avril 28, 2024

Against the Dark

De : Richard Crudo

Avec Steven Seagal, Tanoai Reed, Jenna Harrison, Danny Midwinter

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Horreur

Résumé :

Des vampires assoiffés de sang ont envahi la planète et sont à l’affût du moindre survivant. Tao, accompagné de son groupe d’ex-militaires, va organiser une mission suicide pour tenter d’éliminer ces vampires…

Avis :

Bien que le caractère irrationnel fut mis de côté à la dernière minute, Attack Force fut l’unique incursion de Steven Seagal dans le domaine de créatures surnaturelles. D’extraterrestres transformés en junkies dopés, on se souvient de ce nanar sans fond (et sans forme) où l’humanité n’était pas la seule à subir de profondes mutations, eu égard à la géographie de la France. L’aspect déplorable du concept n’est pas laissé lettre morte, car l’acteur récidive avec Against the Dark. Cette fois-ci, on ancre l’histoire dans le domaine horrifique ; le tout saupoudré d’un contexte post-apocalyptique d’une rare indigence. Ou comment une pandémie donne lieu à un survival qui atteint les tréfonds du ridicule…

Après une définition du Petit Larousse pour nous expliquer le terme « infecter », on nous inflige une justification laborieuse sur les causes de la fin du monde, à tout le moins de l’humanité telle qu’on la connaît. Au terme d’une brève incursion dans une ruelle crasseuse, on s’empêtre rapidement dans un huis clos fauché où s’entrecroisent deux groupes de survivants ; l’un composé de chasseurs aguerris et l’autre de bras cassés. D’ailleurs, on se demande vite comment ils ont pu survivre jusqu’alors tant ils font montre d’une grande stupidité. Cela tient autant à leurs « réflexions » qu’à leur comportement face à une situation donnée. À croire qu’ils recherchent à se mettre inutilement en danger !

« Comment une pandémie donne lieu à un survival qui atteint les tréfonds du ridicule… »

Au-delà du fait qu’ils se séparent sans justification aucune, ils ne prennent même pas la peine de sécuriser les lieux, tandis que les chasseurs se contentent de trancher dans le vif du sujet. Littéralement. Il suffit d’agiter l’imitation d’un katana avec une caméra rapprochée pour « parfaire » l’illusion d’une exécution en règle. À ce titre, on ne saisit pas réellement la méthode la plus efficace pour occire les ennemis. D’une séquence à l’autre, leur vulnérabilité tient au bon gré du scénariste. On a droit à des adversaires parfois indestructibles, parfois plus fragiles qu’une allumette. Sorte d’amalgame maladroit et misérable entre un vampire et un zombie, on se retrouve avec une palanquée de mutants.

Soit dit en passant, ces derniers préservent leur conscience et leur capacité à commettre des bourdes tout aussi grosses que celles des humains. Tour à tour, leur régime alimentaire tient à un mug de sang pour les plus raffinés ou à un buffet d’intestins pour les plus voraces. Mention spéciale à cette fille qui teste la marchandise pour distinguer le morceau le plus tendre de sa victime en devenir. Quant à leur maquillage, certains d’entre eux présentent un teint blafard et, à partir de la nuque, une carnation normale. Dans cette inconstance permanente, ils peuvent tout aussi bien se montrer rapides que patauds. Et cela ne tient pas à l’environnement plus ou moins exigu.

« Against the Dark est une déplorable incursion horrifique. »

D’ailleurs, le cadre de l’hôpital fait l’objet d’un traitement tout particulier, tant les repères sont aléatoires, pour ne pas dire incohérents. On notera tout d’abord l’improbable parcours pour se rendre jusqu’au parking. Les obstacles grossiers que les personnages semblent incapables de surmonter sont légion, tout comme ces arrêts intempestifs pour s’appesantir sur la situation. Pour ne rien gâcher, les survivants multiplient les allers-retours. À chaque confrontation, ils ne cessent de rebrousser chemin. Techniquement, une telle stratégie devrait les faire revenir à leur point de départ. Pourtant, il n’en est rien, car ils parviennent à progresser, se retrouver et se croiser au détour d’un couloir mal famé.

Au final, Against the Dark est une déplorable incursion horrifique où Steven Seagal se contente d’arpenter avec nonchalance des lieux aussi mal éclairés que mal fréquentés. Servi par un scénario perclus d’incohérences, le film de Richard Crudo multiplie les tares et est incapable d’instaurer un semblant d’atmosphère ; n’en déplaise à cet aspect glauque et gore qui émane de certaines situations. Les personnages n’ont pas la moindre consistance, tandis que l’exploration de cet hôpital pas si abandonné que cela souffre de trop nombreuses invraisemblances. Il en ressort une histoire post-apocalyptique indigeste, des zombies vampirisés (ou l’inverse) passablement idiots et une progression pénible à plus d’un titre. Un ratage effarant tant l’idée initiale est mal exploitée et les moyens à l’œuvre inexistants.

Note : 04/20

Par Dante

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