avril 29, 2024

La Fille de Frankenstein

Titre Original : Frankenstein’s Daughter

De : Richard E. Cunha

Avec John Ashley, Sandra Knight, Sally Todd, Donald Murphy

Année : 1958

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Le petit fils du Dr. Frankenstein poursuit les infâmes expériences de son aïeul et crée une femme monstre horrible.

Avis :

Certains réalisateurs sont tristement connus pour leur filmographie qui ne vole pas très haut. Si récemment, on peut citer Uwe Boll ou encore Paul W.S. Anderson (on sauve quand même Event Horizon), les mauvaises réputations ne datent pas d’hier. On se souvient encore de Ed Wood, ou encore de Richard E. Cunha. C’est d’ailleurs ce dernier qui nous préoccupe aujourd’hui, puisqu’en 1958, il va se lancer dans la réalisation de films d’horreur à petit budget, avec pas moins de quatre longs-métrages au sein de la même année. La Fille de Frankenstein est le dernier de cette année, et il fait office de suite opportuniste à l’œuvre de Mary Shelley. Ici, le petit-fils de Frankenstein veut poursuivre l’œuvre de son aïeul, et il va s’incruster dans un laboratoire pour pouvoir mener à bien ses expérimentations. Et comme on s’en doute, ça tourne mal.

Le pitch de base est relativement simple, et il continue de jouer sur la thématique de l’homme qui se prend pour Dieu. Point d’originalité dans le déroulement, où l’homme en question cache bien son jeu, puis se révèle avec l’aide d’un tiers, lui permettant de créer une nouvelle créature. Créature qui va devenir incontrôlable, et qui va se faire un peu trop remarquer en ville. Bref, le processus reste le même, et on restera de marbre face aux quelques digressions qui parsèment le film. En effet, le début des expériences se font au dépit de la nièce du professeur, qui va se transformer un temps en un monstre grotesque, qui attaque n’importe qui. Si le fait de s’en prendre à une femme peut sembler gonflé, il demeure assez mal exploité. D’autant plus qu’il n’amène à aucune réflexion sur la condition de la femme.

« La Fille de Frankenstein demeure un film assez vide. »

De ce fait, La Fille de Frankenstein demeure un film assez vide, et qui n’arrive jamais à composer avec son peu d’idées. Même lorsqu’il s’agit de tuer une pauvre ingénue et d’en faire un monstre, le film se plante royalement, avec des maquillages grossiers, et un homme pour finalement jouer le monstre, alors que c’est censé être le corps d’une jeune femme. Très clairement, on sent que le budget était au rabais, et que rien n’a pu être fait pour sauver les meubles, pas même une écriture un peu plus maline que de simplement reprendre les gros traits du premier film. En plus de cela, il faut composer avec une durée excessive pour l’époque. En effet, là où les films d’horreur dépassaient à peine l’heure, ici, on avoisine l’heure et demie, et c’est trop. Le début est trop long, il ne se passe pas grand-chose, et on s’ennuie ferme.

Même les personnages sont assez grossièrement écrits. L’héroïne, si tant est que l’on peut l’appeler comme ça, est une ingénue insipide, qui passe son temps à tomber dans les pommes ou à se plaindre. Son petit ami ne l’aide pas forcément, la bousculant un peu et n’étant pas vraiment tendre avec elle. L’oncle reste un vieux professeur qui ne voit pas qu’il se fait manipuler par son acolyte. Et le méchant en question peut faire illusion un temps, avec son regard froid et son côté mutique, mais on va vite se rendre compte qu’il est vide, et qu’il reste figé dans son idée de succéder à son grand-père. Même la créature frise le ridicule, avec un costume dégueulasse et un maquillage grossier. Il s’agit peut-être de la pire créature de Frankenstein, avec celui de L’Empreinte de Frankenstein. Seuls les acteurs sont assez corrects dans leur jeu.

« Il réside une certaine élégance dans les plans. »

Et il ne faut pas non plus bouder la mise en scène. Le début est assez théâtral, avec des décors redondants (salon de la maison, laboratoire, petit extérieur) et une caméra fixe qui bouge très peu sur son trépied. Mais il réside une certaine élégance dans les plans et dans la volonté de mettre en avant les comédiens. Par la suite, si les séquences d’attaque de la bête sont assez ridicules, avec des mouvements limités à cause du costume, on reste sur quelque chose de propre, qui permet de démontrer que le réel souci de Richard Cunha dans ses films, c’est tout simplement l’écriture et les personnages d’une grande candeur. Dommage que l’homme n’a pas su se sortir d’un certain carcan ridicule pour fournir autre chose que des films de série Z…

Au final, La Fille de Frankenstein est un film qui a mal vieilli, mais pas forcément au niveau de l’image ou de la mise en scène. C’est tout simplement un film qui ne fait plus peur aujourd’hui (l’a-t-il fait à l’époque ?) et qui manque de finesse dans son déroulement, et dans les caractérisations des personnages. On se retrouve face à une itération fauchée et sans intérêt du premier Frankenstein, qui a plus des aspects de téléfilm du dimanche que d’un vrai film de cinéma. N’est pas James Whale qui veut…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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