avril 19, 2024

Appartement 1303

Titre Original : Apartment 1303

De : Ataru Oikawa

Avec Noriko Nakagoshi, Arata Furuta, Eriko Hatsune, Yuka Itaya

Année : 2007

Pays : Japon

Genre : Horreur

Résumé :

Une histoire de fantômes sur fond de relation amour/aime entre une mère et sa fille.

Avis :

Suite au succès incontestable de The Ring, The Grudge et consorts, les ghost stories asiatiques ont réalisé une véritable déferlante internationale dans les années 2000. Si l’on a pu apprécier des efforts notables, comme Dark Water ou Shutter, le genre s’est rapidement vu submerger par des productions poussives, voire opportunistes. Comme toute itération surexploitée, le phénomène des malédictions et autres spectres errants aux longs cheveux noirs a perdu de son impact. Pire certaines incursions, comme The Eye 2 et 3, se sont avancées comme des caricatures de bas étage. Aussi, Appartement 1303 sort dans un contexte incertain et brinquebalant à bien des égards.

De prime abord, le cadre n’est pas pour déplaire. L’appartement et l’immeuble en lui-même renvoient à une approche urbaine froide et déliquescente. Cela tient à son architecture, ainsi qu’à ses couloirs à la lumière blafarde et hésitante. De même, on apprécie également le contraste avec la situation géographique, le long de la côte nipponne. Le clivage détonne entre un morne quotidien et un environnement de vie somme toute sympathique. Au sortir de cette considération, Appartement 1303 révèle pourtant de nombreuses maladresses qui empêchent d’exploiter les lieux dans de bonnes conditions. Cela se ressent dans une approche contradictoire de l’exposition des faits et des phénomènes surnaturels.

L’intrigue enchaîne d’emblée la majorité des évènements clefs. Emménagement, suicide, fête, nouveau suicide… Le schéma demeure aussi basique que familier. On y dénote déjà une évidente propension à l’excentricité dans les séquences qui précèdent le trépas desdites victimes. Preuve en est avec ce repas improvisé de croquettes pour chien et le port du casque (obligatoire ?) avant de faire le grand plongeon. Et c’est l’un des principaux problèmes du film d’Ataru Oikawa : sous-tendre un discours qui se cantonne au premier degré avec des incursions farfelues qui prêtent à sourire et non à frissonner. Cela sans compter certaines allusions grand-guignolesques qui achèvent de décrédibiliser le propos.

En effet, l’idée initiale s’ancre dans un contexte dramatique. On évoque la maltraitance infantile, l’alcoolisme, le harcèlement moral, la dépression ou même la folie. Chaque aspect du calvaire de la précédente locataire se veut âpre à plus d’un titre. En cela, les flashbacks et la visualisation des témoignages donnent lieu à des incursions percutantes. Pour le reste, on se heurte à de gros problèmes de montage et de rythme. La progression est saccadée et se prolonge de séquences lénifiantes. Ce qui s’apparente à un huis clos oppressant s’enlise dans des investigations soporifiques et guère immersives. Non seulement l’ennui survient rapidement, mais les apparitions spectrales font l’objet d’un ratage en règle.

Malgré l’exiguïté de l’appartement et les possibilités de mise en scène, Ataru Oikawa se contente de ressasser ce qui a déjà été fait par le passé ; en moins bien, cela dit. La gestion de l’obscurité et des angles morts demeurent catastrophiques. À aucun instant, on ne sursaute, même avec les habituels effets sonores de circonstances. Les plans pour exposer un passage ou présenter un personnage sont également inadaptés, « valorisant » une interprétation calamiteuse où les protagonistes surjouent ou n’ont jamais le ton juste. À ce titre, a phase de deuil de la sœur constitue un grand moment de solitude, tant l’actrice suggère le caprice et non l’affliction.

Au final, Appartement 1303 demeure un film d’horreur guère recommandable. Sur une base édulcorée de ce qui a été réalisé auparavant, Ataru Oikawa ne parvient guère à canaliser les fondamentaux de son histoire. L’homme derrière l’adaptation cinématographique de Tomie privilégie une tonalité contradictoire qui brille par l’absence d’une atmosphère angoissante. Le déroulement s’avère pénible, tandis que les irruptions paranormales sont attendues et guère saisissantes. Il en ressort une production maladroite, handicapée par un traitement confus et épars qui s’affuble d’un dénouement bâclé et ridicule, comme si le désintérêt général transparaissait dans les derniers mètres de bobine. Mention spéciale aux chutes involontairement comiques et aux flaques de sang mal modélisées !

Note : 08/20

Par Dante

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