avril 26, 2024

Black Thunder

De : Rick Jacobson

Avec Michael Dudikoff, Catherine Bell, Frederic Forrest, Marcus Aurelius

Année : 1997

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Le F 117, un prototype d’avion furtif indétectable par les radars, vient d’être dérobé par des terroristes libyens. Le pilote d’essai Vince Conner se lance dans une course contre la montre pour le retrouver et empêcher qu’une bombe neurotoxique ne soit larguée sur Paris, où doit se tenir un sommet de l’ONU.

Avis :

Le marché des DTV fourmille d’une multitude de films aux qualités toutes discutables, sinon absentes. Le genre de productions méphitiques et fauchées qui s’appuient sur un scénario paresseux, perclus de clichés et d’invraisemblances. Le domaine de l’action n’est pas en reste avec moult exemples à la clef. On songe notamment à la saga Opération Delta Force, U.S. Seals et autre méfaits proaméricains. Avec Black Thunder, on se situe dans une mouvance similaire, mais avec pour référence des blockbusters emblématiques de cette période, comme Top Gun ou Le Vol de l’Intruder. D’un certain côté, ce type de bêtises pourraient s’apparenter comme les prémices d’Asylum et consorts en matière d’opportunisme cinématographique.

On ne s’embarrasse guère de préambule avec une séquence de voltige qui laisse pantois, mais dans le mauvais sens du terme. D’emblée, la réalisation vomitive déploie des trésors d’atrocité. De cadrages erratiques en mouvements frénétiques de la caméra, Rick Jacobson se plaît davantage à retranscrire les symptômes du mal de l’air et non une quelconque impression de vitesse. D’ailleurs, les plans larges censés donner un meilleur aperçu des avions de chasse rendent leurs déplacements avec un effet de lenteur improbable. Le résultat est aussi consternant que déstabilisant, mais ce n’est rien lorsqu’on considère ces trucages d’un autre âge, même pour la fin des années 1990.

Les séquences d’invisibilité de l’appareil donnent des frissons d’effroi, sans compter ces panneaux de contrôle qui renvoient aux seventies. Sans doute est-ce pour cela que l’accroche sur l’affiche précise « La Guerre froide n’est pas finie… ». Néanmoins, on pourrait incomber toutes ces errances formelles à l’indigence des moyens, l’incompétence du réalisateur ou tout simplement à la désuétude graphique de la bobine. Autrement dit, un film qui vieillit (très) mal. Pour autant, Black Thunder ne s’arrête pas en si bon chemin sur le parcours de la nullité sans frontière. Dans pareilles circonstances décrépites, il est vrai que l’on fait rarement les choses à moitié en termes d’idioties cinématographiques.

Le métrage enchaîne les clichés et les poncifs à une vitesse effarante. Cela tient tout d’abord au patriotisme exacerbé, ainsi qu’à cette tonalité binaire où les Américains sont tous puissants. Malgré la bévue de se faire voler un prototype sous leur nez, rien ne semble leur résistait, y compris le terrorisme libanais. Les antagonistes surnagent dans un maelstrom de caricatures toutes plus abrutissantes les unes que les autres. On songe au commanditaire affublé d’un accent grossier et d’une chaîne en or autour du cou ou encore à ces rebelles qui s’affublent de portraits de paysans prenant les armes presque par le mauvais bout. Tout comme le héros, on se moque éperdument de leurs combats contre l’oppresseur qui, là encore, dessert le propos puéril du film.

De même, le présent métrage présente un côté comique inattendu. Cela tient à ses fusillades où l’on tire à tout-va et dans tous les sens. Difficile de se remettre de ces plans frontaux où l’on se focalise constamment sur le tireur et son arme chargée à blanc, non sur la cible et encore moins sur une exposition plus élargie des confrontations. Entre deux piaillements, on s’amuse de ces soldats ennemis dont l’intelligence frôle le néant. Mention spéciale à cet imbécile qui place sa main en visière pour voir une moto fondre sur lui à moins de dix mètres de lui. Quant au doublage, il est aussi risible qu’improbable, surtout ce pilote afro-américain dont le phrasé emprunte une connotation asiatique !

Production américaine de troisième zone, Black Thunder est un film d’action effroyable à de nombreux égards. Véritable chemin de croix au pays du proaméricanisme, le métrage de Rick Jacobson interpelle par son insignifiance, sa propension à la facilité et à la fainéantise. L’intrigue-prétexte ne prend même pas la peine de dissimuler l’indigence de l’entreprise, encore moins ce patriotisme omnipotent. De personnages caricaturaux en péripéties rocambolesques, on enchaîne les frasques et les tares cinématographiques avec davantage de célérité que ces savonnettes en plein ciel. Il reste une approche totalement décérébrée susceptible d’intéresser les amateurs de nanars.

Note : 02/20

Par Dante

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