Getaway – Navet de Compèt

De : Lane Toran

Avec Scout Taylor-Compton, Landry Allbright, Jacklyn Betham, Lane Caudell

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Tamara Miller passe un week-end lacustre avec ses deux meilleurs amis. Lorsque Tamara est kidnappée par un culte habitant les bois, d’étranges choses commencent à se dérouler.

Avis :

Quand on attaque un film d’horreur qui n’est pas connu, on peut tomber sur une pépite qui est passée sous les radars. C’est rare, car c’est bien souvent l’inverse qui se passe. Il ne faut pas se leurrer, lorsqu’un film d’horreur ne fait pas la une des réseaux sociaux, ou qu’il ne bénéficie pas d’un bon bouche-à-oreille, c’est que c’est la catastrophe. Proposé par Prime Video, Getaway fait partie de ces films inconnus au bataillon, qui misent pas mal sur l’une des actrices principales (ici, Scout Taylor-Compton qui a joué le rôle de Laurie Strode dans les Halloween de Rob Zombie) et espèrent alors attirer le chaland. Réalisé par Lane Toran (qui joue aussi l’un des méchants), plus connu pour être l’un des voix du dessin animé Hey Arnold !, on ne peut pas dire que la plateforme de streaming ait eu le nez fin avec ce long-métrage.

Ne nous voilons pas la face plus longtemps, Getaway est un navet comme on en fait rarement. Certes, les plus rompus aux films d’horreur bis, voire Z, auront certainement vu pire en matière de réalisation, mais pour le coup, ici, rien ne va. Le film commence pourtant avec un certain sens de l’horreur. On nous met à la place d’une femme victime d’un homme mystérieux, jusqu’à ce qu’elle meure. Filmé à la première personne, l’intention est louable, et on peut se demander si tout le film va être de cet acabit. Malheureusement, ce meurtre ne sera que le cauchemar d’une jeune femme, qui part alors en weekend avec deux de ses copines au bord d’un lac. Elle tombe en panne d’essence sur le bord de la route, et deux hommes étranges viennent l’aider. Heureux hasard bien entendu, ou plutôt mauvaise rencontre, mais le réalisateur laisse planer le mystère.

« Getaway est un navet comme on en fait rarement. »

La première chose qui frappe, c’est que d’un point de vue réalisation, ce n’est pas la panacée. Certes, nous faisons face à un film à tout petit budget, mais il n’y a aucune recherche de beau. Il n’y a pas de travail sur la lumière, sur le cadrage, pas même sur le lac, qui semble être un lieu lambda. Et on ne parle même pas des actrices qui sont en roue libre, ne jouant que des potiches qui se trémousse le cul, avant d’aller dans un bar miteux où trois clampins dansent au son d’une vieille guitare enrouée. Ce n’est franchement pas très intéressant, et surtout, ça ne raconte rien sur ces trois filles, qui demeurent des personnages lambda. Y ajouter un flirt entre l’héroïne et un pauvre flic qui est un peu trop envahissant ne va pas arranger les choses, surtout quand les acteurs sont aux fraises.

Bien évidemment, le film part en eau de boudin dans sa deuxième partie. Notre héroïne se fait kidnapper, suspendre à une chaîne, et on va découvrir que ses bourreaux sont trois types fous de Dieu, qui tuent des gonzesses pour en faire des anges. Outre le fait que ce soit totalement débile, on pourrait y voir une critique acerbe de la religion, mais le réalisateur n’en fait strictement rien, et préfère alors transformer son film en un truc vaguement fantastique où notre protagoniste va se faire passer pour une sorcière, et des choses étranges se manifestent alors autour des trois bonshommes. Comme c’est filmé à la va-vite, ces effets surnaturels prendront uniquement la forme de portes qui claquent et de petits bruits suspects. Comment dire que l’on nous prend pour des imbéciles. Et il faut ajouter à cela une ambiance cheap à souhait, sans aucune personnalité.

« il faut rajouter à cette supercherie des acteurs complètement à l’ouest. »

Ne durant qu’une heure dix, il faut que le film avance malgré tout. De ce fait, on va vite s’apercevoir de la supercherie qui prendra l’effet d’un pauvre twist dont les explications seront plus que douteuses, et les trois mises à mort seront une blague à part entière. Il ne faut pas chercher de gore, de fantastique ou de trucs ésotériques, le film se contente du minimum syndical. La première victime est un simplet de première classe, qui se pose des questions sur sa foi avant de se donner la mort en s’enfonçant tout seul une fourche dans le bide. C’est ridicule, mal foutu, et sans une once d’hémoglobine. Pour les autres personnages, on frôle le foutage de gueule, avec une fin débile, mal filmée, où le cinéaste pense que foutre un vilain ralenti est une bonne chose. Non, ça rend le tout encore plus imbuvable et insupportable.

Et bien sûr, il faut rajouter à cette supercherie des acteurs complètement à l’ouest. Scout Taylor-Compton joue de ses charmes, étant soit en bikini, soit à moitié à poil sur le dernier tiers, mais au niveau de son jeu d’actrice, c’est la loose de compétition. Il en va de même pour ses amies, qui sont d’une nullité abyssale. Et on ne parle même pas des trois rednecks dont l’un est campé par le réalisateur lui-même. Non seulement ils ne sont pas crédibles, mais en plus de ça, leur façon de jouer est calamiteuse. On a vraiment l’impression d’assister à un film amateur, qui ne sait pas comment diriger ses acteurs pour donner un peu de poids à la prestation. Ici, personne n’a peur ou ne fait peur, et c’est assez terrible pour un film supposé d’horreur…

Au final, Getaway est une purge, et certainement l’un des pires films d’horreur proposé par la plateforme Prime Video. C’est moche, l’histoire est complètement pétée, les acteurs sont très mauvais, et d’un point de vue horrifique, il n’y a ni atmosphère ni envie de faire quelque chose de viscéral. Bref, c’est une catastrophe sur tous les points. Et il faut aussi noter que le film n’est disponible qu’en VO, avec des sous-titres français générés par intelligence artificielle, où certains mots à double-sens peuvent changer d’une phrase à l’autre, ne voulant alors plus rien dire… Bref, à jeter aux oubliettes.

Note : 02/20

Par AqME