avril 30, 2024

Gaslarm – Eradicator

Avis :

Dans le monde de la musique, le rythme de travail dépend des groupes, et de leurs facultés à créer et écrire. Si certains aiment prendre leur temps pour composer, en livrant des skeuds tous les cinq ans, d’autres sont de véritables stakhanovistes, arrivant parfois à sortir un album tous les ans. Et certains groupes se lancent même des défis, qui parfois n’aboutissent pas, comme les sept albums en un an de Lordi. Mais s’il y a bien un groupe qui a un rythme de production incroyable, c’est bien Gaslarm. Derrière cet étrange nom se cache un seul homme, Riff Lord, un suédois qui se débrouille tout seul pour tout faire. Oui, Gaslarm est un One Man Band, mais ce n’est pas cela le plus incroyable. Le plus fou dans cette histoire, c’est que le type sort en moyenne six album par an, et cela depuis 2017 !

Ainsi, Eradicator, premier album sorti en 2021 parmi les sept qui paraîtront (cela semble totalement improbable), est le dix-septième album studio du groupe ! Autant dire que pour une formation qui a fait ses débuts en 2017, on est en droit de se poser des questions. D’autant plus que la quantité ne fait pas la qualité, et que l’on peut craindre des morceaux faits à la va-vite qui se ressemble un peu tous. Bref, il s’agit-là d’un album que l’on peut prendre avec des pincettes, d’autant plus qu’il s’agit d’une autoproduction. En même temps, quelle maison de disques pourrait suivre un tel rythme de sortie ? Qui serait assez fou pour signer un contrat avec ce type ? Mais après quelques écoutes, on va se rendre compte que finalement, ce n’est pas si mal que ça, et que Gaslarm produit un Speed/Thrash de qualité, ce qui est très étonnant.

Alors oui, l’album est assez court, puisqu’il ne bénéficie que de neuf pistes, dont une reprise des Ramones, et peine à dépasser les quarante minutes. Si on jette un rapide coup d’œil à la discographie de l’artiste, on notera tout de même qu’il s’agit-là de son album le plus long, les autres avoisinant la demi-heure. Mais malgré cette durée calibrée, on va trouver de quoi se mettre sous les oreilles. Burn the Witch, le premier morceau, fonce tête baissée dans un Thrash teinté de Speed, à la mélodie véloce et aux rythmiques percutantes. Le groupe ne tergiverse pas, balance des riffs à la vitesse de l’éclair, et la voix nasillarde du chanteur fera le reste. Si l’on est loin de quelque chose d’original, on reste dans une production correcte, bien fichue et qui donne envie de découvrir la suite. Et Eradicator sera du même tonneau.

Plus long, le titre a l’avantage d’introduire un joli de gratte, montrant que Riff Lord n’est pas un manche d’un point de vue technique. Certes, d’un point de vue rapidité et mélodique, on est un peu dans le même moule que le morceau précédent, mais ça marche et on a vite envie de se décrocher la nuque. The Final Hour ne fera pas dans la dentelle non plus, affichant un riff très lourd, qui va gagner en vitesse par la suite, aidé par une batterie qui scandera un gros rythme. Néanmoins, le chant, un peu en arrière-plan, et toujours aussi nasillard, peinera à nous convaincre. Heureusement, Where the Light Comes to Die apporte quelques éléments un peu novateurs, avec notamment des bribes de gratte qui allègeront le tout. Bon, on reste tout de même dans quelque chose de lourd et de bien épais.

Haunted Head démarre au quart de tour, plongeant tête baissée dans un Thrash très énervé, peut-être un peu trop rapide, ne marquant pas assez de rupture avec les titres précédents pour vraiment marquer. Gods of This Age reprend inlassablement la même recette, et c’est à partir de ce titre que l’on comprend la mécanique créatrice de Gaslarm. Car dans les faits, il n’y a pas grand-chose qui change d’un morceau à l’autre. De façon presque inlassable, Riff Lord envoie des mélodies similaires, avec quelques changements, notamment sur les solos, mais globalement, c’est un peu toujours la même chose. Alors c’est bien fichu, mais une certaine redondance se fait ressentir. Attack a beau avoir des atours un peu punks, on reste dans un moule identique au reste. Grave Digger ne changera pas la donne, si ce n’est une voix un peu plus grave pour donner dans une narration différente.

Au final, Eradicator, le dix-septième album studio de Gaslarm, n’est pas une mauvaise surprise en soi. Mieux, il est un album plaisant et très nerveux, qui ne s’arrête pas une seule seconde et bénéficie d’une production qui n’est pas dégueulasse. Le problème réside simplement dans une similitude de mélodie et de rythmique dans chaque chanson, ce qui fait que l’on a parfois l’impression d’écouter un peu la même chose. Et à ce rythme-là, on comprend aisément comment le type peut sortir six à sept albums par an…

  • Burn the Witch
  • Eradicator
  • The Final Hour
  • Where the Light Comes to Die
  • Haunted Head
  • Gods of This Age
  • Attack
  • Grave Digger
  • Pet Semetary (Ramones Cover)

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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