Avis :
Parmi les nombreux guitaristes au talent indéniable, on retrouve, pour les initiés, Gus G. Sous ce pseudonyme, on retrouve Konstantinos Karamitroudis, un joueur de guitare grec qui s’est rapidement fait un nom au début des années 2000 avec un premier album solo, puis l’année d’après avec le groupe Firewind. Fondé en 1998, le groupe originaire de Thessaloniki va officier dans un mélange assez efficace et classique, le Heavy et le Power. Gus G va alors faire une chose peu commune, mener de front une carrière solo et une carrière avec le groupe, qui fournira des albums de manière constante. Fort de sa notoriété, le guitariste star ne va pas s’arrêter à la gratte, puisque c’est lui que l’on retrouve aussi derrière les claviers dans le groupe. L’album éponyme qui nous préoccupe entre ses lignes est intéressant car c’est le premier avec le chanteur Herbie Langhans.
Car oui, si Firewind est attaché à ses racines grecques, le groupe est parti s’installer à Boston, afin d’avoir une carrière à l’internationale. Et ce neuvième album prouve la bonne santé de la formation, qui délivre une galette délectable, avec ce qu’il faut de bons gros moments épiques, mais aussi de ballades et de passages techniques. D’ailleurs, la mise en bouche est pertinente avec Welcome to the Empire. Le titre est assez long (plus de cinq minutes) mais il ne nous perd jamais, jouant sur les codes du Heavy et du Power. Les riffs sont addictifs et la rythmique est pertinente, donnant envie de se péter la nuque après une introduction toute douce. Devour lorgnera du même côté, avec un son lourd et puissant, au profit d’une belle voix, qui portera loin et donnera une véritable ampleur au morceau, qui vise surtout l’efficacité.
Rising Fire ira même plus loin dans son délire rythmique, pouvant presque se voir comme un moment alternatif, avec une mélodie percutante et entêtante. On va vite avoir mal à la nuque avec ce titre, dont le refrain est catchy en diable. Break Away ira plutôt du côté Heavy, avec des riffs plus légers, et une rapidité d’exécution plus vivace. On voit alors toute la palette du groupe, qui arrive à bien mélanger les deux styles pour un résultat optimal. Et ne pas susciter de l’ennui, ou de la redondance. Car même si des morceaux peuvent sembler un peu en deçà des autres, notamment à cause d’un côté trop classique, ils restent sympathiques, comme Orbitual Sunrise et son côté grandiloquent. Même les ballades sont efficaces, ce qui est un vrai gage de qualité dans ce genre.
Avec Longing to Know You, les grecs offrent une chanson très classique et très simple, et pourtant, elle fonctionne à cent pour cent. Pourquoi ? Car elle monte crescendo, elle possède un charme désuet assez lumineux, mais surtout, le refrain est d’une redoutable efficacité. On se surprend même à chanter au bout de la deuxième écoute. Et histoire de mieux nous percuter, le groupe balance alors Perfect Stranger par la suite, l’un des titres les plus virulents de l’album. Rapide et maousse, Firewind délivre un titre qui va à cent à l’heure et qui ne s’arrête jamais. On retrouvera une voix plus nasillarde, qui dénote un peu du titre précédent, comme si le chanteur n’était pas le même, mais ces tonalités s’accordent parfaitement au style recherché. Overdrive perdra un peu en efficacité, renouant avec un Heavy très années 80, mais on ne boudera pas notre plaisir devant cette écoute.
D’ailleurs, on notera une très légère baisse de régime sur les derniers morceaux. All my Life n’est pas un titre désagréable, loin de là, mais il reste très calibré et n’arrive pas à atteindre l’aura des plages précédentes. Il en va de même avec Space Cowboy et son aspect Hard. Très court, on sent un manque d’inspiration chez le groupe, et le fait de fournir un titre un peu bouche-trou. Encore une fois, ce n’est pas désagréable, mais ça manque d’ampleur. Heureusement pour nous, Kill the Pain va venir redorer le blason de la formation. Pour redonner envie d’écouter une nouvelle fois l’album, Firewind lâche les chevaux et balance un bon gros titre sauvage et puissant. Gus G fait alors étalage de son talent et on en prend plein les oreilles. Ou comment nous laisser sur un petit goût de reviens-y.
Au final, Firewind, le dernier album du groupe du même nom, est une franche réussite. Oscillant toujours entre Heavy et Power, les grecs offrent une galette percutante et pertinente, qui démonter un sacré savoir-faire. Si on pourrait presque regretter un ventre mou en fin d’effort, il n’en demeure pas moins que le groupe délivre une belle énergie et un album maîtrisé du début à la fin. Classique, mais efficace !
- Welcome to the Empire
- Devour
- Rising Fire
- Break Away
- Orbitual Sunrise
- Longing to Know You
- Perfect Stranger
- Overdrive
- All my Life
- Space Cowboy
- Kill the Pain
Note : 16/20
Par AqME