septembre 26, 2025

Paradise Lost – Ascension

Avis :

Rares sont les groupes à garder un line-up stable pendant de longues années, et c’est pourtant ce que fait Paradise Lost depuis plus de trente ans. Pilier du Doom/Death, puis virant vers le Gothic en milieu de carrière, le groupe anglais a toujours su faire des albums remarquables. Cinq ans après l’excellent Obsidian, les voilà de retour avec Ascension, un album attendu par les fans, qui marque un seul et unique changement, le retour du batteur Jeff Singer, qui avait fait un détour chez le groupe en 2007 pour l’album In Requiem, avant de partir chez Blaze Bailey, puis My Dying Bride en 2020. Bref, ce dix-septième opus pour Paradise Lost arrive à point nommé pour la saison automnale, qui sied parfaitement à leur ambiance mortifère, et à cette guitare aux sonorités si particulières, donnant l’impression de pleurer. Mais qu’en est-il vraiment de ce nouvel effort ?

D’entrée de jeu, le groupe nous plonge dans une ambiance pesante. Serpent on the Cross est un long titre de plus de six minutes, qui débute avec un côté Gothic pleinement assumé, où des chœurs féminins viennent appuyer une guitare lente et pesante. L’atmosphère est dépressive, le rythme est assez lent, mais la grâce est présente, donnant une sensation d’absence de gravité, comme si nous flottions dans les airs. C’est à la fois doux et rugueux, porté par le chant guttural d’un Nick Holmes totalement habité. Bref, dès le premier morceau, on peut dire que Paradise Lost est bel et bien de retour. Un retour qui va se faire remarquer par une belle variété de titres, lorgnant sur plusieurs genres pour ne pas susciter l’ennui. Par exemple, Tyrants Serenade évoque les derniers albums du groupe, avec un chant clair et une belle lourdeur dans les grattes.

Et bien évidemment, on notera un refrain absolument parfait, qui reste un long moment en tête. En troisième piste, on aura le chef-d’œuvre de l’album, Salvation. Longue plage de plus de sept minutes, le titre joue dans la cour du Gothic Metal avec une belle pointe de Doom dans sa rythmique relativement lente. Le résultat est grisant, et d’une puissance sans équivoque. Et bien sûr, la mélodie est d’une justesse incroyable, avec des passages qui sont touchés par la grâce. La surprise viendra avec Silence Like a Grave, qui débute comme un morceau de Paradise Lost, avant de rapidement partir vers quelque chose de plus Thrash. Ici, le chanteur s’emploie non pas à growler, mais à utiliser un chant clair plus grave pour donner plus de puissance à un titre qui n’en avait pas forcément besoin. Mais l’ensemble est imparable, avec une forte envie de headbanger dans tous les sens.

Après ce gros morceau, le groupe nous offre Lay a Wreath Upon the World, un titre tout calme, qui joue à fond la carte de la nostalgie et de la douceur. Le résultat est à la hauteur de nos attentes, avec une mélancolie massive qui se dégage de l’ensemble. C’est beau, et on en redemande, surtout quand ça arrive à point nommé. Diluvium va alors avoir plus de puissance et montrer que le groupe ne se contente pas seulement de baigner dans le Doom Gothic. Le titre démarre doucement avant de partir vers une rythmique plus rapide, et un refrain qui reste un long moment en tête. Puis Savage Days va venir un peu ternir l’ensemble. Non pas que le titre soit mauvais, mais il reste un peu en deçà des autres, manquant de puissance ou d’émotion, jouant sur un milieu qui peut paraître délicat, mais s’avère assez ennuyeux.

Fort heureusement, ce ventre mou ne durera le temps que d’un titre, puisque derrière, on va se manger le surpuissant Sirens. Le morceau possède un excellent riff qui reste longtemps en tête, et cela permet au groupe de lorgner vers un côté Thrash qui leur va relativement bien. Puis Deceivers va aller encore plus loin, dans un élan de nervosité tacite et relativement mélancolique. La guitare de Greg Mackintosh est impressionnante, et l’ensemble ne perd pas trop de temps pour bien nous emballer. Enfin, dans sa version « normale », le groupe propose The Precipice comme conclusion, qui revient aux fondamentaux du groupe, avec un rythme lent, un son lourd, et un piano qui vient ajouter une touche de mélancolie à l’ensemble. Une conclusion parfaite qui donne une furieuse envie de retourner au début du skeud. A savoir que l’on peut avoir deux morceaux supplémentaires sur une version de luxe.

Au final, Ascension, le dernier album de Paradise Lost, est une réussite sur quasiment tous les plans. Cinq après l’excellent Obsidian, le groupe récidive et démontre qu’il est très en forme et toujours aussi inspiré. A la fois puissant et mélancolique, mélodieux et pourtant perclus de riffs massifs, les anglais assoient un peu plus leur dominance sur une scène pourtant remplie de groupes de qualité. Bref, ces cinq ans d’attente valaient amplement le coup !

  • Serpent on the Cross
  • Tyrants Serenade
  • Salvation
  • Silence Like a Grave
  • Lay a Wreath Upon the World
  • Diluvium
  • Savage Days
  • Sirens
  • Deceivers
  • The Precipice

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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