décembre 11, 2024

Foo Fighters – But Here We Are

Avis :

Pensé à la base comme un one man band de la part de Dave Grohl, Foo Fighters est rapidement devenu un groupe à part entière à la fin des années 90. En 2022, des évènements tragiques vont ponctuer la vie de la formation, mais aussi de son frontman, puisque Taylor Hawkins, le batteur depuis toujours du groupe, va décéder brutalement, et Dave Grohl va perdre sa maman. Forcément, cela a eu un impact négatif sur le groupe, qui s’est même posé la question de tout arrêter. Mais rapidement, tout le monde a décidé de continuer l’aventure, et c’est Dave Grohl lui-même qui fera les enregistrements de la batterie sur But Here We Are, le onzième album studio du groupe. Un effort qui arrive assez rapidement après Medecine to Midnight (2021), et qui annonce, d’après la formation, un changement dans les sonorités. Est-ce vraiment le cas ?

A vrai dire, pas tellement. A la première écoute, on est clairement sur du Foo Fighters pur jus. Dave Grohl annonçait une direction prononcée vers du Rock Prog, et hormis un long morceau, tout le reste va résonner comme d’habitude. Pas de surprise donc, même si on ressent une émotion qui parcourt tout l’album, en hommage aux deux personnes disparues. Une émotion qui se ressent dans les paroles de Rescued, qui ouvre le bal. Relativement Rock dans l’âme, le titre permet au chanteur de jouer sur ses modulations plus graves et on se retrouve avec un morceau entrainant, où le refrain est vraiment catchy et rentre immédiatement en tête. Une entrée en matière qui n’est pas sans rappeler les débuts du groupe, qui revient à un son plus brut dans les couplets, mais porté par des refrains entêtants et fédérateurs.

Under You sera un peu dans la même veine, avec une rythmique similaire. Cependant, on sent une émotion encore plus prégnante, notamment dans les paroles, et le groupe ne perd pas de son efficacité, avec un titre joyeux et relativement dansant. La donne changera un peu avec Hearing Voices, un morceau bien plus posé, qui laisse une belle place à la ligne de basse et qui offre un regard plus doux, mais aussi un poil plus sombre. Tout est relatif, bien évidemment, mais le groupe joue un peu plus sur les émotions dans les couplets. Les refrains seront toujours aussi puissants et mémorables, ce qui confère au morceau un aspect assez addictif. Mais c’est surtout sur le final, avec son « speak to me my love » et ce petit piano qui va nous mettre un petit coup au cœur.

En arpentant But Here We Are, le morceau éponyme de l’album, on retrouve toute l’essence des Foo Fighters. Le titre est à la fois touchant et puissant, avec un Dave Grohl qui se lâche complètement lors du refrain, n’hésitant pas à « crier » pour donner plus d’impact à son titre. Une belle réussite qui allie bien les deux volontés du groupe, celle de se faire touchant, tout en gardant cette patte Rock nerveuse. Puis The Glass va nous faire redescendre avec un bel élan d’amour, où des paroles simples et efficaces viendront nous titiller les tympans. Il s’agit-là d’un titre idéal pour la scène, où tout le public va scander les paroles à tue-tête. Puis Nothing at All va renouer avec quelque chose de plus énergique, de plus violent, notamment dans les refrains, qui viendront bien nous taper les oreilles.

Cependant, force est de constater que le morceau va manquer un peu d’originalité et d’envergure pour vraiment nous embarquer. Tout comme Show me How, qui se repose un peu sur ses lauriers, restant sur une rythmique douce et molle, n’arrivant jamais à vraiment décoller. Sans être un faux pas, on a l’impression d’écouter un long interlude qui manque d’émotion et de moments vraiment marquants. Fort heureusement Beyond Me va remettre les pendules à l’heure avec un titre à la fois beau, touchant et détenant des paroles simples à retenir. Le groupe mise sur l’efficacité et les sentiments, et ça fonctionne à plein régime. Mais le réel changement va s’opérer autour de The Teacher, un long morceau Prog de dix minutes, inhabituel pour la formation, mais qui tient bien la route et joue sur les différences de rythmes. Rest clôturera tout cela avec douceur et pudeur.

Au final, But Here We Are, le dernier album en date des Foo Fighters, est un bon album. C’est solide, carré, ça ressemble à ce que le groupe a l’habitude de faire, avec une petite teinte d’émotion en plus. La seule chose que l’on peut regretter, c’est qu’il n’y a pas forcément de morceau phare dans cet effort. Si toutes les titres sont bons, on reste tout de même sur des structures simples, qui visent le refrain facile à retenir, mais pas forcément le hit en puissance, ou la prise de risque. Mais avec tous les tumultes que le groupe a traversés, cela reste un ouvrage plus qu’honorable, et courageux.

  • Rescued
  • Under You
  • Hearing Voices
  • But Here We Are
  • The Glass
  • Nothing at All
  • Show me How
  • Beyond Me
  • The Teacher
  • Rest

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.