Lupin – Partie 3

D’Après une Idée de : George Kay

Avec Omar Sy, Ludivine Sagnier, Antoine Gouy, Soufiane Guerrab

Pays : France, Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 7

Genre : Policier

Résumé :

En cavale, Assane tente de protéger Claire et Raoul, qui sont suivis de près par la police et les médias. Mais il se heurte à de vieux ennemis, prêts à tout pour l’arrêter.

Avis :

C’est un peu toujours la même chose avec les séries estampillées Netflix, si les premières saisons marchent, on va se retrouver avec des suites qui ne sont pas toujours à la hauteur, surtout quand elles ne sont pas prévues. Et les exemples sont légion, avec en prime des saisons qui ne marchent plus auprès du public, et qui sonnent la fin prématurée d’un show qui se retrouve… sans véritable fin. On le sait tous, pour qu’une série soit efficace, il faut prévoir le nombre de saison au départ, soit faire une mini-série qui ne succombe pas aux cloches du capitalisme. On aurait pu croire qu’avec Lupin, Netflix allait arrêter après la deuxième saison, qui était déjà en deçà de la précédente. Mais les spectateurs sont présents, et de ce fait, il faut faire une troisième partie. Une troisième partie qui ne sera jamais à la hauteur.

La saison commence par un nouveau casse. Assane nargue la police en annonçant son vol, dérobant alors une perle noire aux yeux de tous. Dès le départ, on sent que la saison ne sera pas efficace. Le coup du casse est trop gros pour être vrai, et surtout, on grille les retournements de situation à des kilomètres. Mais le pire dans tout ça va venir du nouveau fil rouge qui parsème l’intrigue, à savoir le kidnapping de la mère d’Assane par des voyous qui vont demander à Assane de voler des objets rares. Un moyen frontal pour enchainer des épisodes, qui vont tous se ressembler, mais qui permettent de tirer sur la corde et de prolonger une saison qui n’en avait déjà pas besoin. Résultat, on se retrouve face à un show fainéant, qui n’arrive jamais à susciter un véritable intérêt.

Les raisons sont diverses à cela. Outre le récit qui se fait cyclique, et donc redondant, avec un schéma narratif identique à chaque épisode (on pose le problème, on fait quelques flashbacks sur la vie d’Assane jeune, le casse, puis l’explication du casse), on va avoir droit à des mélos insupportables, et des personnages qui n’évoluent pas. On pense au fiston qui se fait un peu harceler au basket, mais qui ne va pas se laisser faire. La mère est toujours amoureuse d’Assane sans jamais le dire. Le flic qui admire toujours Assane et qui se retrouve impliqué dans une affaire de recel. Ou encore la flic qui fait du zèle pour justement emprisonner le héros. Bref, tout un chacun remplit sa fonction, mais ne va jamais plus loin, quitte à rentrer dans des clichés pénibles, ou à avoir un cheminement qui se devine très vite.

Mais le pire dans tout ça réside dans le nouveau bad guy. Ici, le héros est confronté à des kidnappeurs qui le font chanter en détenant sa mère qu’il na pas vu depuis son enfance. Parmi ces malfaiteurs, on va avoir trois personnes, dont deux qui font écho au passé d’Assane. Avec les flashbacks, on devine très vite de qui il s’agit, et on va se rendre compte que le grand méchant de cette saison est une sacrée feignasse. Car à part rester le cul vissé sur une chaise et donner des ordres à ses deux subalternes, il ne sert strictement à rien. C’est réellement catastrophique, et ça n’apporte aucun poids à la saison. Tout comme la mère d’Assane dont l’actrice est d’une nullité abyssale, ne donnant aucun crédit à ce personnage, se marrant presque à chaque réplique. Et donnant lieu à un vol gag improbable et pénible.

Si on cumule tous ces défauts, ça commence à faire beaucoup, et il faut rajouter à cela des thèmes déjà vus et qui ne prennent pas forcément. Comme à son habitude, on aura une critique des riches et l’amour du peuple pour Assane, sorte de Robin des bois moderne (même s’il ne redistribue pas aux pauvres, faut pas déconner). Sur le dernier épisode, la série émettra quelques critiques sur la politique française, avec un ministre de l’intérieur corrompe jusqu’à l’os, ou encore un petit tacle sur le colonialisme français, en mettant en avant un colonel de l’armée raciste et homophobe, et fier de l’être. Mais tout cela reste fébrile, ça ne rentre jamais dans le lard, ça se veut bon enfant, et ça ne va jamais au bout des choses. Il ne faudrait tout de même pas qu’une série avec Omar Sy dedans soit trop politiquement engagée…

Et enfin, cerise sur le gâteau, cette saison est tout bonnement abominable à regarder. Si la mise en scène et les choix visuels n’étaient pas le point fort de Lupin, là, on touche vraiment le fond. C’est bien simple, on a la sensation de regarder un téléfilm produit par TF1. Il n’y a aucune recherche de beauté ou d’atmosphère dans l’image. On reste sur quelque chose de simple, qui n’a pas de caractère et qui se repose uniquement sur la présence d’Omar Sy, qui est parfois clairement mauvais. Et il ne faudra pas compter sur les scènes d’action, qui sont quasiment absentes du show, et qui, pour le peu qu’il y a, sont coupées à l’arrache. Mention spéciale au type (sosie jeune de Laspalès) qui est balancé par une fenêtre. Bref, c’est moche et on sent une sorte de déclin dans la mise en scène.

Au final, cette troisième partie de Lupin est une grosse déception. Déjà que depuis le départ, on frôlait le n’importe quoi, tout en trouvant une sorte de divertissement plaisant, cette suite ne semble exister que pour faire du bénéfice. Plus personne n’est motivé pour raconter une histoire qui tient la route, demandant au spectateur de croire l’improbable, alors que rien ne va, entre clichés et absurdités. Bref, il semblerait bien que l’on soit sur la saison de trop, et il serait peut-être temps d’arrêter le massacre, avant que Maurice Leblanc ne fasse le rollercoaster dans son cercueil, à force de se retourner dedans…

Note : 07/20

Par AqME