
Avis :
Fondé en 2013, c’est seulement après une démo et un EP que les suédois d’Orbit Culture vont fournir leur premier album, In Medias Res, qu’ils sortiront de manière indépendante. En faisant cela, ils vont s’attirer le regard de quelques maisons de disques, mais il leur faudra un deuxième LP en 2016 (Rasen) pour finalement signer chez Seek & Strike. 2017 va marquer un tournant dans la formation, puisque bassiste et guitariste s’en vont, forçant alors le frontman à recruter, puis l’année d’après, c’est le batteur qui se fait la malle. Cependant, ce changement de line-up va faire du bien à la formation qui va sortir l’énorme Nija en 2020, puis Descent en 2023. Grâce à ce label et à leur musique bien lourde, les suédois signent alors chez Century Media Records pour une plus grande visibilité, et sortent Death Above Life, leur cinquième album studio.
Et autant le dire de suite, on est sur un très gros morceau. Dans son intégralité, ce cinquième opus est hyper massif, hyper lourd, et il ne laisse que très peu de moments pour respirer. Pour autant, nous ne sommes pas sur du Blackened Death, mais plus sur un mélange entre Death et métal moderne, offrant alors des moments en chant clair, mais qui se font tout de même plus discrets que le growl, qui demeure omniprésent. Cela n’empêche pas les guitares et la basse d’être très lourdes, avec des riffs puissants et une rythmique qui donne une furieuse envie de hocher la tête jusqu’à se faire mal à la nuque. Et tout cela commence avec Inferna, un énorme morceau, à la fois percutant et touchant, jouant alors sur plusieurs textures. Le refrain en chant clair crié se fait plutôt simple, mais il colle parfaitement à l’ambiance du titre.
Le growl est parfaitement maîtrisé lui aussi, et il y aura un côté mélancolique sur le final, avec quelques nappes de clavier qui apporte de la rondeur à l’ensemble. Bref, l’entrée en matière est impressionnante et très massive. Par la suite, le groupe offre Bloodhound, et là, on va se prendre une énorme tartine dans la gueule. Dès le départ, ça blaste à la batterie, les riffs sont rapides et rugueux, et on est presque à la limite de la mélodie. Pour autant, Orbit Culture retombe sur ses pattes avec un chant habité, et une violence qui donne envie de tout casser. Et le refrain, tout comme les paroles, font écho à un métal moderne d’une belle efficacité (difficile de ne pas penser aux débuts de Slipknot). Puis Inside the Waves va garder sa nervosité, tout en adoucissant un peu son propos.

Le titre est moins percutant, mais il est plutôt groovy, et le refrain en chant clair reste un long moment en tête. The Tales of War fait alors parler les violons dans son introduction et sa conclusion, pour délivrer un titre aux riffs bien gras et à la rythmique bien lourde, arrivant alors à fournir un Death métal moderne et très inspiré. Il est difficile ici de ne pas headbanger en rythme. Puis Hydra viendra nous conforter dans l’idée qu’Orbit Culture devient un groupe de plus en plus majeur dans son genre. La rythmique est lente, mais les riffs sont d’une lourdeur impressionnante et tout en gardant le même rythme, le groupe délivre un morceau addictif et d’une redoutable efficacité. Quant à Nerve, qui arrive juste après, on sera un peu plus dubitatif, le morceau se faisant plus « transparent » avec un chant clair sans doute trop présent.
Mais avec Death Above Life, le groupe retrouve de sa superbe avec un riff colossal et mémorable. Le groupe suédois nous sert un morceau massif et épique qui fait mal, très mal et qui ne peut laisser indifférent. Il s’agit-là d’un titre vraiment imposant, qui tape très fort. Il est complexe de passer après un tel morceau, et The Storm va en subir un peu les conséquences. Le morceau est bon, mais il manque de relief, et cela malgré un rythme relevé. Neural Collapse viendra alors nous frapper de plein fouet, avec vitesse et virulence pour un résultat solide et taillé pour la scène. Les mosh pit sur ce titre seront certainement monstrueux. Enfin, The Path I Walk sera la surprise de cet album. Pour clôturer tout cela, le groupe balance une ballade pleine de nuances et de textures, portée par une voix éraillée magnifique.
Au final, Death Above Life, le dernier album de Orbit Culture, est une très belle réussite. Le groupe arrive à fournir un Death métal à la fois mélodique et moderne, où la puissance est exacerbée, tout en étant maîtrisée. Les compositions sont d’une solidité à toute épreuve et les riffs entre guitares et basse sont imposants et épiques. Et que dire de la conclusion, tout en douceur et mélancolie. Bref, les suédois montrent qu’ils sont devenus des poids lourds d’un Death qui cherche à se renouveler et repousse continuellement les limites pour offrir quelque de neuf et de moderne.
- Inferna
- Bloodhound
- Inside the Waves
- The Tales of War
- Hydra
- Nerve
- Death Above Life
- The Storm
- Neural Collapse
- The Path I Walk
Note : 17/20
Par AqME