avril 19, 2024

Les Meurtres de Valhalla Saison 1

D’Après une Idée Originale de : Ottar Nordfjord

Avec Nina Dögg Filippusdottir, Björn Thors, Bergur Ebbi Benediktsson, Aldis Amah Hamilton

Pays: Islande

Nombre d’Episodes: 8

Genre: Thriller

Résumé:

Un policier d’Oslo au lourd passé retourne dans son Islande natale pour aider une inspectrice dévouée à traquer l’auteur d’une série de crimes liés à une photo.

Avis :

À l’écran, comme sur papier, le policier (polar, thriller…) est un genre particulièrement riche dans le sens où il s’accorde à de nombreux concepts. Le mélange des genres lui sied particulièrement bien, tandis que le traitement global de ce type de productions possède une identité propre au pays d’origine. Il est aisé de distinguer les projets en provenance des États-Unis, de Corée du Sud, de France ou même de Scandinavie. Pour cette dernière allusion, on tient souvent à des récits sombres et pessimistes, proches du nihilisme. Ils se différencient notamment par un rythme pesant, parfois statique, mais d’une méticulosité presque endémique à ces pays.

Estampillé première production islandaise pour Netflix, The Valhalla Murders s’inscrit dans cette mouvance à l’atmosphère si particulière. Le postulat initial reste assez convenu dans le sens où une série de meurtres sordides donnent lieu à des investigations fouillées pour distinguer les indices pertinents des fausses pistes. Mais la présente série n’a pas l’ambition de proposer un pitch original ni même de s’écarter d’une codification assez marquante, propre au polar scandinave. En cela, le contexte et l’intrigue ne sont pas sans rappeler l’œuvre d’auteurs tels que Ragnar Jónasson ou, dans une certaine mesure, Arnaldur Indriðason.

Au fil des épisodes, l’évolution s’avère très encadrée, prônant une description avancée de chaque séquence, chaque point à aborder. Cela passe par les investigations dues aux premières découvertes, ainsi qu’à la présentation des protagonistes. À l’instar de l’environnement, ceux-ci affichent une première impression froide, dans le sens où ils restent sciemment en retrait. Cela se confirme avec un background nébuleux pour l’un des enquêteurs. On songe aussi à la difficulté de concilier vie privée et professionnelle et la notion de responsabilité pour user de son statut dans le but de protéger un proche.

La tournure demeure classique, mais est néanmoins bien amenée pour faire office d’intermèdes dans une enquête que l’on devine chronophage. Celle-ci est particulièrement réaliste pour tirer parti des moyens de la police de Reykjavik et gérer la complexité de l’affaire. Ce n’est pas forcément la découverte du coupable qui importe, mais plutôt le mobile, autre que la vengeance, qui interpelle. L’occasion est alors donnée d’évoquer la maltraitance infantile et les abus sexuels dans les foyers pour mineurs. Une idée intéressante pour exposer un panel de suspects et flouer les pistes…

Il n’y a pas d’images explicites, mais la description des faits à travers les témoignages suffit à développer l’aspect glauque du récit. Par ailleurs, on évolue rapidement vers une dimension politique, comme ce fut le cas pour la trilogie originelle de Millenium. Le scénario se montre plutôt habile pour réaliser la transition et offrir une nouvelle dynamique à la série en milieu de parcours. À ce titre, la gestion du suspense va de pair avec la présentation d’un coupable idéal afin de mieux endormir la vigilance du spectateur. À noter que l’alternance des points de vue se révèle fluide et n’impacte guère sur l’intelligibilité de la narration ni sur son bon déroulement.

Au final, The Valhalla Murders demeure un polar scandinave classique dans ses intentions et néanmoins efficace dans sa mise en scène. Si la série est lente, même pour une construction sur 8 épisodes, cette production Netflix se veut rigoureuse dans l’évolution de son histoire et de son enquête. On apprécie également quelques panoramas somptueux. Ceux-ci retranscrivent la connotation écrasante de l’affaire sous la présentation de grands espaces, de reliefs montagneux démesurés et de l’isolement des lieux ; exception faite des évènements qui se déroulent au cœur de la capitale islandaise. À défaut de faire preuve d’originalité, il en ressort une intrigue policière maîtrisée à l’atmosphère délétère.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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