avril 23, 2024

DevilDriver – Dealing With Demons Vol. II

Avis :

Fondé en 2002 à la séparation de Coal Chamber, DevilDriver va tout d’abord s’appeler Deathride, mais cela ne va pas le faire car de nombreux groupes ont déjà ce nom. C’est alors la femme de Dez Fafara qui proposera DevilDriver en référence aux cloches des sorcières italiennes. Ni une, ni deux, le nom est trouvé et le Groove métal de la bande va pouvoir se déchaîner dans nos oreilles. Aujourd’hui, tout fan de musique extrême connait le groupe américain, et leur réputation n’est plus à faire. A un tel point qu’en 2018, la bande va proposer un disque de reprises assez couillu, Outlaws ‘til The End (qui doit avoir un deuxième volume on ne sait pas trop quand…). Deux ans plus tard, DevilDriver sort alors Dealing With the Demons Vol. I qui aura un joli succès, et c’est maintenant au petit frère de pointer le bout de son nez.

Entre les deux volumes, il aura fallu attendre trois ans, ce qui peut paraître assez long lorsque l’on voit la durée des deux albums. En effet, à peine trente-six minutes, cela est assez peu, surtout dans le domaine du Groove Métal, qui arrive à produire des pièces beaucoup plus longues. Cependant, c’est aussi assez malin de la part de Dez Fafara de produire deux albums plutôt qu’un seul qui paraitrait bien trop long. Ici, on a le temps de s’approprier chaque titre et de rentrer dans le délire du groupe. Un délire qui commence fort avec I Have no Pity qui est du pur DevilDriver. C’est fort, c’est puissant, ça groove bien, et surtout, on a droit à un joli solo qui crée du liant entre les deux parties du morceau. Cette entrée en matière est vraiment percutante et donne envie de se lancer dans la suite.

Une suite qui va perdre un peu de son mordant, sans pour autant nous décevoir. Disons que le groupe va rentrer dans sa zone de confort, et fournir des pièces sympathiques, mais qui manquent un peu d’originalité. Mantra est le titre le plus court de l’album, et il est là pour nous mettre une grosse mandale dans la tronche. Point de subtilité ici, si ce n’est au début du morceau, mais par la suite, Dez Fafara ne nous lâchera plus et on va avoir très mal à la nuque. Cependant, il manque un truc en plus au morceau pour vraiment nous marquer. Un constat que l’on peut retrouver avec Nothing Lasts Forever qui est très efficace, mais ne propose rien de bien neuf. On a une grosse production, de gros riffs bien gras, le refrain est catchy, mais on a cette sensation de manque.

Alors rien de bien méchant, et certains titres seront plus marquants que d’autres. Summoning et son introduction démoniaque vont leur petit effet. Mais là encore, le groupe s’enferme un peu sur lui-même, ne réinventant jamais la sauce. Les riffs sont bons, l’énergie est là, mais il manque une pointe de vitesse pour rendre l’ensemble vraiment prenant. Mais c’est avec Through the Depths que l’album va nous faire plaisir. L’introduction est parfaite, assez sombre et mélancolique, puis DevilDriver nous cueille avec un riff puissant et une rythmique ultra rapide avec une batterie qui blaste à tout va. C’est à la fois gargantuesque et pourtant très accessible. On sent que les américains en ont encore sous la pédale et c’est tant mieux. Et même si des morceaux comme Bloodbath sont un peu en deçà, ils restent fort plaisants et ne demandent qu’à être réécouter pour saisir les subtilités de l’album.

It’s a Hard Truth est un morceau assez vif, plutôt court, qui cherche surtout l’efficacité, dans ses riffs, mais surtout dans son refrain qui reste un long moment en tête. La violence est toujours présente, et on sent qu’il s’agit d’un titre fait pour la scène et faire bouger la fosse. If Blood is Life est aussi un excellent morceau qui arrive à jouer la mélancolie de façon pertinente. La petite mélodie en fond, lors du refrain, donne un vrai relief au titre, qui en devient d’autant plus intéressant. Puis, pour conclure son album, DevilDriver propose le percutant et puissant This Relationship, Broken. L’un des meilleurs titres de l’album, qui propose une belle performance et une envie de faire bouger sur scène. Même le solo est très plaisant et ne suscite aucune brisure dans le rythme imposé pendant près de cinq minutes.

Au final, Dealing With Demons Vol. II, le dernier album en date de DevilDriver, est un effort solide, qui correspond totalement au groupe de Dez Fafara. Malgré sa courte durée, certains titres restent bien en tête et globalement, on prend vraiment du plaisir à la réécoute. Il est juste dommage que parfois, le groupe ne sorte pas de sa zone de confort, et n’arrive pas à offrir un petit truc en plus pour les démarquer. Oui, c’est du chipotage, mais avec un groupe à la carrure comme DevilDriver, on est en droit d’en attendre davantage. Bref, cela n’entache en rien la réussite de cet album, ni même le plaisir d’écoute.

  • I Have no Pity
  • Mantra
  • Nothing Lasts Forever
  • Summoning
  • Through the Depths
  • Bloodbath
  • It’s a Hard Truth
  • If Blood is Life
  • This Relationship, Broken

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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