décembre 13, 2024

Deadstar Assembly – Blame it on the Devil

Avis :

Le métal industriel est un genre assez répandu sur la scène métal où l’on met parfois tout et n’importe quoi. A partir du moment où l’on peut entendre un semblant de bruits de machine ou un rythme assez scandé avec des alternances de voix graves et de chants clair, on met ça dans le métal industriel. Ainsi donc, on retrouve des groupes très éclectiques comme Rammstein, qui reste le tôlier du genre, mais aussi Ministry, Marylin Manson, ou encore Deadstar Assembly, qui demeure un poil moins connu. Fondé en 2001 aux States à Fort Lauderdale en Floride, Le groupe va allier un métal assez classique avec des sonorités plus électro grâce à l’apport du producteur de musique techno, Luis Duran. Le premier album, sorti en 2003, est plutôt bien accueilli, même si les ventes ne seront jamais le vrai point fort du groupe. Ce qu’aime le groupe, c’est la scène, et il fera les premières parties de Wednesday 13 ou encore Crossbreed. Faire des tournées, c’est bien, mais il faut aussi faire des albums, et le groupe rentre assez peu en studio, prenant le temps de faire des galettes de qualité. Ainsi donc, en 2015 sort Blame it on the Devil, quatrième opus de la bande, qui bénéficiera d’un remaster et d’une version de luxe deux ans plus tard, avec trois titres remixés pour l’occasion. Concrètement, qu’est-ce que cela vaut ?

Le premier titre reprend le nom de l’album. On est face à quelque chose de finalement assez conventionnelle, qui mélange allègrement le métal pure souche ave quelques bribes d’industriel, sans que cela ne soit vraiment porteur. Le groupe propose tout de même de bons gros riffs assez lourds, mais c’est sur la rythmique que cela va poser problème. C’est assez lent et on nage en plein mid-tempo, dans lequel le chanteur semble trouver son crédo, laissant aller sa voix assez guttural. Cela ressemble à du Manson un poil fatigué et globalement, hormis le refrain qui reste assez catchy, pour le reste, c’est assez fastoche. Et le reste de l’album ne sera pas là pour nous rassurer. Overdose enfile des perles en répétant inlassablement en début de titre « Satan », avant de lâcher une mélodie pop-rock qui s’aide avec un clavier omniprésent, adoucissant presque tout le reste. Amulet est assez lourd, notamment sur son break, mais les paroles ne sont pas terribles et les couplets sont assez pop. C’est d’ailleurs un gros reproche que l’on peut faire au groupe qui reste sur une ligne de conduite trop mainstream par rapport à leur design et leur volonté de faire du métal qui tâche. On ne sent que très peu la virulence et la puissance des cordes de guitare.  On atteint le paroxysme avec Into Light, une ballade mollassonne qui se détache du reste pas par sa qualité, mais par son aspect très lent et lancinant. Ce n’est pas foncièrement mauvais, au contraire, mais ça reste trop gentillet par rapport à l’image que ça veut véhiculer.

Fort heureusement, tout n’est pas aussi mercantile dans cet album. Certains titres ressortent un peu du lot, à l’image de Filth, un titre beaucoup plus virulent et qui tape un peu dans l’entre-jambe. Le chanteur se lâche un peu plus au niveau de la voix, les riffs ne cessent jamais et le refrain est typiquement dans le mood du métal industriel. Baptized by Fire ou encore Dirtier Than Sin, sont deux titres bien nerveux et assez efficaces grâce à leur courte durée et leur volonté de ne jamais baisser le rythme pour laisser place à des errances douteuses ou pop. On trouvera aussi un avant-dernier titre proche du métalcore si l’on accepte que le chant crié soit assez modéré. On aura surtout droit à un refrain assez catchy, mais relativement calme par rapport au reste. On pourra y déceler les même reproches que les titres mercantiles, si ce n’est qu’après un break fainéant, on aura enfin droit à un solo parfaitement maîtrisé et d’une grande qualité. Et quand on entend cela, on se demande pourquoi on n’a pas eu droit à cela plus souvent dans les autres titres. Au rayon des nouveautés pour les trois remixes, on n’aura pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est Ultradose, une version hardcore électro d’Overdose, pour le reste, on aura la sensation d’entendre la même chose que dans l’album de base, à savoir Blame it on the Devil et Filth.

Au final, Blame it on the Devil, le dernier album de Deadstar Assembly (qui commence à avoir de l’âge maintenant), est un album sympathique, mais qui se révèle assez transparent. On reste dans une zone de confort pour le groupe qui enfile les titres aux aspects commerciaux les uns après les autres sans vraiment appuyer une identité forte. On sent un fort potentiel, on sait de quoi le groupe est capable, mais cet album, aussi agréable soit-il, manque de mordant et de piquant.

  1. Blame it on the Devil
  2. Overdose
  3. Amulet
  4. Into Light
  5. Will Not Die
  6. Filth
  7. Baptized by Fire
  8. Dirtier Than Sin
  9. Adorned in Thorns
  10. Devil’s Reprise
  11. Ultradose (Overdose Remix)
  12. Blame it on the Devil (Hell Remix)
  13. Filth (Sleaze Remix)

Note: 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IaqXG2S0yXI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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