avril 26, 2024

Wreck-Defy – Powers that be

Avis :

On a souvent tendance à dire que pour percer dans le Métal (de façon générale), il faut trouver un label de confiance, pour pouvoir mettre des sous dans la production. Ceci dit, il faut bien commencer quelque part, et chaque groupe a un premier album qui a été fait dans une certaine confidentialité (ou dans le garage de leurs parents). Pour Wreck-Defy, les conditions furent assez vite réunies pour offrir des albums costauds et avec un son d’excellente facture. Et pas besoin de label pour cela. Le secret de la réussite ? Prendre quelques membres de groupes connus, comme Annihilator ou Testament, afin de profiter d’une belle expérience. Mais le groupe de Thrash canadien a tout de même eu du mal à trouver une maison de disques, puisque Powers That Be est le troisième effort du groupe, et le dernier à avoir été fait de manière indépendante.

On pourrait alors croire à un album de facture moyenne tout au mieux, avec un son qui saturerait dans tous les sens. Mais non. De manière très étonnante, le groupe délivre un premier morceau qui va mettre tout le monde d’accord. Beyond H8 envoie la sauce dès le démarrage pour ne plus jamais nous lâcher. Mieux, on sent un énorme potentiel et des références qui pleuvent. Le groupe va même se permettre des pointes d’humour, dans son introduction, mais surtout dans son final, qui pourrait paraître superflu chez d’autres, mais collent parfaitement à l’image un peu grasse du groupe. Powers That Be viendra confirmer tout le bien que l’on pense de ce début d’album, avec sept minutes de bonheur, où aucun ennui ne vient poindre le bout de son nez. C’est bien simple, on en redemande encore et encore.

Avec Skin, le groupe propose un mélange assez étonnant, entre Thrash et Heavy, où la vitesse va prendre le pas. La technique des musiciens est complètement dingue, et le chant, un peu nasillard et toujours aidé par des back-up, s’avère idéal pour ce genre d’exercice. Le final est d’ailleurs bien puissant et fort plaisant, tout comme le solo, maîtrisé au cordeau. Drowning in Darkness viendra renouer avec un Thrash old school et puissant, offrant près de six minutes de grand bonheur. Aaron Randall, qui fut chanteur pour Annihilator dans les années 90, s’en donne à cœur joie et son timbre colle parfaitement à l’ensemble. Bref, Wreck-Defy tient rudement le coup et ne laisse jamais tomber. Preuve en est avec Space Urchin, qui est un poil en deçà du reste, notamment dans sa construction plus simpliste, mais qui donne toujours envie de headbanger dans tous les sens.

Scumlord va permettre au groupe de s’essayer à une introduction afin de poser une certaine ambiance. Ici, on sent une volonté d’aller vers quelque chose de sombre et de percutant, ce qui ne tardera pas à arriver et à nous donner envie de sauter dans tous les sens. Un titre très scénique, qui doit déclencher un paquet de wall of death. Tout comme Freedomless Speech, qui envoie le pâté dès le début, déroulant un rythme qui ne faiblit jamais. C’est bien simple, on est dans du pur Thrash, avec un savoir-faire qui frôle souvent l’indécence. Difficile de croire que cet album a été fait de manière totalement indépendante, sans l’aide d’un label. Quant à Goodbye to Misery, on est dans un style qui mélange, encore une fois, le Heavy, notamment dans la voix et la rythmique des couplets, et le Thrash, avec une rapidité qui monte crescendo.

Cet alliage, qui pourrait ne pas du tout fonctionner, carbure ici à plein régime, et trouve même sa quintessence avec I am the Wolf, qui vient à quelque part clôturer l’album. Durant près de sept minutes, le groupe déroule dans un sans-faute incroyable, donnant très mal à la nuque. Le headbang est quasiment impossible à retenir. On the Other Side est une outro assez couillue et étrange, mais qui finalement permet presque de souffler un peu. Le seul défaut que l’on peut trouver à cet album, c’est que tous les titres sont longs, et qu’au final, ils ne sont pas facilement mémorisables. Il manque, peut-être, un hit en puissance qui viendra nous cueillir et entrer dans nos têtes. On chipote, mais un refrain simple, avec un gros riff, manque à l’appel.

Au final, Powers That Be, le troisième album de Wreck-Defy, est une bombe atomique. Il ne faut pas se fier à la pochette, ni au fait que l’album soit totalement indépendant. La production est maousse, les musiciens sont très talentueux et il réside dans ce Thrash une volonté de mélanger cela avec un Heavy pour le rendre presque plus accessible, mais aussi plus véloce. Bref, un excellent skeud.

  • Beyond H8
  • Powers That Be
  • Skin
  • Drowning in Darkness
  • Space Urchin
  • Scumlord
  • Freedomless Speech
  • Goodbye to Misery
  • I am the Wolf
  • On the Other Side

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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