D’Après une Idée de : Isaac Aptaker et Elizabeth Berger
Avec Michael Cimino, Anthony Turpel, Rachel Hilson, Bebe Wood
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 10
Genre : Comédie, Drame
Résumé :
Victor Salazar, le nouvel élève du lycée de Creekwookqui a récemment fait son coming-out, doit braver de nouveaux périples alliant découverte et affirmation de soi. C’est ainsi qu’il doit faire face à une famille qui a du mal à accepter sa révélation ; à Mia, son ex-petite amie au cœur brisé ; aux difficultés d’être un athlète ouvertement gay mais dans le même temps naviguer dans l’excitation de sa nouvelle relation avec Benji.
Avis :
Isaac Aptaker et Elizabeth Berger est un duo de scénaristes qui se sont rencontrés au début des années 2010. Très vite, ils ont accroché et ils ne se sont pas quittés depuis, allant de séries en séries. À leur actif, les deux scénaristes ont alors bossé sur des séries comme « The Neighbors« , « About a Boy » ou encore « Grandfathered« . Mais leur plus belle participation reste le fait d’avoir travaillé sur la très belle série « This Is Us« . Si les deux scénaristes ont toujours écrit pour la télévision, ils tiennent un scénario de film à leur actif, « Love Simon » de Greg Berlanti. Avec le succès que le film a trouvé, l’idée de prolonger son aventure s’est alors posée et très vite, l’idée d’en faire une série a émergé. Ayant travaillé sur le film, les deux scénaristes se voient alors offrir le poste de showrunner.
Diffusé, il y a un peu plus d’un an, « Love Victor« , qui est une suite directe de « Love Simon« , même si elle suit d’autres personnages, est une série dont on est ressorti plutôt partagé. Sympathique, mais terriblement classique, la série avait aussi le souci de se poser comme lisse, voulant absolument être trop bienveillante. Si ces choix auraient pu avoir raison de nous, il y avait quelque chose qui s’échappait de « Love Victor » qui fait qu’on avait envie de poursuivre.
Reprenant là où la série nous avait laissé un an plus tôt, cette deuxième saison va alors emprunter les mêmes ornières que la saison précédente. Ainsi, encore une fois, on sera partagé entre la facilité des ficelles tirées, les clichés, et le côté soap de plus en plus prononcé, mais malgré ça, « Love Victor » tient des ficelles qui sont vraiment intéressantes, tout comme elle tient des personnages attachants, et ça, ça arrive à faire poids dans la balance.
Les vacances d’été vont se finir et il va bientôt être le temps de reprendre le chemin du lycée. Victor a passé un été magnifique avec Benji, et même si au sein de sa famille, il peut y avoir encore quelques tensions, Victor vit très bien son Coming Out. Enfin, ça, c’était cet été, qui peut être facilement comparé à une bulle, car à l’heure où sonne la rentrée scolaire, Victor aimerait bien assumer au lycée, mais l’exercice paraît plus facile à dire qu’à faire…
Il y a des séries qu’on adore et dont on enchaîne les épisodes quasiment sans s’arrêter. Il y a les séries qu’on déteste et là, le cas est réglé, avec un peu de courage, on va jusqu’à la fin de la première saison. Puis il y a les séries comme « Love Victor« , où l’on n’apprécie pas tout, où l’on est capable de pouffer devant, tant certains choix nous laissent très dubitatif et pourtant, malgré ça, ces séries nous tiennent avec quelque chose, avec un élément ou un personnage, et ici, on est parfaitement dans ce cas-là.
Si l’on regarde bien « Love Victor« , c’est le genre de petite série ni bonne ni mauvaise. C’est le genre de petite série, genre teen movie avec un mélange de comédie romantique assez lambda. « Love Victor« , c’est une série qui est très lisse en un sens. On sent qu’elle ne veut contrarier personne et elle ne prend pas vraiment de risque pour raconter les mésaventures (ou pas) de ses personnages. Très tolérante, se voulant ouverte dans ses optiques, la série ira même jusqu’à être trop bienveillante et derrière, elle va être parfaitement calibrée, au point d’enchaîner de manière assez clichée tous les problèmes possibles et imaginables (et parfois de les résoudre avec beaucoup trop de facilité). Ainsi donc, à plus d’un moment, la série va nous perdre, car en plus d’être prévisible, ou de créer des problèmes pour nourrir sa trame, au point de pousser vers la caricature du soap, « Love Victor » arrive à intéresser et surtout, nous donner envie de toujours prolonger « l’aventure ».
Derrière les clichés et les facilités assez grossières des scénarios, la série tient des sujets assez étonnants. Ainsi, on sera étonné, pris, touché et intéressé par la relation que Victor peut avoir avec ses parents. On sera surpris de la réaction de ses parents, qui est le contre-pied inverse de ce que l’on peut avoir l’habitude d’entendre (ou vivre) et ça, ça apporte beaucoup d’intérêt et d’intrigue. Évidemment, la série aborde de manière plus ou moins maladroite des sujets importants. Faire un coming out n’est jamais facile et ça, à tout âge, et la série en parle plutôt bien. La série s’aventure à explorer la réaction des parents aussi et c’est pas mal, même si on est dans le cliché à l’américaine. Puis derrière Victor et ses problèmes, la série présente aussi des personnages intéressants à suivre. Tout ce qui est fait autour du meilleur ami de Victor est vraiment très bien. Ça apporte de la profondeur à la série et au personnage.
L’autre point fort de la série, qui nous fait passer au-dessus de ses défauts, c’est la fraîcheur et la sincérité de ses comédiens, qui malgré les clichés, tiennent des personnages attachants et mine de rien, on a envie de savoir ce qu’il peut leur arriver et comment ils vont réagir à tels ou tels éléments. Si le personnage de Victor est toujours aussi bien tenu par Michael Cimino, la série offre de beaux rôles à James Martinez qui incarne le père de Victor (c’est sûrement le plus drôle de cette saison 2), et Ana Ortiz qui incarne sa mère. Et si son père tient le plus drôle de la saison, sa mère est le plus intéressant, car elle doit se battre intérieurement entre l’amour pour son fils et l’éducation qu’elle a eue.
Cette deuxième saison est donc aussi mignonne qu’elle peut être décevante. Bon, avec ce final, on espère que la série va enfin grandir, car si elle reste dans ce côté sage, lisse, et se posant presque comme le parfait manuel d’apprentissage de tolérance, « Love Victor » risque de lasser, ce qui est dommage, car que ce soit dans la première comme la deuxième saison, la série menée Isaac Aptaker et Elizabeth Berger tient de bons sujets et de bons personnages. Alors on y croit pour la troisième.
Note : 12/20
Par Cinéted