septembre 26, 2025

Permis de Tuer – Seagal s’y Trump

Titre Original : Contract to Kill

De : Keoni Waxman

Avec Steven Seagal, Russell Wong, Jemma Dallender, Sergiu Costache

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Thriller

Résumé :

John Harmon, agent détaché de l’Anti-drogue, doit trouver le lieu et la date d’une réunion qui scellera une alliance entre Daesh et un cartel mexicain, cette alliance ayant pour objectif principal de faire passer plus facilement des terroristes sur le sol américain. Accompagné de deux experts, Harmon va devoir traquer les protagonistes de cette menace jusqu’en Europe.

Avis :

Au sortir d’une carrière qui va de mal en pis, Steven Seagal interpelle par la médiocrité constante de ses projets, surtout à partir des années 2000. En l’espace d’une cinquantaine de films, l’acteur a multiplié les bévues et roublardises cinématographiques à un rythme effréné. En 2016, il a enchaîné pas moins de sept métrages à la qualité déplorable, s’il en est. À ce titre, Sniper Special Ops et The Perfect Weapon font partie de ses pires itérations en la matière. Avec Permis de tuer, on reste dans une continuité similaire, faite de complaisance, d’idioties scénaristiques, de paresse et d’une indigence manifeste en matière de talent.

Après s’être pris plus malin qu’il ne le croyait avec la pitoyable histoire de Cartels, Keoni Waxman poursuit sur sa lancée avec un pitch simpliste au possible. En somme, une équipe clandestine est chargée d’occire un terroriste et ses associés issus de la mafia mexicaine. On n’échappe guère aux clichés de circonstances qui font la part belle à un manichéisme exacerbé quand il s’agit d’exposer les idées reçues sur l’islamisme, amalgamant dogme religieux et fondamentalisme. Il en ressort un embrouillamini de valeurs, de motivations et de préceptes sur la politique impérialiste des Occidentaux et la misère intellectuelle des autres nations. L’approche est aussi puérile que grossière.

« les réparties pseudo-philosophiques de Steven Seagal cèdent la place à des considérations tendancieuses »

Dans cette optique, les réparties pseudo-philosophiques de Steven Seagal cèdent la place à des considérations tendancieuses et douteuses quant à son rapport à la politique. En somme, peu importe les méthodes employées pourvu que le peuple américain s’endorme en se sentant en sécurité. Si l’on ne distinguait pas ce premier degré condescendant, le propos pourrait paraître amusant tant il évoque des discours surannés et sans fond. De ce patriotisme aux relents propagandistes, on retrouve un scénario alambiqué, et ce, en dépit de sa prévisibilité et sa stupidité apparentes. En ce sens, les jeux de faux-semblants présentent des tentatives de manipulation grossières.

À force de trop complexifier les méthodes pour déjouer le plan des antagonistes, on constate de nombreuses incohérences et approximations. Les plus flagrantes tiennent à ce vol de voiture qui passe inaperçu ou aux hommes de main mis hors d’état de nuire lors de la rencontre à l’hôtel. Certains échanges sont particulièrement verbeux, sans doute pour essayer de se confondre en explications stériles. De même, la prise d’otage d’un des membres de l’équipe est tout aussi vaine et fait peu de cas de ses acolytes. Par ailleurs, la finalité demeure la même. Il aurait été plus efficace de tirer une balle dans la tête de chaque cible.

« Permis de tuer est une énième idiotie sur pellicule »

Quant aux séquences d’action, on reste dans les standards du genre, à tout le moins pour ce type de productions. Ainsi, on a droit à des fusillades mal orchestrées, des cachettes de pacotilles, des trucages laids et risibles. Mention spéciale à cette explosion d’un avion en plein ciel et cet effroyable effet pyrotechnique qui vient polluer le paysage. On distingue également un peu plus de combats que dans les précédentes bévues de Steven Seagal. Véritable marque de fabrique du réalisateur, le cadrage excentré et le montage frénétique de ces séquences dissimulent cahin-caha les (nombreux) moments où l’acteur se fait remplacer par sa doublure.

Au final, Permis de tuer est une énième idiotie sur pellicule où Steven Seagal s’avance comme le fervent défenseur des valeurs américaines. En considérant les accointances de l’acteur avec le régime russe et son dirigeant, l’idée est pour le moins ironique. Toujours est-il que ce film d’action maladroit à plus d’un titre se veut prétentieux, ne serait-ce qu’à travers l’accumulation de caricatures en tout genre. Il faut également compter sur le lot d’incohérences propres à ce type de bobines. Les dialogues sont un peu plus prolixes qu’à l’accoutumée. Il n’en demeure pas moins des réparties simplistes et naïves à même de dépeindre la géopolitique par des prismes de noir et de blanc, sans nuance de gris. Un DTV d’action pénible et méprisant à plus d’un égard.

Note : 06/20

Par Dante

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