mars 28, 2024

The Crown Saison 4

D’Après une Idée de : Peter Morgan et Stephen Daldry

Avec Olivia Coleman, Tobias Menzies, Helena Bonham Carter, Gillian Anderson

Pays: Etats-Unis, Angleterre

Nombre d’Episodes: 10

Genre: Historique

Résumé:

Dans les années 1980, Élisabeth fait face à la Première ministre Margaret Thatcher, tandis que le prince Charles connaît un mariage tumultueux avec Lady Diana Spencer.

Avis :

Peter Morgan est un grand scénariste britannique, travaillant depuis la fin des années 90. Sa filmographie est peuplée de personnages historiques venant de la monarchie. Ainsi, c’est à lui qu’on doit le scénario de « Henry VIII« , téléfilm en deux parties de Pete Travis qui revient sur le règne du monarque. C’est à lui qu’on doit le scénario de « Deux sœurs pour un Roi » de Justin Chadwick. Parmi tous ces personnages, il y en a un que le scénariste et showrunner affectionne tout particulièrement, la Reine Elizabeth. Oui, Peter Morgan lui a consacré trois projets, le « The Queen » de Stephen Frears, « The Crown« , dont cela fait maintenant quatre saisons qu’il est dessus et un projet qu’on connaît bien moins, puisque ce n’est pas sur un écran qu’il faut aller le chercher. Ce projet s’appelle « The Audience« , et c’est une pièce de théâtre. Pièce pour laquelle Helen Mirren en 2013 avait de nouveau installé la couronne sur sa tête.

Après une troisième saison excellente, même si elle était en dessous de la précédente, ce sera toujours avec autant de plaisir qu’on se plongera dans « The Crown« , et d’autant plus dans cette nouvelle saison, car les décennies passant dans la série, nous voici donc arrivés au cœur des années 80, une époque très riche. Cette nouvelle saison était attendue avec une certaine forme d’impatience, car elle voyait arriver deux personnages emblématiques d’Angleterre, la Dame de Fer et la future Princesse des cœurs. Toujours sur la base de dix épisodes d’une cinquantaine de minutes, cette quatrième saison est sûrement la plus sombre, abordant les problèmes liés au chômage, les reformes mises en place par Thatcher, ou encore peignant le portrait d’une famille refermée sur elle-même et handicapée du sentiment. Bref, une bonne, très bonne saison qui, si elle survole certaines choses, en explore bien d’autres avec pertinence.

Les années 80, l’Angleterre connaît un taux de chômage explosif et surtout, le pays voit arriver à sa tête la première femme Premier ministre, Margaret Thatcher. Celle qu’on appellera la Dame de Fer aura la lourde tâche de redresser le pays, qui va connaître plusieurs crises graves pendant cette décennie-là. En parallèle de ça, Charles rencontre une jeune roturière, Diana Spencer, et s’il est séduit, il se dit surtout qu’elle pourrait correspondre à l’image qu’il cherche, et peut-être qu’elle pourrait lui faire oublier l’amour de sa vie, Camilla Parker-Bowles.

Et d’une quatrième saison pour « The Crown« , qui continue encore et toujours son exploration de la monarchie britannique. Les années 80 sont une décennie qui fut pleine de rebondissements et il ne fut pas facile de condenser le tout sur dix épisodes et pourtant, même si la série va survoler plusieurs sujets, sur son ensemble, elle demeure encore une fois passionnante de bout en bout. Ainsi, si l’on devait aborder les moments où « The Crown » se fait décevante, on s’aventura sur les sentiers du conflit entre les Britanniques et les Irlandais, avec l’IRA. Certes, le conflit dure depuis les années 20, mais il a connu une explosion dans les années 80 et il est étrange que la série survole ce dernier, ne l’abordant que pour parler d’un attentat précis. Un attentat qui certes touchera la famille de très près, mais il est vrai qu’on aurait aimé que « The Crown » explore plus « cette branche-là », qui est importante. On sera aussi étonné que la série ne parle pas vraiment de la grande grève des mineurs qu’il y a eu en 1984 et 1985. Certes, ça ne concerne ne pas la Reine ou la famille royale, mais comme la série aborde le Thatcherisme, on aurait aimé qu’elle s’attarde à quelques réactions. Enfin, d’un autre côté, si la série raconte très bien la relation tumultueuse entre le Prince Charles et Diana, leur rencontre et leur mariage est on ne peut plus expédié.

Mais voilà, si la série survole ou évite certains sujets, elle en explore d’autres avec beaucoup d’intérêt et nous fait même découvrir certains événements qu’on avait oublié ou qu’on ne connaissait tout simplement pas. Ainsi, malgré tout, cette saison sera très riche, et çà et là, elle traitera autant de la découverte des protocoles royaux par Lady Diana, que la guerre des Malouines. La série parlera d’une introduction au palais de Buckingham Palace, d’un secret honteux et bien enfoui, ou encore et bien sûr du couple Charles/Diana et de la montée en puissance de celle qu’on finira par surnommer la Princesse des Cœurs. L’apartheid et la vision de la couronne face à celle de Downing Street, ou encore une trahison qui coûtera une place importante. Bref, la série est riche, très bien écrite, et malgré quelques petites déceptions, elle reste passionnante de bout en bout.

Une passion qu’on retrouve aussi dans le spectacle qui nous est offert. Encore et toujours, la plongée est merveilleuse et la reconstitution est quasi parfaite. La mise en scène offerte par Benjamin Caron, Paul Whittington, Julian Jarrold et Jessica Hobbs est un petit bijou. Aucun temps mort, tout s’enchaîne de manière fluide, chaque épisode appelle le suivant, beaucoup d’éléments sont intéressants, la direction artistique est classe et surtout elle conjugue le tout pour ne faire qu’un. On mentionnera encore une fois le score fabuleux de Martin Phillips qui donne un ton et une identité géniale à la série.

Et enfin, on ne peut pas y échapper, si le plaisir est intact et le jeu est toujours aussi bon, cette quatrième saison fera une belle place à Gillian Anderson qui est imposante, et presque terrifiante dans la peau de Margaret Thatcher. La comédienne arrivera au fur et à mesure à rendre son personnage touchant, ce qui n’était pas une mince affaire. Le choix d’Emma Corrin en Lady Diana fait mouche, la comédienne est une très belle révélation et la ressemblance est telle qu’on finit par s’y méprendre. Et enfin, cette saison offre à Josh O’Connor le moyen d’explorer plus en profondeur le Prince Charles et si elle présente un homme égocentré, un brin manipulateur, elle présente surtout un personnage bien plus complexe que ça. Un personnage blessé et partagé entre des protocoles et l’amour de sa vie qu’on lui interdit et en un sens, malgré les horreurs, ce Prince Charles est touchant.

Cette quatrième saison est donc un show encore une fois terrible. Certes, la série se rate sur certains de ses sujets, passant quelque peu à côté alors qu’ils auraient mérité une plus grande exploration, mais malgré ces défauts, « The Crown » reste encore un show de très grande qualité. Un show qu’on suit avec passion, et dont chaque épisode, et chaque événement est intéressant. Vivement les années 90 !

Note : 15/20

Par Cinéted

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