff destructeur, un chant incisif et inspiré et une rythmique qui ne faiblira jamais. C’est puissant, violent, mais sans jamais oublier la mélodie. Puis Arms Like a Noose viendra nous plonger dans une atmosphère sombre et un peu nihiliste. Bref, une belle façon de montrer toutes ses influences.

Devils in Their Eyes va continuer son chemin vers quelque chose d’assez brutal, mais malheureusement, malgré un bon refrain, le morceau reste assez secondaire au sein de l’effort. Il manque d’un break puissant, ou d’un gimmick plus marquant. C’est dommage car tout le reste est vraiment très bon. Disintegrate va venir nous rappeler aux premiers amours du groupe avec un Death qui se fait bien sentir. Puis enfin, le groupe propose Abandon, qui va devenir un excellent morceau. C’est le seul où le chant clair est proposé, avec une alternance du growl, tout en nouant une forte mélancolie. C’est à la fois rugueux et d’une rare douceur, montrant un aspect plus humain chez le groupe. Le plus fort, c’est que le titre donne envie de se casser la nuque, tout en nous touchant au plus profond avec une mélodie qui fonctionne à plein régime sur nos petits cœurs.

Au final, Cycle of Suffering, le dernier album en date de Sylosis, est une franche réussite. Mélange de plusieurs sous-genres du métal tout en gardant une belle identité, le groupe originaire de Reading offre un cinquième opus dense, techniquement remarquable, avec des titres qui restent un long moment en tête. Déjouant les pièges de la redite ou du « plagiat », Sylosis trouve un beau second souffle avec l’arrivée du nouveau bassiste, et il faut croire que cette pause de trois ans a vraiment fait du bien. Bref, un album plus que recommandable.

  • Empty Prophets
  • I Sever
  • Cycle of Suffering
  • Shield
  • Calcified
  • Invidia
  • Idle Hands
  • Apex of Disdain
  • Arms Like a Noose
  • Devils in Their Eyes
  • Disintegrate
  • Abandon

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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