avril 18, 2024

Happy Valley Saison 1

D’Après une Idée de : Sally Wainwright

Avec Sarah Lancashire, Steve Pemberton, Siobhan Finneran, James Norton

Pays : Angleterre

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Policier

Résumé :

Catherine Crowther est le sergent de garde, au commissariat de police du Yorkshire, lorsque le comptable Colin Weatherill fait irruption, l’air nerveux, pour rapporter un crime. D’abord avare en détails, il finit par craquer et explique qu’il a organisé un complot consistant à enlever la fille de son patron, dans le but de recevoir une rançon suffisante, lui permettant de mettre ses enfants dans une école privée. Mais, maintenant que le caïd du trafic de drogue local, David Cowgill, a mis le plan en action, Colin réalise l’horreur et la dangerosité de son projet. L’enlèvement de l’excentrique et colérique Ann Gallagher a lieu accompagné de ses retombées. Dès lors, Catherine s’évertue à rassembler les pièces du puzzle. Pour la jeune femme, retrouver Ann et traduire ces ravisseurs en justice est l’occasion de venger la mort de sa propre fille.

Avis :

Sally Wainwright est une quasi-inconnue chez nous, mais chez elle, en Angleterre, c’est une scénariste, showrunneuse et une réalisatrice (moins de ce côté-là) assez prisée. Si elle commence à écrire pour la radio et la télé dans les années 90, en 2000, elle atteint son rêve et crée sa première série, « At Home avec les Braithwaites » qui durera trois saisons. Depuis, Sally Wainwright est lancée et « Happy Valley« , sa dernière création, est la troisième série que la dame porte à la force de sa plume et en prime, cette fois-ci, la série sera aussi portée à la force de son œil, puisque c’est la première fois que la showrunneuse passe derrière la caméra.

Les séries anglaises font clairement partie de ce qui se fait de mieux dans le domaine du petit écran. Certaines mêmes n’ont strictement rien à envier au cinéma de l’oncle Sam et c’est même l’inverse qui se produit sur plusieurs d’entre elles. En dehors de « Doctor Who » qui a un statut à part dans le paysage de la télévision anglaise, s’il y a bien un style dans lequel les britanniques excellent, c’est le « Cop Show » ou les séries à enquêtes. « Broadchurch« , « Prey« , « Sherlock« , « Luther« , « The Fall« , « Life on Mars« , « Mad Dogs« , « States of play » … Bref, la liste est interminable et à cette dernière, on peut rajouter « Happy Valley« , qui est un véritable petit bijou de télé, loin des conventions habituelles du « Cop Show ». Sally Wainwright a écrit une série qui va surprendre plus d’un spectateur.

Catherine Crowther est une femme flic d’une cinquantaine d’années qui travaille dans une petite ville où jamais rien d’important ne se passe.

Kevin Weatherill est lui comptable dans une société. Il travaille pour Nevison Gallagher. Un matin, Kevin vient demander une augmentation à son patron que ce dernier refuse. Dès lors, fou de colère et par un malheureux concours de circonstances, Kevin échafaude l’enlèvement de la fille de son patron afin de demander une rançon. Mais rien ne va se passer comme prévu et bientôt l’affaire prend une tournure irréversible.

« Happy Valley« , c’est six épisodes d’une heure à peu près chacun, mais c’est surtout six épisodes que vous allez manger à une vitesse folle, tant Sally Wainwright a su donner un souffle et une envie de savoir à chaque fin d’épisode.

Partant sur un kidnapping tout ce qu’il y a de plus banal, la showrunneuse va créer une série qui donne un goût jouissif au mot addiction. Parfaitement tenue, cette série enchaine les concours de circonstances, les rebondissements inattendus et prend même un malin plaisir à casser les codes, ce qui la rend imprévisible et c’est d’autant plus prenant.

L’enquête, ou les enquêtes, que la scénariste nous a concoctées sont excellentes et nous tiennent jusqu’au bout de cette première saison. On pourra simplement lui reprocher un dernier épisode qui, pour faire durer le suspense, a tendance à étirer un peu, mais pour le reste, c’est que du bonheur. De plus, la showrunneuse n’a pas oublié d’offrir un fond à son histoire, d’offrir de bonnes réflexions, de s’intéresser à des sujets prenants qu’on ne voit pas tous les jours, comme cette grand-mère qui s’occupe de son petit-fils, né d’un viol et comment la présence de ce gamin qui n’a rien demandé impacte toute une famille. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La série offre aussi des personnages creusés qui sonnent justes. Des personnages qui ont du fond, un passé, des blessures, et qui se révèlent être touchants à plus d’un titre. Et plus on avance dans la série, plus le fond qui traîne autour des personnages sonne comme une odyssée de la reconstruction.

« Happy Valley« , c’est aussi une actrice hors norme, Sarah Lancashire. Qui est cette femme et comment a-t-elle pu rester si longtemps en dessous des radars ? Si on a pu la voir dans de grandes séries anglaises pour de petits rôles, ici, elle trouve un rôle incroyable et elle fait des étincelles à chaque instant. Puissante, bouleversante, plus vraie que nature, spontanée, elle étonne et crève l’écran en permanence. D’ailleurs, elle est si forte que malgré un casting génial qui compte des noms comme Steve Pemberton, James Norton, Siobhan Finneran, Joe Armstrong, Karl Davies, Adam Long, on ne voit qu’elle et l’on ne retient qu’elle, et à la fin de la saison, on a déjà envie de découvrir plus de sa vie et de la suivre dans une nouvelle enquête.

« Happy Valley« , c’est aussi une réalisation aux petits oignons qui nous plonge dans une ambiance réelle et d’une noirceur effrayante. Très froide dans son atmosphère, très brutale dans sa banalité, aussi violente physiquement que psychologiquement, Sally Wainwright assure aussi bien dans son fond que dans sa forme. Ici, la showrunneuse ne vise pas le spectaculaire, « Happy Valley » est une série qui prend de par la dureté, la froideur et le réalisme de son intrigue, de son engrenage. On ajoutera une photographie à tomber et les paysages merveilleux du Yorkshire et l’on sera comblé.

Bref, « Happy Valley » est un petit bijou de mise en scène, d’intrigue et de jeu de comédien. Parfaitement anglaise dans le moindre de ses recoins et rebondissements, « Happy Valley » est plus qu’une excellente découverte, c’est une série qui s’inscrit dans ce que l’Angleterre sait offrir de mieux et il est comme un devoir de la mettre plus en lumière.

Note : 15/20

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Par Cinéted

 

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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