Avis :
On le sait tous, quand on parle de Métal Symphonique, on pense irrémédiable à la Suède. Cela est dû en partie grâce à Nightwish et à une flopée de groupes symphos venus des pays scandinaves. Avec sa chanteuse en tête de ligne, on pourrait croire qu’Amaranthe rentre dans cette catégorie, mais on se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Formé en 2008, Amaranthe se joue des codes du Métal Sympho pour aller vers un Death électro teinté de relents pop dans les refrains. Oui, vu comme ça, le groupe ne fait pas forcément envie, et pourtant, il marche plutôt bien, ayant autant de haters que de fans. Sorti en 2018, Helix est le cinquième album de la formation, qui signe ici un nouveau venu au chant clair masculin. Cela change-t-il la donne du groupe ? Pas vraiment, puisque les suédois restent sur leur ligne de conduite.
Le skeud débute avec The Score et on peut dire que c’est un démarrage assez timide. Fidèle à son style si particulier (que certains traiteront de Métal pour l’Eurovision), le groupe ne cherche pas vraiment la complexité. Riffs gentillets, chant guttural masculin mis en avant en même temps que la voix claire de la chanteuse dans les refrains, on ne peut pas dire que le groupe casse vraiment la baraque. Il faudra attendre 365 pour trouver quelque chose d’un peu plus croustillant. Le morceau est plus percutant, avec des riffs bien gras et surtout, un break qui montre la puissance du guitariste. Alors il est vrai que cela passe un peu en arrière-plan par rapport à l’aspect électro, mais ça reste assez intéressant, avec quelques passages pop dégoulinants, mais qui apportent une identité au groupe. C’est avec Inferno que le groupe démontre son vrai visage et ses capacités.
Avec ce morceau, Amaranthe s’amuse à mélanger plusieurs styles. On retrouvera bien évidemment des aspects Death et des élans pop pas franchement emballant, mais on aura aussi quelques moments un peu rap qui collent bien avec les riffs et les nappes électro. Les puristes crieront au scandale, mais ça fonctionne et ça possède une belle énergie. En abordant Countdown, les suédois font preuve d’un savant mélange entre pop et métal, qui donne un relief inattendu au titre. Certes, encore une fois, il faut rentrer dans le délire, mais le pont est costaud, le refrain est entrainant et l’ensemble est cohérent. Ce qui ne sera pas forcément le cas de Helix, qui n’arrive pas à s’abroger de son côté « Eurovision » justement, et on se retrouve cette fois-ci avec un pont trop léger, qui donne, par contre, sur un court solo, mais qui a le mérite d’exister.
Dream partira vers quelque chose de différent. Si les riffs de départ sont lourds, ils vont vite s’adoucir pour laisser de la place à la chanteuse, puis à un rap growlé assez rapide, qui débouchera sur un refrain calibré. Si le morceau ne révolutionnera en rien la musique d’Amaranthe, on reste sur quelque chose d’assez sympathique et qui fait le taf. Pour peu que l’on accepte ce mélange qui peut faire hérisser des poils. GG6 ira bien plus loin dans le genre Métal, se voulant bien plus Heavy et plus lourd que la moyenne. Le morceau tabasse bien et les nappes électro lui confère un aspect Indus qui n’est pas dégueulasse. Quant à Breakthrough Starshot, il renoue avec l’ancien d’Amaranthe, jouant perpétuellement sur un mélange plus ou moins équilibré des genres. Le tout est bien calibré, mais il réside une énergie communicatrice qui n’est pas inintéressante.
La fin de l’album contient son petit lot de surprises. En effet, si My Haven reste dans les clous et ne surprendra personne, c’est avec Iconic que le groupe marque des points. De loin le titre le plus virulent de l’album, les riffs sont puissants et rapides et surtout, l’aspect électro est laissé de côté. On ressent de la puissance et la volonté de taper fort en sortant un peu de sa zone de confort. On retrouvera un refrain clair avec la voix de la chanteuse, mais il est court et permet de délivrer une belle violence par la suite. Unified sera la plus grosse surprise de l’album, puisqu’il s’agit d’une sorte de ballade, ce qui est assez inattendu. La voix claire masculine est mise en avant et force est de constater que l’ensemble marche, même si ça manque de mordant. Enfin, Momentum clôturera l’album de façon classique et efficace.
Au final, Helix, le cinquième album du groupe, est un moment assez sympathique. Si au départ, on reste circonspect sur ce mélange électro/métal qui fait l’identité même du groupe, après plusieurs écoutes, on y trouve de la cohérence et une énergie communicatrice qui fait mouche. Certes, il n’y a pas de quoi se relever la nuit et tout cela est calibré au millimètre près, mais c’est à la fois surprenant, parfois frais, et d’autre fois raté, mais l’ensemble tient la route. Surtout pour un album écrit en à peine deux mois.
- The Score
- 365
- Inferno
- Countdown
- Helix
- Dream
- GG6
- Breakthrough Starshot
- My Haven
- Iconic
- Unified
- Momentum
Note : 13/20
Par AqME