avril 26, 2024

Le Samaritain

Titre Original : Samaritan

De : Julius Avery

Avec Sylvester Stallone, Javon « Wanna » Walton, Pilou Asbaek, Dascha Polanco

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Fantastique

Résumé :

Âgé de 13 ans, Sam Cleary suspecte que son mystérieux et solitaire voisin, Mr. Smith, soit en réalité une légende qui se cache au grand jour. Il y a 25 ans, le superpuissant justicier de Granite City, Le Samaritain, a été déclaré mort dans un entrepôt, après un combat tragique avec son rival, Nemesis. La plupart des gens pensent que Le Samaritain a péri dans les flammes, mais certains habitants, comme Sam, ont bon espoir qu’il soit encore en vie. Alors que la ville est au bord du chaos et que les crimes se multiplient, Sam se donne pour mission de persuader son voisin de sortir de sa cachette et de sauver la ville de la ruine.

Avis :

Aujourd’hui, le film de super-héros est largement dominé par Marvel et DC. Il faut dire que les autres personnages issus de chez Image ou Dark Horse ont bien du mal à exister, la faute à un budget colossal et des sorties rythmées, qui permettent de se faire connaître par un plus large public, et notamment chez les non lecteurs de comics. Pour autant, certains ne baissent pas les bras et s’essayent à la création originale, ne s’appuyant sur aucun support papier. Le Samaritain est donc un film totalement original, qui parle de super-héros à la retraite, mais surtout de la relation entre un gamin des rues et un vieux briscard qui voulait prendre sa retraite, mais qui va devoir resurgir de l’ombre pour combattre des vilains pas beaux. Un synopsis classique, mais qui va avoir un argument solide, la présence de Stallone en super-héros fatigué. Mais est-ce bien ?

Réalisé par Julius Avery (Overlord), le film était tout d’abord destiné aux salles de cinéma, avant que le covid ne vienne poindre le bout de son nez. De ce fait, c’est Prime Video qui en acquiert les droits de diffusion, et on ne pourra pas profiter de ce spectacle sur grand écran. Est-ce grave ? Pas vraiment, car même si le film demeure sympathique, il est aussi mineur, la faute à un scénario qui manque d’énergie et qui n’arrive pas à bousculer des codes préétablis depuis belle lurette. Ainsi donc, on va retrouver cette histoire de super-héros qui décide de prendre sa retraite, mais qui va devoir revenir sur le devant de la scène pour aider un jeune gamin à combattre un gang qui veut mettre la ville à feu et à sang. Rien de neuf, que ce soit dans la relation entre un gamin déboussolé et un vieux briscard.

La construction du film est assez classique. On nous présente tout d’abord la mythologie autour de deux frères dotés de super-pouvoirs qui vont s’affronter à cause de divergences d’idées. Samaritain est là pour sauver les gens et faire le bien, alors que son frère, Némésis, veut instaurer le chaos. Après cette présentation assez sommaire et aux effets douteux, on nous met à côté du jeune Sam, gamin qui vit avec sa mère qui galère, et qui se débrouille comme il peut. Il voue alors un culte à Samaritain, au point de le chercher dans toute la ville. Le gosse est sympathique, roublard, mais jamais mauvais. Il fait juste les mauvais choix et les mauvaises rencontres. Du coup, c’est le méchant qui va arriver (Pilou Asbaek) et qui rentre dans tous les stéréotypes du genre. Un chef de gang en manque de notoriété et qui est un fan inconditionnel de Némésis.

Ici, le film va enfin montrer des enjeux intéressants et confronter deux points de vue différents. En effet, pour le jeune garçon, Samaritain représente le bien, dans le sens noble du terme. C’est le super-héros par excellence, qui aide tout le monde. Mais pour le méchant, il ne sauve que les riches et laisse crever les laissés-pour-compte et les pauvres. Pour lui, Némésis est un vent de révolte, l’image de la rue contre la bourgeoisie. Ce conflit de classe est bien dans l’air du temps, mais il n’est pas assez travaillé, et le scénario ne va faire que contredire constamment cette idée. Le twist de fin, qui est censé surprendre, ne va pas forcément marcher, même s’il instaure un doute dans la tête du super-héros, et dans son rôle dans la société. On reste dans quelque chose d’assez plat, qui joue sur une dualité qui n’a pas lieu d’être.

Alors oui, le film reste sympathique à suivre car le duo fonctionne très bien. Javon « Wanna » Walton tient bien son rôle de gamin perdu depuis la mort de son père et qui voit sa mère galérer pour gagner de l’argent. Le jeune acteur n’en fait pas des caisses, et surtout, il ne fait pas de caprices pour rien, comme c’est souvent le cas avec les gosses délaissés dans les films de super-héros (cf le gamin insupportable dans Deadpool 2). Mais surtout, son alchimie prend avec Sylvester Stallone, qui campe un super-héros fatigué convaincant. Sa bouille de vieux briscard lui permet de tenir le film sur ses épaules, donnant une véritable épaisseur au Samaritain, qui va prendre du temps pour se révéler. Il est dommage que l’antagoniste (Pilou Asbaek) ne soit pas plus intéressante que ça. On reste sur un cliché du chef de gang qui exploite les autres.

Mais l’autre gros point faible du film, c’est sa mise en scène. Les couleurs grises sont assez tristes et il y a peu de variations. Il y a d’ailleurs peu de séquences qui restent en tête après visionnage. Si Julius Avery semblait en pleine possession de ses moyens avec Overlord et ses délires gorasses sur la fin, ici, il semble éteint. D’autant plus que les effets spéciaux numériques sont vraiment moches. La séquence finale, avec l’immeuble en feu, n’est pas forcément plaisante à voir et le fond vert se voit à plein nez. Si on couple ça avec l’ambiance de surprise concernant la fin du film, on reste clairement sur notre faim. Et comme le film met beaucoup de temps à démarrer, on sent que le rythme n’est pas optimal. Alors oui, ça change des « créations » Marvel et ça sort un peu du lot, mais ça reste anecdotique.

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Au final, Le Samaritain n’est pas un mauvais film en soi. D’ailleurs, on peut saluer l’envie de faire un film de super-héros inédit, qui ne prend appui sur aucune source papier. Mais force est de constater que si Stallone ne tenait pas le rôle-titre, le film tomberait rapidement dans les oubliettes. L’acteur tient toute l’histoire sur ses épaules et son charisme permet au duo d’exister, malgré les fautes de rythme et une mise en scène peu inspirée. Bref, un film sympathique sur l’instant, mais qui ne fera pas longue date, malheureusement.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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