D’Après une Idée de : Sally Wainwright
Avec Sarah Lancashire, Siobhan Finneran, James Norton, George Costigan
Pays : Angleterre
Nombre d’Episodes : 6
Genre : Policier
Résumé :
Dans la petite ville de Calder Valley, dans le Yorkshire, la sergente Catherine Cawood va bientôt déposer l’insigne. Sept mois, une semaine et trois jours la séparent de la retraite. Mais d’ici-là, elle va devoir affronter un quotidien toujours aussi âpre. Rien ne lui est épargné ; surtout pas le pire, lorsqu’elle est appelée sur les lieux d’une découverte macabre ; des ossements ont été retrouvés dans un réservoir d’eau en maintenance. L’affaire s’annonce d’autant plus difficile que tout la ramène au sinistre Tommy Lee Royce.
Avis :
Dans l’univers des séries, du côté de chez nos amis britanniques, ces derniers sont très forts en termes de séries d’époque et de séries policières. Au cours des années 2010, parmi la tonne de série qui est arrivée sur les petits écrans, il y a eu « Happy Valley » de Sally Wainwright. La scénariste, showrunneuse, productrice et réalisatrice, dont la carrière commence au début des années 90, a offert de très jolis moments de télévision anglaise avec des séries telles que « Sparkhouse » ou « Unforgiven« . Si jusque-là, elle n’avait été que scénariste ou réalisatrice, Sally Wainwright franchit un cap en 2012 en créant sa première série, « Last Tango Of Halifax« , dont Sarah Lancashire tient déjà la tête d’affiche. La série connaîtra un joli succès et trois saisons.
À la suite de cela, Sally Wainwright créera sa deuxième série, « Happy Valley« , série policière et drame personnel et humain autour d’un personnage aussi passionnant que complexe. Autant le dire de suite, « Happy Valley » est une bombe méconnue qui, en l’espace de deux saisons et douze épisodes, aura su instaurer un suspens et une émotion palpable. Alors qu’on pensait retrouver très vite la série pour une saison trois, très étrangement, cette dernière va avoir beaucoup de mal à se mettre en place, au point qu’on a bien cru qu’elle n’allait jamais voir le jour. Mais bon, à force de bataille, de recherche de financement, et surtout grâce à son actrice principale qui s’est battue corps et âme pour qu’une saison trois voit le jour, après sept années d’absence, Catherine Cawood est de retour pour un chant du cygne quasi-parfait !
« Avec « Happy Valley« , les britanniques nous montrent toute l’étendue de leur savoir-faire. »
Catherine Cawood est désormais à quelques semaines de la retraite. Une retraite qui sera bien méritée pour celle qui est sûrement le meilleur élément de la police de Calder Valley. Même à quelques jours de sa retraite, elle reste très active, d’autant plus que son quotidien est terriblement chargé, entre de nouvelles affaires qui pourraient la ramener sur d’autres vieilles affaires non élucidées, et derrière ça, dans sa vie personnelle, elle apprend que son petit-fils rend visite à son père, ce qu’elle n’arrive pas à tolérer, au vu de l’homme et de ce qu’il a fait.
Une fois n’est pas coutume, avec « Happy Valley« , les britanniques nous montrent toute l’étendue de leur savoir-faire. Après sept années d’absence, cette saison trois de « Happy Valley » était une saison que j’attendais avec un mélange d’impatience et de crainte, car avec tant de temps entre deux saisons, peut-être que ce final allait être décevant, et se poser comme un final qui serait bâclé, histoire de terminer une série. Bon ça, c’était sans compter sur le talent de Sally Wainwright qui savait parfaitement comment elle allait conclure sa série.
Démarrant sept années après les faits de la saison deux, cette troisième saison est un petit bijou de scénario. Comme toujours, « Happy Valley » explore une nouvelle affaire et avec elle, la série en profite pour toujours étendre la trame qui fait désormais son cœur, l’affaire Tommy Lee Royce et les blessures qui sont toujours aussi béantes malgré les années qui ont passé.
« Sally Wainwright n’oubliera pas non plus de resserrer et conclure tous les arcs narratifs de ses personnages »
Très bien ficelée, cette troisième saison nous entraîne alors dans trois trames en une seule. D’un côté, il va y avoir ces restes de corps retrouvé au fond d’un marais. De l’autre côté, la série installe une ficelle scénaristique autour d’une mère accro à des cachets, et dont les relations sont assez difficiles avec son mari. Puis enfin, il y a l’évolution de Ryan, le petit-fils de Catherine Cawood, qui a bien grandi, et qui a envie de découvrir et de se faire un avis sur son père, malgré les horreurs qu’il a commis. Avec ces trois trames (en plus de quelques autres, comme le départ à la retraite de Catherine, ou encore des conflit familiaux), Sally Wainwright arrive parfaitement à conjuguer tout cela, pour offrir un show plein de suspens et de surprises, qui sait nous tenir en haleine du début à la fin de ces six épisodes.
Sachant que cette saison sera la dernière de la série, Sally Wainwright n’oubliera pas non plus de resserrer et conclure tous les arcs narratifs de ses personnages, et elle va faire cela sans hâter les choses. C’est même tout le contraire, la showrunneuse, qui est aussi en grande partie une des réalisatrices de la saison, prend le temps d’exposer les nouveaux enjeux de la saison. Elle prend le temps d’explorer les maux de ses personnages, et grâce à cela, petit à petit, en plus d’être passionnante, la série s’en va vers un final qui est vraiment touchant. Un final brut et dramatique, mais en même temps, tellement logique et libérateur.
Avec ce final et cette saison, Sally Wainwright conclue très bien sa série, et lorsqu’on met toute la série bout à bout, « Happy Valley » se pose bel et bien comme un bijou de scénario, offrant une grande série.
« »Happy Valley« , c’est avant tout Sarah Lancashire, qui tient là un grand rôle. »
Cette saison trois, c’est aussi l’occasion de retrouver tous les personnages qui donnent vie et sens à la série et malgré le temps qui a passé, tous les acteurs ont répondu présent, et c’est un pur bonheur. Après, il faut dire que « Happy Valley« , c’est avant tout Sarah Lancashire, qui tient là un grand rôle, dont on ne peut imaginer personne d’autre à sa place, tant elle fait corps avec ce personnage incroyable. Face à elle, évidemment, on retrouve James Morton qui est toujours aussi glaçant dans la peau de l’infâme Tommy Lee Royce. À noter l’excellente composition de Rhys Connah qui a bien grandi et pris en assurance et en importance depuis la première saison (qui date de 2014 quand même).
Avec cette troisième saison, Sally Wainwright et Sarah Lancashire font un retour solide, passionnant et palpitant, et mettent un point final à une série qui se sera faite formidable tout au long des dix-huit épisodes qui la composent. Diffusé sur Canal +, « Happy Valley » mérite tous les projecteurs et les attentions !
Note : 17/20
Par Cinéted