
De : David Saban
Avec Kayla Decilio, Ethan Michaels, Dimitry Bilanicz, Kylia Rose Collins
Année : 2025
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
L’été parfait se transforme en cauchemar sanglant lorsque les moniteurs d’un camp isolé sont traqués par un tueur, et la vérité derrière les meurtres est plus sombre qu’on ne l’imaginait. Si le tueur ne vous attrape pas, le drame le fera assurément.
Avis :
Le cinéma d’horreur est une porte d’entrée assez formidable pour les réalisateurs en devenir. De nombreux cinéastes aujourd’hui cultes sont passés par cette case, et comme c’est le genre le plus produit dans le monde, il est évident que certains amateurs de septième art décident de s’y essayer. Seulement, en ce moment, on tombe un peu dans un piège déviant, celui de mettre en avant des films réellement amateurs, qui n’ont rien à faire sur des catalogues de plateformes de streaming, et certainement à cause d’un genre qui marche sur ces dites plateformes, on se retrouve avec des trucs imbuvables. On en a eu la preuve récemment avec Getaway, et Prime Video récidive avec Open, un film d’une heure qui est le délire d’un seul homme, David Saban.

Alors on ne va pas trop s’attarder sur qui est David Saban, puisqu’on ne sait rien de lui, et c’est son tout premier film. On sait bien que lorsqu’il s’agit d’un premier projet, et qu’il n’est pas porté par de grands producteurs, ou avec un nom connu à son casting, c’est compliqué de percer, mais parfois, on peut se poser la question de la légitimité de la sortie d’un long-métrage, même sur les plateformes de streaming. C’est bien, Open est un film qui ressemble à un film de vacances, ou encore à une bande de potes qui a voulu faire un film pour le délire. Ici, on suit une jeune femme qui veut se faire de l’argent et file dans un camp de vacances près de chez elle, et les gens se font tuer les uns après les autres par un tueur masqué.
« Un film de potes en vacances en somme. »
Le scénario est d’une banalité sans nom, mais l’affiche du film intrigue, et on nous promet un peu de fantastique, donc pourquoi pas. Le démarrage essaye de se faire moderne. On suit une souris d’ordinateur, quelqu’un clique sur une vidéo qui présente le camp, puis elle valide son inscription. Néanmoins, dès ce passage, on sent la douille arriver, car l’interface utilisée ressemble à du Windows 95. Par la suite, on suit une jeune femme qui est dans une voiture, et là on a un premier problème, le mixage. La musique est plus forte que les dialogues, et on n’entend rien (merci les sous-titres). De plus, on décèle de suite l’amateurisme de la mise en scène, avec une pauvre caméra fixée à la portière de la voiture, qui ne peut plus rien filmer une fois la portière ouverte. Rajoutons à cela un fond vert pour incruster un faux paysage.
L’arrivée au camp est tout aussi calamiteuse. Notre personnage central se fait bousculer par la connasse de service, et elle fait la connaissance du gay de service, et du petit ami de la connasse qui, on le verra plus tard, est un gay refoulé. Bref, les acteurs sont horribles, et tous les autres protagonistes seront à peine esquissés au détour d’une journée d’insertion où l’on voit tout ce petit monde faire de la piscine et des jeux débiles. Un film de potes en vacances en somme. La nuit venue, comme on sent que les moyens sont très limités, on fait appel à un effet qui s’appelle la nuit américaine, et l’ensemble tente de s’emballer avec un tueur qui fait son apparition, et qui va commencer son massacre. Et là, on va clairement toucher le fond. Non seulement c’est mal filmé et mal joué, mais en plus, c’est d’un ridicule flamboyant.
« le film est tellement débile »
Les potentielles victimes courent, puis s’arrêtent pour se faire attraper par le tueur, qui a le physique d’un somalien asthmatique. On a droit à des coups de couteau dans le ventre, de façon rapprochée pour ne pas voir la lame rétractable, et à quelques effets un peu plus gores, comme une décapitation qui sera gâchée par un montage infect, et par une incrustation de pixels qui force le respect. Fournir de la merde comme ça, et garder tel quel le montage, c’est de l’art naïf à l’état pur. Et comme si ça ne suffisait pas, le film va tenter de mettre en avant du fantastique, à un moment où l’on s’y attend le moins. C’est-à-dire qu’à un moment donné, une nana dit une formule magique qui fait apparaître une boîte avec des papiers dedans qui sont censés nous aiguiller sur l’intrigue et l’identité du tueur.
Mais comme on s’en bat les couilles depuis le début, on ne comprend pas bien ce qui se joue sous nos yeux. On en a une vague idée lorsque les tueurs évoquent une sorte de jeu, de rituel mis en place par quelqu’un de leur famille pour intégrer une sorte de conclave très fermé. C’est très confus dans les explications, et surtout, ça ne raconte rien, sinon que le népotisme, ce n’est pas bien. Il y avait certainement plus simple à faire pour évoquer cela, mais le film est tellement débile qu’au final, ce n’est pas bien grave. La toute fin est minable au possible, avec une réflexion qui part à vau l’eau, des personnages qui ne sont pas morts et qui correspondent à des « minorités » avec le gay, le gay refoulé et la fille obèse, et la conclusion ne mène à rien. Une heure de perdue qui semble en durer trois.

Au final, Open est un calvaire de tous les instants, et certainement l’un des pires films d’horreur de ces dernières années, voire décennies, et pourtant, on en a vu des navets. Sans le sou, réalisé avec le talent d’un manchot, doté d’une histoire ridicule au possible, cheap à souhait dans ses effets, et sans aucun intérêt réflexif, Open de David Saban est une purge à éviter à tout prix, et qui étonne de par sa présence sur Prime Video, tant on dirait un film amateur, un délire entre potes, voire un film de famille qui aurait mal tourné. Bref, une catastrophe…
Note : 01/20
Par AqME
Une réflexion sur « Open – Le Calvaire Personnifié »