Titre Original : Airplane !
De : David Zucker, Jim Abrahams, Jerry Zucker
Avec Leslie Nielsen, Kareem Abdul-Jabbar, Peter Graves, Julie Hagerty
Année: 1980
Pays: Etats-Unis
Genre : Comédie
Résumé :
Le vol 209, à destination de Chicago n’est pas vraiment un vol ordinaire. Tous les membres de l’équipage étant victimes d’un empoisonnement alimentaire, il faut vite trouver un pilote de dépannage parmi les passagers. Elaine supplie son ex-ami, un ancien pilote de chasse de prendre les commandes de l’avion.
Avis :
Vers la fin des années 70, trois mecs, trois potes, vont se mettre ensemble pour créer un collectif appelé ZAZ. C’est trois mecs, ce sont les frères Zucker et Jim Abrahams et le nom de leur collectif, c’est la première lettre de leur nom de famille, et ils ne le savent pas encore, mais ils vont révolutionner la comédie absurde quelques années plus tard. Après avoir travaillé sur le scénario de « Hamburger film sandwich« , le deuxième long-métrage d’un certain John Landis, les ZAZ vont réaliser leur premier film et je vous le donne en mille, c’est le plus que culte, « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?« , s’en suivront alors la saga des « Y-a-t-il … » et quelques autres perles de comédie.
Étant né dans les années 80, j’ai grandi avec la saga des « Y-a-t-il … » (mon préféré étant, « Y-a-t-il un flic pour sauver la Reine ?« ), mais bizarrement, cela faisait bien des années que je ne m’étais pas replongé là-dedans. D’une certaine façon, j’avais peur que le film ait pris un coup de vieux, et au-delà de cela, que ce nouveau visionnage abîme le souvenir que j’avais du film. Bien heureusement, ce ne fut pas le cas et c’est avec toujours autant de délire, de connerie et en même temps de subtils clins d’œil que mon œil d’adulte a chopé, que je redécouvre le premier film de ZAZ et franchement, quel pied. L’ensemble n’a pas vieilli, c’est toujours aussi con et drôle et peut-être même que ça se bonifie avec le temps.
Le vol 209 en direction de Chicago aurait dû être un vol ordinaire, mais malheureusement, un problème survient. Une partie de la nourriture servie ce soir-là est empoisonnée et les trois pilotes font partie des victimes. Le vol 209 n’a donc plus de pilote et maintenant il ne reste plus qu’aux passagers un espoir, Théodore Striker, un ancien pilote pendant la guerre du Vietnam, qui était monté dans l’avion pour reconquérir le cœur de sa tendre aimée, Elaine, une hôtesse de l’air. Le problème, en plus du fait que Striker n’a jamais piloté de quadri-moteur, c’est qu’il lui reste des séquelles de la guerre et entre la peur de repiloter et le manque de confiance en soi, les passagers du vol 209 sont loin d’être sauvés.
La parodie, surtout de nos jours, est un art bien compliqué et beaucoup de réalisateurs et autres scénaristes se sont cassé les dents dernièrement. Parmi ceux qui s’y sont essayés, il y en a qui sont passés des maîtres dans l’art de la parodie et ces maîtres, c’est clairement les ZAZ et leur premier film, qui vole tranquillement vers ses quarante ans, est encore là pour le prouver.
« Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?« , c’est le genre de comédie qui fait mouche à tous les coups. Le genre de comédie tellement barrée et tellement riche, qu’elle est capable de surprendre à chaque nouveau visionnage, tant un petit détail caché ici, ou une réplique balancée par-là ne se voit ou ne s’entend pas forcément au premier visionnage et c’est ce qui en fait toute sa saveur.
Tenu par un scénario simple au possible dans ce qu’il raconte, « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » n’en demeure pas moins passionnant de bout en bout. Comme je le disais, il y a la richesse des détails, mais pas que. Avec ce film, il faut souligner la maestria des clins d’œil qui ne cessent d’étonner au fur et à mesure qu’on enrichit sa culture cinéma. Franchement, il y a tellement de clins d’œil qui m’avaient échappé ado, tout comme on ne peut passer à côté de certaines répliques qui valent le visionnage à elles seules (Celles du commandant de bord qui s’adresse au petit Joey… Je n’ai pas de mots!).
Le film fonctionne aussi parce qu’il est un foisonnement d’idées. C’est bien simple, dès son ouverture (sublime et tordant hommage au « … dents de la mer« ) le film est un festival qui n’arrête jamais et c’est assez dingue de voir comme les ZAZ ont tout compris, car jamais ils ne tombent dans un film lourdingue, et ne fatiguent son spectateur, qui aurait pu se dire : »- ah, celle-là est de trop ». Non, ici, ça fonctionne et le pire, c’est que tout en étant dense, c’est mesuré.
On mentionnera aussi les personnages qui sont tous, absolument tous, de géniales caricatures. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les plaisirs et le mieux, c’est qu’ils sont tenus par des acteurs qu’on adore, Lloyd Bridges, Leslie Nielsen, Robert Stack, Peter Graves à la volée.
La richesse, on la trouve aussi dans la mise en scène, qui frôle le n’importe quoi tant le film n’a aucune limite et c’est là encore tout ce qui en fait sa saveur, sa drôlerie et sa richesse. Très daté, il faut bien se l’avouer, il reste cependant que le plaisir est toujours là, tout comme l’ingéniosité et finalement à la place de vieillir, « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » gagne en charme et il reste toujours aussi fun.
Avec leur premier film, les frères Zucker et Jim Abrahams posent une comédie culte qui n’a pas fini de se faire de nouveaux fidèles. Modèle de parodie, modèle d’humour, le film a beau aller sur ses quarante ans, il demeure intact et amuse toujours autant. Bref, c’est con et subtil, c’est intelligent et riche, c’est dramatiquement drôle et l’on ne s’en lasse pas tout simplement.
Note : 17/20
Par Cinéted