avril 18, 2024

Vol d’Enfer

Titre Original : Flight of Fury

De : Michael Keusch

Avec Steven Seagal, Steve Toussaint, Angus MacInnes, Mark Bazeley

Année : 2007

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Thriller

Résumé :

John Sands, un ex-agent secret de l’US Air Force ayant déserté, est contraint d’accepter une dernière mission : retrouver un avion de combat qui a été détourné par des forces rebelles.

Avis :

Dans le monde du septième art, certaines collaborations peuvent s’avérer fructueuses, comme d’autres dépassent l’entendement du commun des mortels ; a fortiori lorsque celles-ci se soldent par une inimitié réciproque. C’est notamment le cas des films de Michael Keusch qui mettent en scène Steven Seagal. Après le méphitique L’Affaire CIA, le duo nous a infligé le nanardesque Attack Force. S’il est toujours difficile de sélectionner un flop des pires itérations cinématographiques de l’acteur, ces deux métrages arrivent en bonne position. Sans doute est-ce dû à quelques engagements contractuels, les deux hommes se retrouvent une dernière fois pour Vol d’enfer. De quoi atteindre un niveau de stupidité à une échelle stratosphérique…

Au vu des conditions de tournage houleuses de leurs précédentes bévues, Michael Keusch et Steven Seagal se sont cordialement évités sur le plateau, du moins lorsque ce fut possible. Le résultat à l’écran est d’autant plus curieux de voir la tête d’affiche réduire à minima ses apparitions. À partir de stock-shots, cadrages approximatifs, doublures au rabais et autres roublardises de mise en scène, le réalisateur délaisse la figure pataude de son personnage principal dès que l’occasion se présente. Par conséquent, ses interventions demeurent effacées, voire furtives, pour donner le change avec une négligence ostentatoire.

« Sur ce simple constat, Vol d’enfer est un amalgame mal dégrossi de ce que peut nous infliger de telles productions de seconde zone. »

Au-delà de ces tensions sous-jacentes particulièrement explicites, le scénario ne se contente pas de ressasser des clichés inhérents aux films d’action se focalisant sur l’Air Force. Certes, il y a bien tout un escadron prêt à défendre les valeurs patriotiques de la bannière étoilée. On retrouve même ces relents manichéens qui ne présentent aucune nuance entre les factions ennemies. Cela sans compter des caricatures en guise d’intervenants, ainsi que des supérieurs hiérarchiques aussi hautains qu’incompétents. Sur ce simple constat, Vol d’enfer est un amalgame mal dégrossi de ce que peut nous infliger de telles productions de seconde zone. Seulement…

Le scénario pondu par Steven Seagal et Joe Halpin n’est qu’un plagiat éhonté de Black Thunder, autre navet de sinistre mémoire. Les deux individus ont sans doute parié sur le fait que leur principale « référence » soit passablement oubliée. De ce côté, ils n’ont pas tort tant le film de Rick Jacobson s’avérait tout aussi indigeste. Pour autant, la trame qu’ils décrivent est semblable en tout point. On y retrouve les ficelles les plus grossières, comme le vol d’un avion de chasse équipé d’une fonction d’invisibilité, le pilote américain traître, la mission de sauvetage désespérée, sans compter l’incursion en territoire ennemi. Pour les détails moins flagrants, on peut évoquer la scène dans la case d’une dissidente/infiltrée, l’affrontement sur une base aérienne ou la capture et la torture du fidèle comparse.

« Même les séquences d’action sont aussi ennuyeuses qu’embarrassantes. »

Le rapprochement est tellement troublant qu’on pourrait presque s’amuser au jeu des sept différences si l’entreprise ne se montrait pas si navrante. Même les séquences d’action sont aussi ennuyeuses qu’embarrassantes. Entre une ouverture maintes fois ressassée (le braquage dans une petite supérette), les échanges de coup de feu mollassons ou les levées de jambes laborieux de Steven Seagal, on ne sait plus où donner de la tête. L’ensemble est décousu au possible. À aucun moment, on ne sent la moindre implication ou « conscience professionnelle », à défaut d’enthousiasme. Quant aux combats aériens… Hormis de rares plans recyclés, ils brillent par leur absence.

Au final, Vol d’enfer possède un titre évocateur tant l’initiative s’avère pénible à tous les égards. Au même titre que les tensions entre l’acteur principal et le réalisateur, les mauvaises conditions de tournage transparaissent. On peut également déplorer un film d’action perclus de clichés et lénifiant malgré l’enchaînement improbable des séquences d’affrontement. Si cela n’interpelle que peu de spectateurs, le métrage de Michael Keusch demeure surtout un exemple méconnu de plagiat. Ni plus ni moins, il s’agit d’une copie carbone, liftée d’une dizaine d’années, de Black Thunder. Quelques rapprochements auraient pu laisser perplexes, mais les similarités sont si présentes que le doute n’est guère permis. Non satisfait d’être une production méphitique, Vol d’enfer est une imposture cinématographique.

Note : 02/20

Par Dante

Une réflexion sur « Vol d’Enfer »

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