Raven – All Hell’s Breaking Loose

Avis :

Certains groupes sont tout simplement increvables. Et c’est sans doute à cela que l’on doit reconnaître le talent. Pas seulement à la vente de disques, à la capacité à écrire et chanter un hit, mais à durer dans le temps, à ne jamais baisser les bras et à enchaîner les albums de manière passionnante. C’est le cas par exemple de Raven. Fondé en 1974 à Newcastle par les frères Gallagher, le groupe va faire partie des pionniers de ce que l’on appelle la NWOBHM – New Wave of British Heavy Metal. A leurs débuts, ils feront les premières parties de The Stranglers et de The Motors, avant de signer chez un label et de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, le groupe fête ses cinquante ans de carrière, il est sur le label Silver Lining Music et All Hell’s Breaking Loose est leur quinzième album studio.

Le plus intéressant dans tout ça, c’est que le groupe est passé par bien des stades, commençant de façon percutante, avant de subir les desideratas de certains labels qui les ont adoucis. Ils ont aussi eu leur période un peu « cuir » à la Judas Priest, avant de retomber sur un Heavy Speed plus intéressant, ou tout du moins qui correspond plus à leur image. Avec un line-up stable depuis 2018 grâce au batteur Mike Heller, les anglais fournissent un album rapide, court, concis et qui démontre que l’on peut avoir plus de soixante balais et retourner toute une foule avec une hargne communicative. Tout commence avec Medieval. Le titre est dans le moule d’un Speed/Heavy, avec une petite introduction pour faire bien, avant de lâcher les chevaux pour nous rouler dessus. Le refrain est imbattable, et le chant aigu contribue à cette espèce de nostalgie que l’on ressent.

Bref, comme entrée en matière, c’est impeccable. Et le soufflé ne va jamais redescendre. Le groupe propose dix titres qui vont à cent à l’heure, et qui ne nous lâchera pas une seule seconde. Surf the Tsunami laisse le champ libre à la batterie dans son début, histoire de montrer le talent du plus jeune membre du groupe, puis les riffs vont enchainer pour scander une rythmique infernale qui ne faiblira jamais. Et comme d’habitude, le refrain va être un énorme banger qui rentre immédiatement en tête. Turn of the Screw va s’amuser à aller vers quelque chose de plus rock n’roll, tout en gardant ce côté Speed qui caractérise si bien Raven. C’est puissant, nerveux, toujours mélodique, et ça donne envie de se bagarrer dans la fosse. Petit bémol sur ce morceau, néanmoins, le refrain est un peu moins marquant que sur les deux premiers titres.

Puis déboule All Hell’s Breaking Loose, et là, c’est la grosse tartine dans la tronche. La mélodie rentre directement dans notre cerveau, pour ne plus nous lâcher, jusqu’à scander le refrain à tue-tête. Et puis il faudra aussi compter sur un petit solo qui viendra faire son petit effet. Bref, un excellent morceau. The Far Side ira encore plus loin dans son délire Heavy/Speed, avec un démarrage tonitruant qui démontre le talent technique des musiciens. Puis, une fois n’est pas coutume, le refrain sera vraiment immanquable. Le groupe arrive tout de même à faire quelque chose de plus « accessible » que le reste, notamment d’un point de vue musical, tout en restant dans un genre un peu de niche. Desperate Measures sera par contre un morceau un peu en deçà. Techniquement c’est irréprochable, mais il est moins marquant que le reste.

Avec Victory’s Call, Raven revient à l’essentiel. Le titre est très sympathique, et il est dégraissé jusqu’à la moelle, afin de faire dans un Heavy/Speed old school. Mais il lui manque un petit truc en plus pour vraiment marquer. Dans le même registre, Edge of a Nightmare sera bien plus intéressant et efficace. Notamment parce que son refrain frappe juste et fort. Sans jamais sortir d’un cadre imposé, le groupe arrive à fournir un titre nerveux, puissant et qui reste un long moment en tête. Invasion sera aussi un morceau de bonne facture, même s’il lui manquera des moments plus marquants en son sein. On peut tout de même noter un riff très agressif et qui fait énormément plaisir. Enfin, Go for the Gold vient clôturer l’ensemble avec verve et nervosité, restant dans du classique, mais fait avec le cœur et l’envie d’en découdre.

Au final, All Hell’s Breaking Loose, le dernier album en date de Raven, est une belle réussite en son genre. L’album est suffisamment court pour une réécoute optimale, et les titres sont cohérents entre eux, créant une atmosphère festive et puissante. Bref, pour ce quinzième effort, les britanniques ont mis les bouchées doubles et démontrent que même à soixante ans passés, on peut faire la nique aux jeunes, et faire preuve d’une énergie légendaire.

• Medieval
• Surf the Tsunami
• Turn of the Screw
• All Hell’s Breaking Loose
• The Far Side
• Desperate Measures
• Victory’s Call
• Edge of a Nightmare
• Invasion
• Go for the Gold

Note : 17/20

Par AqME