novembre 27, 2025

Danko Jones – Leo Rising

Avis :

Aujourd’hui, le monde du Rock et du Métal est peuplé de groupes qui utilisent énormément d’artifices pour produire leurs chansons. Outre l’autotune qui est devenu un outil assez usuel, on retrouve des formations qui usent et abusent d’insertions électros pour épaissir leurs sonorités, ou pour peaufiner une ambiance plus ou moins particulière. Heureusement pour nous, il existe encore des groupes qui n’ont besoin de rien, sinon d’une guitare, d’une batterie et d’une basse pour faire de la musique. Des groupes qui voient le Rock comme un moyen vif et spontané d’expression, et qui n’ont pas besoin d’enluminures pour rentrer dans le lard de son auditoire. Et à ce petit jeu-là, Danko Jones est quasiment un roi. Le trio canadien aime à nous balancer de nouveaux skeuds tous les deux ans, afin de nous faire danser et gigoter dans tous les sens, au rythme d’un bon Hard sans fioriture.

Leo Rising est le douzième album des canadiens, et il a été fait dans des conditions assez étranges, puisque chaque membre était dans un lieu différent pour les enregistrements. Par exemple, le bassiste était en Finlande alors que le batteur était à Toronto, mais cela n’a pas empêché la formation de faire un disque relativement réussi, même si dans les faits, il ne contient que peu de surprise. En effet, si l’on prend un plaisir immédiat à l’écoute, on va vite se rendre compte que le groupe tourne un peu en rond depuis deux albums, et ne réinvente jamais sa recette. En soi, ce n’est pas si grave, car tant qu’on a de la ferveur, cela fonctionne, mais au bout d’un moment, on peut sentir une certaine lassitude. Mais cela viendra surtout en milieu d’album, car le début envoie du pâté.

What you Need est un pur concentré de Rock’n’Roll qui ne laisse aucun moment de répit. Danko Jones assume totalement sa gouaille et son côté impertinent pour livrer un titre typique de sa discographie et qui met de suite dans l’ambiance. Au bout d’une écoute, on connait par cœur le refrain, et il sera bien impossible de se taire face à ce moment fédérateur porté par un pseudo sale gosse. Diamond in the Rough va aller vers quelque chose de plus old school, évoquant même Kiss par certains riffs. C’est toujours pêchu, et l’arrivée de Marty Friedman (ex Megadeth), permet de livrer un solo qui tape bien et s’intègre parfaitement à l’ensemble. Puis avec Everyday is Saturday Night, on va avoir droit à un morceau festif, un hymne à la fête, qui reste immédiatement en tête. C’est rythmé, joyeux et les riffs sont incroyables.

A partir de là, on va connaître un petit ventre mou. I Love it Louder est un titre qui lorgne vers un côté Punk ensoleillé, mais l’ensemble manque d’épaisseur et d’un riff addictif. C’est plutôt sympathique, mais globalement, on sentira qu’il manquera un petit truc sur ce morceau. Il en ira de même avec I’m Going Blind qui baisse de régime et offre un titre qui manque cruellement de verve et de hargne. Alors ça reste toujours aussi agréable et sympathique, avec un refrain catchy, mais on est dans l’attente que les choses redémarrent de plus belle. Hot Fox essaiera alors de repartir de l’avant, mais encore une fois, si on est sur un titre fort sympathique, on regrette une construction simpliste, et surtout, un refrain qui ne fonctionne qu’à moitié. Ce petit ventre mou n’était que peu présent sur les précédents albums, et c’est dommage.

Heureusement, les choses remontent sur la suite de l’album. It’s a Celebration est un nouvel hymne à la fête, et le groupe ne s’y trompe pas, il envoie la sauce et nous donne une furieuse envie de danser. Puis Pretty Stuff va jouer avec une ambiance un peu moqueuse et de l’autodérision. Le refrain remarche avec plaisir malgré une rythmique un peu plus lente. Par contre, les guitares sonnent terriblement bien. Gotta Let it Go reviendra à un concentré de rock n’roll dans son attitude, et encore une fois, le refrain est ce qui ressortira en priorité. Tout comme une petite montée en tension, qui fait bien plaisir. Puis I Can’t Stop va continuer sur cette lancée, jouant encore avec les codes du groupe, qui ressasse sa recette, mais le fait avec brio. Enfin, Too Slick for Love sera une conclusion parfaite, nerveuse, et presque rockabilly.

Au final, Leo Rising, le dernier album en date de Danko Jones, reste un vrai plaisir d’écoute, et pur moment de Rock simple, épuré et qui respire au taquet l’amour de la scène. Si le trio se repose un peu trop sur ses lauriers et ne propose rien de véritablement neuf, il n’en demeure pas moins que l’album fonctionne encore et donne une pêche d’enfer. Et il est taillé pour la scène, assurant alors des concerts de malade, portés par une énergie communicative.

  • What You Need
  • Diamond in the Rough feat Marty Friedman
  • Everyday is Saturday Night
  • I Love it Louder
  • I’m Going Blind
  • Hot Fox
  • It’s a Celebration
  • Pretty Stuff
  • Gotta Let It Go
  • I Can’t Stop
  • Too Slick For Love

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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