D’Après une Idée de : Chad Moldenhauer et Jared Moldenhauer
Avec les Voix Originales de Tru Valentino, Frank T. Todaro, Wayne Brady, Joe Hanna
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 12
Genre : Animation
Résumé :
Partagez les mésaventures de l’impulsif Cuphead et de Mugman, son frère facilement influençable, dans cette série animée basée sur le jeu vidéo à succès.
Avis :
Sorti en septembre 2017, Cuphead est un jeu indépendant réalisé par les studios canadiens MDHR. Baignant dans une direction artistique qui veut rendre hommage aux dessins animés américains des années 30, le jeu va se démarquer par son gameplay (on n’affronte quasiment que des boss) mais aussi par sa grande difficulté. Cela ne l’a pas empêché de devenir un véritable phénomène dans les sphères vidéoludiques, raflant de nombreux prix. Il n’en fallait pas plus pour que Netflix se jette corps et âme dans l’adaptation du jeu sous la forme d’un dessin animé, reprenant tous les codes graphiques des années 30, et en y ajoutant une dose d’humour moderne. Sous le format de douze épisodes d’une douzaine de minutes, cette première saison se déguste comme du petit lait.
Il ne faut pas vraiment chercher de liant entre les épisodes. Même si on rencontre le diable dès le départ, et que ce dernier veut à tout prix récupérer les âmes de Cuphead et Mugman, on restera sur de petits épisodes où il arrivera sans arrêt des bricoles à nos deux tasses préférées. La première chose qui est réellement importante est de savoir si la série est fidèle au jeu. Et c’est clairement le cas. Aussi bien au niveau de la direction artistique, qui reprend tous les codes des dessins animés des années 30, que dans l’univers créé, avec de nombreuses références au jeu. Car outre le diable, on aura droit aussi à des personnages déjà vus dans le soft. On pense au dragon à trois têtes, aux frères crapaud, aux légumes mafieux ou encore au vendeur d’objets et au présentateur avec une tête de dé.
Pour autant, on aurait pu avoir peur que Cuphead soit comme le jeu et ne possède pas vraiment de scénario. On se souvient des nombreux combats de boss et de la fin où il fallait en découdre avec le diable, mais il n’y avait pas de ligne directrice dans la narration. La direction artistique se suffisait à elle-même, en plus d’un gameplay simple mais nerveux. Avec la série, on reste dans un univers identique. La qualité de la pellicule, avec son grain, renforce ce sentiment des années 30. Le format de dix/quinze minutes permet aussi d’offrir des épisodes rapides et denses, où il se passe toujours quelque chose. On reste vraiment dans un style année 30 à la sauce moderne. Il y a un mélange très homogène de deux époques, et l’ensemble fonctionne à merveille. Non seulement c’est beau, mais c’est aussi respectueux du jeu et d’une époque.
Ce qui fait l’autre force de la série, c’est son humour. The Cuphead Show joue constamment sur plusieurs façons de faire rire. On retrouvera bien évidemment des gags de situation, avec des moments cocasses et ubuesques (le coup du bébé biberon du démon est hilarant), mais aussi des répliques cinglantes et des quiproquos assez marrants. La relation qu’entretiennent les deux frères est attachante, avec un amour/haine omniprésent et des caractères bien trempés. Car si Cuphead est une tête brûlée, Mugman est un peureux de nature. Le duo fait donc des étincelles et offre certains moments savoureux, cédant souvent à leur caprice ou faisant les pires choix possibles. Cependant, il y a aussi quelque chose de très étrange dans cette série, et dans cet humour, c’est que l’on retrouve des passages assez malsains, voire effrayants.
C’est pour cela que l’on peut se poser la question de l’âge qu’il faut avoir pour regarder la série. Certains éléments sont tout de même assez adultes, avec par exemple ce diable qui aspire des âmes de manière obséquieuse et qui possède un jargon très familier. Il en va de même avec certains méchants, qui n’hésiteront à utiliser des méthodes très agressifs, à l’image de l’homme à la tête de dé. Certains élans graphiques vont aussi assez loin dans le délire, comme peut l’attester le rêve du cochon qui éclate les deux têtes des héros à coups de batte de baseball. Il y a certains éléments de langage, que ce soit à l’image ou dans le texte, qui laissent à penser que The Cuphead Show exige tout de même un public mature pour tout comprendre. Est-ce un défaut ? Pas vraiment.
Au final, cette première saison de The Cuphead Show est une belle réussite. La série rend un formidable hommage au jeu et donne même envie d’y retourner pour casser quelques manettes. A la fois irrévérencieuse, drôle, belle et référencée, cette saison appelle bien évidemment à la suivante, d’autant plus que le dernier épisode se termine en queue de poisson. Bref, rares sont les adaptations de jeu réussies, alors il ne faut pas trop hésiter quand c’est du très bon travail !
Note : 17/20
Par AqME