avril 19, 2024

The Sandman

De : Peter Sullivan

Avec Haylie Duff, Tobin Bell, Shaun Sipos, Shae Smolik

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une petite fille aux pouvoirs formidables imagine le Sandman, un terrible monstre issu de ses cauchemars qui fait du mal à quiconque veut la blesser.

Avis :

Il y a des choix de carrière qui sont tout de même assez extraordinaire. Prenons Peter Sullivan. Producteur et réalisateur américain, il commence sa carrière au début des années 2000 et semble se complaire dans le film d’horreur à petit budget, ou à défaut, du thriller neuneu à base de couple qui s’entredéchire. Visiblement, l’homme ne trouve pas son bonheur, et il se destine alors à tourner des téléfilms de Noël avec d’anciennes vedettes sur la pente descendante. On pense notamment au pauvre Dean Cain qui mérite mieux que ça. Aujourd’hui, Peter Sullivan oscille entre le thriller et les téléfilms pour les fêtes de fin d’année, qu’il livre à Netflix. Mais en 2017, il renoue avec l’horreur en proposant The Sandman, qui n’a rien à voir avec la série de Neil Gaiman, ni même avec le marchand de sable.

Ici, le film débute avec une cavale, celle d’un père et de sa fille qui se cache des flics. Alors que la petite commence à avoir faim, son père décide de s’introduire dans une supérette pour piquer de la bouffe. Alors que sa fille le rejoint et qu’il tente de se planquer d’une patrouille de policiers, le père se tuer par un monstre de sable. La jeune fille est alors récupérée par les services sociaux et c’est sa tante qui la récupère. Manque de bol, le monstre de sable semble poursuivre la jeune fille dans ses cauchemars et s’amuse à tuer tous les personnages qui pourraient s’en prendre à elle, du voisin concon à l’assistante sociale qui tente de l’enlever de chez elle. Pour sa tante, la jeune fille est en danger, mais ne cacherait-elle pas un terrible secret ?

Derrière ce pitch intriguant se trouve en fait un film d’une rare banalité, qui souffre de tous les défauts de ces DTV horrifiques produits en masse aux States. Ici, un monstre tout pété terrorise une jeune fille, mais elle va aussi s’en servir pour se débarrasser des gens qui l’importunent. En effet, le film veut jouer sur deux tableaux, celui de l’horreur avec de nombreux meurtres, et celui du thriller fantastique, avec une brigade qui veut récupérer cette jeune fille pour utiliser ses pouvoirs. On pourrait presque croire à un épisode de X-Files, avec quelques bribes de Stranger Things. Cependant, les deux séries avaient des qualités et de réalisation que n’a absolument pas ce film. A commencer par le scénario, qui n’arrive pas vraiment à être cohérent, avec un monstre qui attaque la fille dans ses rêves, mais la protège dans la vraie vie.

De plus, la caractérisation des personnages est tout bonnement insupportable. La tante est une gentille femme qui va tout faire pour protéger sa nièce, mais elle est entourée de gros cons, dont son petit ami qui trouve plus juste de mettre un coup de brique dans la nuque de la gamine, plutôt que de l’aider à s’enfuir. Une petite fille qui est d’ailleurs insupportable, qui passe la première partie du film à chouiner, pour ensuite froncer des sourcils et balancer son monstre de sable un peu partout. Et on ne parle même pas des personnages secondaires, à l’instar de ces « flics » fainéants qui veulent juste utiliser la gamine pour des expériences, trouvant le prétexte de l’aider car elle est née en restant dans le placenta. De qui se moque-t-on? Et les acteurs ne vont pas donner le meilleur d’eux-mêmes.

Haylie Duff fait ce qu’elle peut avec ce rôle de tante courage qui essaye de se débrouiller avec une jeune fille. A la rigueur, c’est elle qui tient la barre, même si elle ne fait pas grand-chose. Tobin Bell, crédité en deuxième, histoire de vendre le DVD aux fans d’horreur, se limite à trois apparitions dans le rôle d’un flic scientifique soporifique, qui s’emmerde clairement dans ce projet. Et que dire de l’actrice qui joue la gamine, insupportable du début à la fin. On a plus envie de la frapper que de la prendre en empathie. Empathie inexistante pour le coup, puisque personne ne semble sympathique, ou un tantinet intéressé par ce qui arrive. Rajoutons à cela une réalisation aux fraises toute grise, qui n’a aucun cachet, ni même envie de fournir autre chose qu’un film plat. Ou plutôt téléfilm…

On sent bien que le film manque de budget et que c’est infaillible qu’il y ait des faiblesses dans la mise en scène, malheureusement, entre un scénario calamiteux qui ne revisite même pas le mythe du marchand de sable et des personnages indigents, il n’y a rien à sauver, pas même les effets spéciaux ou le monstre. Ce dernier aurait pu être joli, mais il s’agit surtout d’un type dans un costume en latex mal foutu. Et les quelques effets numériques qui montrent des effets de tourbillons de sable ou d’apparitions du monstre sont d’une laideur sans nom. Mais on peut féliciter l’équipe d’avoir su réduire l’utilisation de ces effets par une présence physique, aussi ratée soit-elle. Même les meurtres, pourtant assez nombreux, sont moches, avec bien souvent de simples disparitions, évitant ainsi toute effusion de sang ou effet gore. Bref, il n’y a rien…

Au final, The Sandman est un très mauvais film d’horreur. Essayant vainement de surfer sur la vague Stranger Things pour la gamine avec des pouvoirs, Peter Sullivan n’arrive jamais à proposer quelque chose d’intéressant dans son métrage. A un tel point que l’on se fout royalement de ce qui peut arriver à cette gamine, mais aussi à son entourage. Faisant plus l’effet d’un téléfilm pour la télévision le jeudi soir, The Sandman coche toutes les cases de l’ennui intersidéral et de la fausse bonne idée, avec un monstre en carton. Enfin, plutôt en sable, pour le coup…

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.