mai 2, 2024

Judy Powder – Destructive Ride

Avis :

Le monde de la musique est peuplé d’artistes qui ne trouvent pas la reconnaissance qu’ils méritent. Malgré de plus en plus de manières de se faire connaître, l’industrie musicale reste un lieu compliqué, notamment avec le streaming qui est devenu le maître du monde, et où chacun peut tenter sa chance. Mais parfois, en fouinant sur le net, on tombe sur des perles. Ce qui n’est pas le cas de Judy Powder. Tout d’abord chanteur dans un groupe Thrash américain appelé Latem, qui ne fera que deux démos et un EP, le type décide de faire un projet solo qui porterait son nom. Il en résulte alors en 2017 un premier EP, puis dans la foulée, un premier album nommé Destructive Ride et qui promet des élans Heavy. Uniquement chanteur, on ne trouve aucune info concernant les musiciens qui ont participé au projet. Et on peut comprendre pourquoi…

Avant d’entamer toute critique, il faut quand même saluer le courage de Judy Powder de se lancer dans un projet solo sans savoir jouer d’un instrument. Entre trouver les musiciens, les fonds pour enregistrer et tout le reste, il faut avoir une sacrée paire de balloches. Mais cela ne suffit malheureusement pas, et ce premier album est un petit supplice. Dès le démarrage, on sent que la production est inexistante, et qu’il va falloir faire avec un son plutôt pourri. Services Rendered possède un son Heavy qui fait très typé années 80, mais il lui manque de l’ampleur et de vrais back-up. Si on ajoute à cela une voix nasillarde insupportable qui serait au croisement d’Alice Cooper et Wednesday 13, avec des cris aigus qui n’arrivent pas à la cheville de Rob Halford, on est dans quelque chose de très proche de l’insupportable.

D’autant plus que rien ne viendra sortir le morceau d’un moule prédéfini, sans aucune prise de risque. Avec Praying on Discord, le rythme ralentit quelque peu, mais on reste encore dans un truc qui manque d’envergure. Le vocoder pour rendre la voix plus audible est ignoble, et les riffs rugueux manquent cruellement d’épaisseur. Tout comme l’ambiance recherchée, qui se veut « sombre » mais qui demeure anecdotique. For the Last Time viendra nous faire plus de mal qu’autre chose, surtout dans le refrain, où la voix du chanteur nous perce cruellement les tympans. On se demande encore comment il est possible de sortir un album comme cela, avec un son aussi pourri. On pourrait croire à une sorte d’expérimentation, mais il n’en est rien. C’est à partir de ce troisième morceau que l’on sent que l’album ne va pas rester longtemps dans nos oreilles.

I am Sin viendra titiller notre curiosité grâce à un riff connu et catchy, mais qui sera complètement gâché par une voix nasillarde sans aucun intérêt. Ou tout du moins qui ne colle absolument pas avec le style recherché. Pire, le refrain viendra nous faire plus de mal que de bien. Un supplice. Gone in the Blink of an Eye lorgnera vers une sorte de punk à la ramasse. Encore une fois, entre une mélodie qui n’a que peu d’intérêt et une voix insupportable, on reste subjugué devant tant de choix douteux. Puis How do you Plead en viendra pas forcément arranger les choses. Pire, le final, qui mélange un chant qui crie le titre de la chanson et la voix nasillarde en fond qui chante un couplet, on a juste envie de se couper les oreilles, ou de se percer les tympans. Au secours !

Destructive Ride ne viendra pas nous apporter du baume au cœur. Sans être aussi pénible que les autres titres, on reste dans un truc transparent, qui manque cruellement d’identité pour pleinement convaincre. Before you Fall aurait pu être un excellent morceau, notamment grâce à son riff accrocheur, mais malheureusement, la voix prend le dessus, au point que l’on n’entend plus la musique derrière. Et cela gâche tout. Enfin, Atrophy vient conclure notre supplice de la pire des façons. Malgré un riff lourd et puissant, on reste complètement en dehors à cause des effets vocaux du chanteur, qui essaye de crier, mais aussi de partir dans les aigus, ou encore de faire des modulations vocales, et ça donne juste envie de sauter par une fenêtre. C’est dingue de voir comment une voix peut gâcher tout un morceau, voire même un album complet.

Au final, Destructive Ride, le premier (et dernier à ce jour) album de Judy Powder, est un ratage sur presque tous les fronts. Si certains riffs sont intéressants et que l’on ne peut nier la variation des styles, la voix nasillarde et criée du chanteur est tout simplement insupportable. S’inspirant sans cesse des Murderdolls ou d’Alice Cooper, Judy Powder n’arrive pas à la cheville de qui que ce soit, et pire, elle plombe tout ce qu’elle touche. Un premier album à éviter…

  • Services Rendered
  • Praying on Discord
  • For the Last Time
  • I am Sin
  • Gone in the Blink of an Eye
  • How do you Plead
  • Destructive Ride
  • Before you Fall
  • Atrophy

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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