mai 3, 2024

Starchild – Killerrobots

Avis :

S’il y a bien un truc assez important dans le monde de la musique, c’est la pochette. En effet, si elle n’est pas attrayante, si elle ne fait pas de suite mouche quand on la regarde, si elle ne donne pas envie de jeter une oreille, c’est déjà plusieurs auditeurs de perdu, surtout pour les groupes qui ne sont pas trop connus. Et visiblement, les allemands de chez Starchild n’ont pas trop envie de gagner de nouveaux fans. Car il faut être honnête, la pochette de Killerrobots, deuxième album studio du groupe qui est sorti en 2019, est d’une incroyable mocheté. En plus de ça, on ne sait pas trop sur quel style on se lance quand on la regarde. On pourrait croire à une sorte de Rock à tendance SF, alors que le groupe fait du Heavy sauce Power. Bref, il n’y a rien de bien engageant là-dedans.

Mais, on le sait tous, il ne faut jamais se fier aux apparences. Ne jugeons pas un livre à sa couverture, et donc, ne jugeons pas un album à sa pochette. Et on a eu raison de se risquer à ce petit album indépendant, puisqu’au final, ce n’est pas mal du tout. Starchild flirte constamment avec plusieurs genres, tout en revenant à chaque fois à un Heavy assez classique, mais fort agréable. Mais ce qui va frapper le plus, c’est qu’à chaque piste, la formation tente de nouvelles choses afin de ne jamais ennuyer, au risque de parfois se perdre un petit peu. Premier exemple, Ghostbridge. Le début frappe assez fort avec un gros riff et une belle rythmique, avant de faire un refrain assez étonnant qui fait appel à quelques onomatopées. C’est plutôt plaisant, même si ça reste très calibré.

Petit bémol tout de même, on sent que parfois, la voix est modulée avec un logiciel, comme de l’autotune, et même si ça trouve une résonance avec le thème étudié, ça reste peu mélodique. Puis Spine va chercher plus vers un métal alternatif assez sympathique, mais on notera que le titre est assez court et manque cruellement d’identité. C’est assez étrange, puisque quasiment tous les autres morceaux ont un petit truc en plus qui leur permet d’exister, même quand ils sont imparfaits. Mais on pourra compter sur un joli break assez léger et plutôt technique. One Inch Away s’amuse avec un riff bien sale au début, ultra saturé, mais qui va vite laisser place à quelque chose de plus Heavy, et donc de plus léger. Mais là encore, le groupe marque le coup, et ce n’est pas si mal que ça.

Puis Swipe va venir ternir un peu l’image de l’album. Il s’agit-là d’un titre trop classique, qui manque cruellement de hargne et d’énergie. C’est bien simple, si la rythmique n’était pas si relevée, on pourrait croire à un AOR pénible. Another Way Around fait un peu peur au départ, avec son aspect acoustique qui évoque la ballade obligatoire, mais heureusement, le groupe s’en sort avec les honneurs via un morceau qui monte crescendo et qui se pare d’un bon refrain. Puis Killer Robots va être le titre étrange de la liste. Entre la voix transformée qui se veut métallique, le rythme syncopé et les élans plus aériens du chanteur, on se retrouve face à un titre hybride qui est plutôt bizarre, mais auquel on se fait, à la longue. On voit ici que le groupe prend des risques, que c’est parfois maladroit, mais ça fonctionne tout de même.

En abordant Haze, Starchild propose un vrai hit en puissance qui fait du bien. La mélodie est vraiment cool, il y a un côté très cadencé qui en ressort, en plus de jouer avec une certaine mélancolie. Bref, c’est un excellent morceau qui démontre tout le talent du groupe. Malheureusement, si le démarrage de Fading Out (If 6 Was 9) laisse rêveur, le morceau s’enlise rapidement dans quelque chose d’insuffisant, et qui manque d’intérêt. On sent que le groupe tente des choses, mais là, il va trop loin dans son délire un peu usé. Valkyriesong sera aussi un peu de cet acabit, avec un mélange de chant qui ne fonctionne pas vraiment, mais force est de constater que le titre est original. Ce qui n’est pas le cas de Fortunewheel qui sent le titre bouche-trou pour gagner une poignée de minutes. Un peu comme les trois titres acoustiques derrière.

Au final, Killerrobots, le deuxième album de Starchild, est une bonne découverte, qui souffle le chaud et le froid, mais qui permet de voir un groupe qui prend des risques, se cherche, se trouve parfois, se plante un peu, mais arrive à insuffler une belle énergie à l’ensemble, et de temps en temps, une belle synergie. Bref, si ce n’est pas non plus la panacée, il faut passer outre cette vilaine pochette pour trouver quelque chose de totalement recommandable.

  • Ghostbridge
  • Spine
  • One Inch Away
  • Swipe
  • Another Way Around
  • Killer Robots
  • Haze
  • Fading Out (If 6 Was 9)
  • Valkyriesong
  • Fortunewheel
  • Ghostbridge (Acoustic)
  • Still my Planet (Acoustic)
  • Eyes of History (Acoustic)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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