avril 16, 2024

Chevelle – Niratias

Avis :

Il y a des groupes qui sont constants dans la qualité de leurs œuvres, et qui, pourtant, ne sont pas assez reconnus à l’internationale. C’est un peu le cas de Chevelle. Pratiquant une musique à la croisée des genres entre Métal Alternatif, Prog et Hard, les deux frangins qui composent le groupe ont toujours su se renouveler et proposer de nouvelles expériences. Depuis 1995, Chevelle est toujours présent et chaque nouvel album est un évènement (du moins pour moi). Avec Niratias, le groupe explore de nouveaux thèmes, l’espace et cette volonté qu’a l’humain de partir explorer de nouvelles planètes. Gardant toujours ce style si particulier qui pourrait les rapprocher d’un Deftones, Chevelle livre un nouvel effort qui colle parfaitement à leur image et qui est perclus de hits en puissance, de morceaux complexes et pourtant envoûtant. En clair, Niratias est une belle réussite.

Le skeud débute avec un morceau instrumental, Verruckt. Et autant le dire de suite, le groupe nous met dans l’ambiance. Riff lourd, rythmique parfaite, mélodie qui donne envie de bouger dans tous les sens. Pas de doute, Chevelle revient en force et en forme pour ce nouvel effort. Cette entrée en matière est tout simplement parfaite. Les amoureux du groupe retrouveront les sonorités si caractéristiques, les frères Loeffler restant fidèles à eux-mêmes. Avec So Long, Mother Earth, on rentrera en plein dans le thème, mais aussi dans l’identité même du groupe. La voix du chanteur est tout simplement parfaite, avec cette fragilité si précise et ces moments aériens qui contrebalancent les riffs assez lourds de la gratte. Ce qui aboutira aussi à un refrain ultra catchy, d’une rare beauté, comme Chevelle en a le secret. Basse qui claque, modulation de la voix, tout y est.

Mars Simula va aller vers la même recette. Un morceau assez long, qui dépasse les quatre minutes et qui nous fait passer par différents stades. Une place importante est laissée aux riffs et à la mélodie qui accroche direct. Quelques moments éthérés viendront parfaire le tout pour éviter tout ennui. Il y aune réelle cohérence au sein du morceau, qui complète la thématique sur l’exploration spatiale. Après un court interlude, on se retrouve avec le morceau phare de l’album, Self-Destructor. Malgré des paroles assez dures, une mélodie sombre, on a comme l’impression de flotter dans l’air. Il se dégage du morceau une sorte d’ambiance délétère qui est tout simplement parfaite. Et la montée crescendo en puissance est incroyable. Bref, Chevelle frappe encore un grand coup, avec un titre qui pourrait passer pour simpliste, mais qui ne l’est pas du tout.

Avec Piistol Star (Gravity Heals), le groupe continue son petit bonhomme de chemin, pouvant faire croire qu’il reste sur une seule et même recette, mais ce ne sera pas vraiment le cas. Gardant toujours ces riffs si saturés et pourtant si catchy, le groupe offre un titre plus percutant, mais offrant un refrain qui fonctionne à plein régime. On retrouvera cet effet avec Peach, qui reste dans la veine du groupe, y apportant sa puissance, notamment dans un refrain puissant et dantesque qui donne envie de se briser la nuque. La réussite est totale. Et le groupe gagnera encore des galons avec le très touchant Remember When qui évoque les anciens albums dans sa conception et son aspect si aérien. C’est à la fois beau et dur.

Et que dire de Ghost and Razor qui, pour le coup, envoie du bois au niveau des riffs, offrant de la lourdeur mais aussi un groove de folie. Chevelle tape fort, très fort. Avec cet album, le groupe essaye aussi d’innover, d’apporter quelques changements. On passera outre les quelques interludes plutôt inutiles, mais qui sont cohérents avec l’univers voulu dans l’album (ce qui ne sera pas le cas chez Rob Zombie par exemple). La réelle ouverture à la nouveauté provient d’Endlessly. Montée en puissance d’une rare douceur, le groupe propose une rythmique qui change pour un titre qui ferait presque pop dans l’âme. Mais pop chez Chevelle correspond à un moment à la fois doux et éthéré, un moment de grâce qui ne cherche nullement à faire dans le mercantile, mais à toucher au plus profond.

On peut aussi évoquer Test, Test… Enough ou Lost in Digital Woods, deux morceaux très courts, conceptuels, mais qui fonctionnent aussi par leur aspect si étrange, si robotique, qui s’inclut parfaitement dans le sujet de l’album. Nothing is Real and This a Simulation, rarement un album n’aura aussi bien porté son nom, Chevelle s’appliquant à poursuivre un thème précis et à ne jamais le lâcher, sans pour autant perdre de son identité. C’est fort.

Au final, Niratias, le dernier album de Chevelle, est une belle réussite. Un album qui tient un sujet, qui ne le lâche pas d’une semelle et qui va broder autour une musique à la fois rêche et envoûtante. Les deux frangins proposent alors un voyage intersidéral où la gravité n’a plus d’importance et où seuls comptent les riffs de gratte et la voix si fragile du chanteur, qui s’en donne à cœur joie. Chevelle, encore une fois, propose une excellente galette.

  • Verruckt
  • So Long, Mother Earth
  • Mars Simula
  • Sleep the Deep
  • Self-Destructor
  • Piistol Star (Gravity Heals)
  • Wurmhole
  • Peach
  • Test, Test… Enough
  • Endlessly
  • Remember When
  • Ghost and Razor
  • Lost in Digital Woods

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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