Avis :
Il arrive que parfois, en explorant les terres inconnues du web, on tombe sur des groupes plutôt amateurs, mais qui ont eu l’audace de sortir un album. Petites maisons de disques ou auto-édition, peu importe, aujourd’hui, avec internet, on peut essayer de se faire connaître en ne passant pas par les grandes ondes. Est-ce le choix de High Friday ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, le groupe reste, aujourd’hui encore, très confidentiel, et quand on chercher quelques informations, on tombe sur des photos de concert qui font un peu pâle figure. En effet, High Friday est un tout petit groupe qui semble se contenter de petites scènes pour se produire. Mais est-ce mauvais pour autant ? Non ! Très clairement, avec Rising Up, le groupe montre qu’il a du talent et qu’il peut prétendre à un bel avenir.
Pourtant, ce n’était pas gagné quand on jette un œil à la pochette. Tout cela sent l’amateurisme à plein nez et on peut déjà dire que la production ne sera pas à la hauteur. Et le groupe de surprendre tout le monde avec le premier morceau, Shadowland. Long de plus de six minutes, le titre s’avère tout simplement excellent. Certes, il lui manque un refrain accrocheur, mais techniquement, c’est propre. Et tout y est. Les couplets sont sympathiques, le solo en guise de pont est maîtrisé, et il y a même une recherche un peu prog dans la structure. Alors oui, ça rappelle le Hard des années 70/80, mais ça reste tout de même du travail bien fait. Et du travail qui donne envie d’écouter la suite. No One Around est là aussi un très bon morceau.
Si le tout résonne comme quelque chose de classique, on se laisse volontiers porter par le titre. Petit bémol, la prod laisse à désirer malheureusement. Et cela s’entend fortement lors du solo, porté par une voix féminine qui accompagne le chant masculin et on sent une grosse faiblesse sur l’enregistrement. Cela n’entache en rien la qualité technique du titre, qui offre parfois de gros riffs, mais on sent que High Friday n’a pas forcément les moyens de ses ambitions. Rising Up, le titre éponyme de l’album, est là aussi un long morceau. Et si, comme d’habitude, certaines envolées vocales pèsent un peu sur la production, on doit faire face à un bon titre. Le groupe ne faiblit pas d’un pouce et propose un bon Hard rétro très satisfaisant. C’est d’ailleurs assez surprenant d’avoir droit à une telle qualité technique sans avoir trouvé de maison de disques…
Bref, cela peut peut-être se comprendre avec la longueur des morceaux et un genre qui fait un peu vieillissant. Electric Fantasy sera le premier titre relativement court, qui sera dans une sorte de canon musical (entendez par là qu’il n’excède pas les quatre minutes). Le groupe démontre qu’il peut aussi fournir des titres plus directs, plus simples et ce n’est pas si mal. On regrettera cependant, sur ce titre en particulier, la faiblesse vocale du chanteur. En effet, les riffs sont pêchus, le rythme est soutenu, et il aurait fallu partir vers un chant plus puissant, qui pousse un peu plus, ce que l’on n’aura pas ici. Never Enough Time pourrait se voir comme une sorte de ballade avec quelques envolées pas déplaisantes. On retient toujours les mêmes défauts, mais ça reste généreux, et il est difficile de dire du mal sur un tel titre qui se donne du mal.
Kick me Again renoue avec les codes du Hard old school et c’est plein d’énergie que l’on retrouve le groupe. Si le duo voix féminine et masculine fait un peu ringard au départ, on reste tout de même sur un titre sympathique et qui rappelle les années 80 dans son ambiance presque festive. Crystal Ball, morceau rapide, tente d’aller un peu plus vite, mais manque un peu de ferveur. Quant à Dead End Drifter, on navigue sur un terrain glissant petit à petit vers le Heavy des familles. Le solo est monstrueux et on trouve une énergie encore inédite pour le groupe. Yesterday’s Cry reste un titre un peu transparent, qui manque d’un moment accrocheur pour vraiment nous contenter. Enfin, The Outlaw s’inspire des westerns pour poser une ambiance agréable et qui change un peu la donne.
Au final, Rising Up, le premier album de High Friday, est plutôt une bonne surprise. Si on aurait pu craindre un album à la production faiblarde, et enregistré dans un garage, il en sera tout autre. Certes, on entend parfois les faiblesses vocales, mais il n’en demeure pas moins que cet album est un bel hommage au Hard des années 70/80 et il y a beaucoup de talent là-dedans. Il est d’ailleurs étonnant que le groupe n’ait pas de label, et ce serait bien de leur donner un peu plus de visibilité…
- Shadowland
- No One Around
- Rising Up
- Electric Fantasy
- Never Enough Time
- Kick me Again
- Crystal Ball
- Dead End Drifter
- Yesterday’s Cry
- The Outlaw
Note : 14/20
Par AqME