novembre 9, 2024

Phoenix Rage – The Five Horsemen

Avis :

Ecouter du métal qui est édité de façon indépendante peut avoir deux surprises différentes. La première est de tomber sur un groupe qui n’a pas eu les moyens de se payer un bon studio d’enregistrement, et on se retrouve sur un résultat assez pénible à écouter. La seconde est de trouver une petite pépite, ou tout du moins un groupe qui en a sous la pédale et qui est promis à un bel avenir s’il trouve une maison de disques. C’est un peu le cas de Phoenix Rage, groupe de Heavy qui provient de Venise en Italie. Oui, au milieu des canaux et de la place St Marc, on peut trouver cinq chevelus qui ont eu envie de gratouiller quelques cordes. Produit de façon indépendante, The Five Horsemen est le premier album de la formation, qui essaye de se faire un petit nom en arpentant un style assez calibré.

Dès le départ, on sait que l’on navigue dans un Heavy qui trouve ses références dans les années 80. The Five Horsemen engage la bataille et délivre une première bonne impression, un enregistrement de qualité et une production qui manque parfois de relief, mais qui montre un bon groupe, avec des jeunes qui en veulent. Certes, on ressent parfois que la basse claque trop, mais globalement, c’est bon. Entre le chant assez haut du frontman (qui s’aventurera sur un petit growl à la toute fin du titre) et la rythmique assez rapide, on est clairement dans du Heavy qui fait écho à la belle époque. Et on n’échappera pas aux solos, qui seront relativement bons et s’incluront parfaitement dans le titre. Bref, pour une entrée en matière, on est agréablement surpris, notamment par la technicité des musicos qui s’en donnent à cœur joie.

Alors bien évidemment, on ressent quelques faiblesses, notamment d’un point de vue vocal ou, comme dit auparavant, dans l’épaisseur du son. Mais cela n’empêche pas le groupe d’aller chercher de gros morceaux, avec une longueur qui dépasse les six minutes, comme Death is Coming par exemple. Un peu moins rapide que le morceau précédent, Phoenix Rage fait néanmoins l’effort de construire une certaine atmosphère et de chercher une construction un peu plus complexe. On se rendra compte aussi que vocalement, le chanteur est plus à l’aise lorsque la rythmique est moins véloce, et c’est tant mieux. Escape sera aussi un titre intéressant, car il essaye d’apporter une petite modernité au genre. En effet, le chant est un poil plus scandé et le tout sera plus « dansant » tout en n’oubliant pas de rester dans un Heavy assez stéréotypé.

Le titre fait tout de même son effet car il est bien différent des deux précédents. Avec Lost my Way, le groupe renoue avec un Heavy plus traditionnel, mais où le solo prend une place centrale et permet vraiment de montrer tout le talent des deux guitaristes. C’est très impressionnant venant d’un « petit » groupe comme celui-ci, surtout avec une production inexistante. De ce fait, rien que pour cela, il mérite un immense respect. Puis les trois dernières pistes vont venir mettre leur petit grain de sel. For Eternity débute cette trinité de longs morceaux, et on va être subjugué par la qualité des pistes, alors qu’elles dépassent toutes les sept minutes. On ne s’ennuie jamais, et il y a une vraie harmonie qui se dégage de l’ensemble. Certes, sur ce « premier » titre, on peut ressentir quelques errances, mais rien de bien méchant.

C’est avec Death Scar (plus de dix minutes) que le groupe va venir nous mettre une petite torgnole. C’est construit de façon logique, on peut presque dire qu’il n’y a pas de surprise au sein du morceau, et pourtant, on se fait gentiment cueillir. Le groupe fait l’effort d’installer une vraie ambiance, de jouer avec tous ses instruments pour offrir un ouvrage dantesque et impressionnant. Enfin, The Phoenix Rises Again travaille énormément sur son atmosphère un peu Fantasy, jusqu’à faire parler une sorte de déité pour donner plus d’envergure à un titre qui n’en a pas forcément besoin. Alors oui, c’est là que l’on ressent les limites de la production indépendante, avec un manque de volume et d’occupation de l’espace, mais force est de constater que ça marche tout de même. Ce n’est pas parfait, loin de là, mais ça fait le job plus que correctement.

 Au final, The Five Horsemen, le premier album de Phoenix Rage (qui a tout de même cinq ans au moment où ces lignes sont écrites), est une belle découverte et une jolie surprise. Si on entend bien évidemment quelques scories inhérentes à la production fragile des italiens, on ne peut qu’être étonné par la qualité des morceaux, et par cet amour inconditionnel d’un genre qui est reproduit avec le plus grand des respects. Bref, une bonne surprise, en espérant que ces cinq cavaliers trouveront de quoi faire un second album encore meilleur.

  • The Five Horsemen
  • Death is Coming
  • Escape
  • Lost my Way
  • For Eternity
  • Death Scar
  • The Phoenix Rises Again

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.